Alors, tu m'as demandé des nouvelles de Louxor, et je dois te parler des Colosses de Memnon. Imagine un instant : tu arrives, et avant même de les voir distinctement, tu sens déjà l'immensité. C'est une présence, une force tranquille qui émane de la terre. Le soleil du matin, encore doux, caresse ta peau, et tu sens cette chaleur antique qui monte du sol. Tu marches, et le sable fin crisse légèrement sous tes pieds. Tu lèves les yeux, et là, ils sont. Deux géants de pierre, assis, comme des sentinelles silencieuses veillant sur des millénaires d'histoire. La taille est ahurissante, tu te sens minuscule à leurs pieds, et tu peux presque entendre le vent siffler à travers les fissures de la pierre, racontant des histoires que seuls les plus anciens peuvent comprendre.
Ce que j'ai adoré, c'est cette sensation d'être connecté à quelque chose de si ancien et de si immuable. Tu peux poser ta main sur le socle rugueux de la statue, sentir la fraîcheur de la pierre, et c'est comme si tu touchais le temps lui-même. Il n'y a pas de fioritures, pas de détails complexes à déchiffrer, juste la masse brute et imposante. Tu peux fermer les yeux et visualiser les champs qui s'étendaient devant eux, les processions qui passaient, les voix des anciens Égyptiens portées par le même vent que tu sens sur ton visage. C'est une expérience presque méditative, un ancrage dans l'éternité, loin du tumulte du monde moderne.
Par contre, ce qui a moins bien marché pour moi, c'est l'afflux des bus de touristes qui arrivent en masse. Ça casse un peu la magie. Tu es là, absorbé par la grandeur, et soudain, tu entends des dizaines de voix, des flashs crépitent. Il y a aussi les vendeurs qui peuvent être un peu insistants – tu sens leur présence près de toi, leurs voix qui t'interpellent. Il faut s'y attendre, c'est une réalité des sites très visités, mais ça peut briser cette bulle d'immersion que tu essaies de créer avec les colosses. Pas d'ombre non plus, donc la chaleur, surtout en milieu de journée, peut être écrasante. Tu sens le soleil taper fort sur ta tête, et le sol rayonne aussi sa chaleur.
Ce qui m'a vraiment surpris, c'est la résilience de ces statues. Elles sont là, érodées par des milliers d'années de vent et de soleil, et pourtant, elles tiennent bon. Tu peux sentir les creux et les bosses dans la pierre, les marques du temps, mais elles dégagent toujours une incroyable dignité. J'ai été étonnée de voir à quel point les détails de leurs visages sont encore discernables, même de loin. C'est comme si, malgré tout ce qu'elles ont traversé, elles gardaient leur expression, leur sagesse. C'est une leçon d'endurance silencieuse.
Pour y aller, je te conseille vraiment le matin, très tôt, juste après l'ouverture. Tu auras une lumière incroyable pour les photos, et surtout, tu pourras ressentir cette immensité dans un calme relatif avant l'arrivée de la foule. Prévois de l'eau, un chapeau, et de la crème solaire, car il n'y a absolument aucune ombre pour te protéger. Et prends ton temps. Ne te contente pas de prendre une photo et de partir. Reste un moment, assieds-toi si tu peux, et juste... ressens. Ce n'est pas un site où tu dois courir.
Olya from the backstreets