Salut les amis, vous savez que je reviens de Tenerife, et je suis encore sous le choc de Los Roques de García. Laissez-moi vous raconter. Imagine un monde où le temps s'est arrêté, où la terre a sculpté des géants silencieux. Tu arrives là, et la première chose qui te frappe, c'est ce silence immense, seulement rompu par le souffle du vent qui te caresse le visage, comme une main invisible te souhaitant la bienvenue. Tu sens l'air frais et pur, piquant un peu tes narines, et sous tes pieds, le sol est un mélange de sable fin et de petites pierres volcaniques, chaudes du soleil. Tes yeux se perdent dans une palette de couleurs incroyables : des ocres profonds, des rouges terreux, des noirs intenses des roches, tout cela contrastant avec un ciel d'un bleu si pur qu'il te donne l'impression d'être sous une cloche de verre. C'est vaste, c'est brut, et tu te sens incroyablement petit face à ces formations rocheuses qui semblent avoir été jetées là par des dieux géants.
Et ce qui est génial, c'est que même si l'endroit a l'air sauvage, c'est super bien organisé pour la balade. Les sentiers sont clairs, bien balisés, tu ne peux pas te perdre. Il y a des boucles de différentes longueurs, parfaites pour tous les niveaux. On a opté pour la boucle la plus connue, celle qui passe par le Roque Cinchado – oui, la fameuse pierre qui ressemble à un arbre pétrifié ! C'est facile à suivre, et les points de vue sont à couper le souffle à chaque tournant. Franchement, pour les photos, c'est le paradis. Tu peux te prendre pour un explorateur sans avoir besoin d'une carte topographique ni d'un GPS.
Ce qui m'a vraiment surprise, c'est la texture de ce paysage. Tu marches, et le sol change sous tes pieds : parfois c'est doux et sablonneux, d'autres fois c'est rugueux, comme des scories de lave, ou même lisse comme du verre par endroits. Tu entends le cliquetis des petits cailloux sous tes chaussures, un son sec qui résonne dans l'immensité. Et la lumière ! Elle joue avec les rochers, les faisant passer du bronze ardent au violet profond en quelques minutes, selon la position du soleil. Tu te penches, tu touches une roche, et tu sens sa chaleur emmagasinée, une énergie millénaire qui se transmet à tes doigts. Chaque forme, chaque crevasse te raconte une histoire sans mots, une histoire de vent, de pluie, et de l'incroyable force de la terre.
Par contre, un petit bémol, et c'est important : si tu y vas en pleine journée, surtout le week-end, prépare-toi à partager l'espace. Le parking est vite saturé, et aux endroits les plus emblématiques comme le Roque Cinchado, il y a foule. Ça casse un peu la magie du "monde à part" dont je te parlais. Et niveau commodités, c'est très limité. Il n'y a pas de toilettes sur les sentiers, et pour manger, c'est le Parador juste à côté, qui est une option, mais c'est pas donné et souvent bondé. Mon conseil : arrive tôt le matin ou en fin d'après-midi. Et emporte de l'eau, beaucoup d'eau !
Enfin, ce qui m'a un peu challengée, c'est le vent. Il peut être d'une force incroyable là-haut, et même si le soleil tape fort, ce vent peut te glacer jusqu'aux os. Tu sens tes cheveux voler dans tous les sens, tes vêtements claquer autour de toi, et parfois, tu dois presque te pencher pour avancer. C'est une sensation à la fois puissante et un peu intimidante. Et n'oublie pas que tu es en altitude, ça peut surprendre. Le souffle peut être un peu court au début, mais ça passe vite. C'est une expérience physique autant que visuelle, et c'est ce qui la rend si mémorable. Tu te sens vivant, connecté à la nature dans sa forme la plus brute et majestueuse.
Olya from the backstreets.