Alors, tu veux savoir ce qu'on "fait" vraiment à la Vallée des Rois ? Imagine d'abord la route, le soleil déjà haut qui tape sur la terre. Tu es dans une voiture, ou peut-être un taxi local, et le paysage défile : des champs verdoyants le long du Nil, puis très vite, ça se transforme. Les palmiers s'espacent, la verdure disparaît, et tu es plongée dans un paysage minéral, aride, d'une beauté saisissante. Le sable et la roche dominent, des montagnes pelées s'élèvent, sculptées par le vent et le temps. L'air est sec, tu le sens sur ta peau, et il porte une odeur de poussière chaude, d'ancienneté. C'est vaste, c'est silencieux, et même avant d'arriver, tu sens déjà cette immensité, cette impression d'être à l'orée de quelque chose d'incroyablement ancien et sacré.
Tu arrives enfin devant l'entrée, et là, tu commences à comprendre. Tu traverses un portique, et le monde moderne s'efface peu à peu. Le soleil reste intense, tu le sens sur ton visage, mais l'ambiance change. Tu te diriges vers une petite navette électrique qui te dépose au cœur de la vallée. Le sol sous tes pieds est rocailleux, un peu irrégulier, et tu entends le frottement de tes pas dans la terre sèche. L'air est toujours chaud, mais une légère brise peut parfois te caresser, apportant un bref répit. Tu es entourée de ces collines arides, criblées de ces ouvertures sombres : les tombes. Choisir laquelle visiter, c'est un peu comme choisir une porte vers le passé. Tu t'approches de l'une d'elles, et tu sens déjà la température changer à l'entrée, un courant d'air plus frais qui te dit que tu es sur le point de descendre sous terre.
Une fois à l'intérieur, c'est une autre dimension. La lumière du soleil est remplacée par un éclairage doux, et l'air est frais, presque frais, une bénédiction après la chaleur extérieure. Tu descends des marches, tes pieds foulant une pierre lisse, usée par des millénaires de passages. L'odeur est celle de la poussière sèche, de la roche et d'un temps immémorial. Tu marches le long de couloirs étroits, parfois en pente douce, parfois avec de nouvelles marches. Tes doigts ne peuvent pas toucher les parois, mais tu imagines la texture de la roche, lisse et froide, et celle des peintures et hiéroglyphes qui recouvrent chaque centimètre. Les couleurs sont incroyablement vibrantes, même après des milliers d'années : des bleus profonds, des rouges terreux, des jaunes éclatants. Tu entends le murmure des autres visiteurs, mais surtout le silence, un silence lourd d'histoire. Arrivée à la chambre funéraire, l'espace s'élargit. Tu sens l'humidité résiduelle, une atmosphère confinée mais majestueuse, et tu te tiens là, au cœur de ce que fut le repos éternel d'un pharaon.
Pour les aspects pratiques, sache que ton billet d'entrée de base te donne accès à trois tombes. Il y a un choix de tombes ouvertes au public, et elles changent régulièrement pour leur préservation. L'eau est essentielle, prends-en beaucoup ! Les chapeaux et les chaussures confortables sont tes meilleurs amis. Il y a une petite navette électrique (payante, quelques livres égyptiennes) qui te dépose du centre d'accueil aux tombes, ce qui est bienvenu sous la chaleur. Prépare-toi à une bonne marche si tu décides de ne pas la prendre ou si tu veux explorer plusieurs tombes éloignées. Prévois au moins 2-3 heures sur place, plus si tu veux t'attarder.
Concernant les tombes, toutes ne sont pas égales en termes de décoration ou de taille. Certaines des plus célèbres, comme celle de Toutankhamon, de Séthi Ier ou de Ramsès VI, ne sont pas incluses dans le billet de base et nécessitent un supplément. Est-ce que ça vaut le coup ? Pour Toutankhamon, si tu veux voir la momie et le sarcophage originaux, oui, c'est une expérience unique. Pour Séthi Ier, c'est souvent considéré comme l'une des plus belles et des plus grandes, avec des fresques incroyables. Ramsès VI est aussi très impressionnante. Si tu as un budget limité, concentre-toi sur les trois tombes incluses dans le billet de base qui sont ouvertes ce jour-là ; elles sont souvent suffisantes pour avoir un aperçu incroyable et sentir l'atmosphère. Demande à l'entrée quelles sont les tombes ouvertes et lesquelles sont les plus remarquables du lot.
Quand tu sors de la dernière tombe, tu sens de nouveau la chaleur du soleil sur ta peau, mais cette fois, elle est différente. Elle n'est plus seulement une chaleur écrasante, mais une sorte de chaleur bienveillante, comme si le désert te ramenait doucement à la réalité. Tu remontes la pente, l'image des couleurs vives et des hiéroglyphes gravée dans ta mémoire. L'odeur de la poussière te suit, et le silence des roches semble te murmurer des histoires. Tu repars avec une sensation étrange : celle d'avoir touché du bout des doigts un passé lointain, d'avoir partagé un instant le secret des pharaons. L'immensité du site, la profondeur des tombes, la beauté des œuvres d'art... tout cela reste avec toi, une empreinte indélébile.
Olya from the backstreets