Alors, tu veux savoir ce qu'on *fait* vraiment au Teide ? C'est plus qu'une simple montagne, crois-moi. Imagine d'abord laisser derrière toi l'air salé de la côte, la chaleur douce des plages. Tu commences à monter, la route serpente doucement. L'odeur des pins commence à remplacer celle de l'océan, un parfum résineux, propre. Tu sens la voiture qui grimpe, les virages s'enchaînent, et à chaque mètre, l'air devient plus frais, plus pur. C'est comme si la nature te préparait, pas à pas, à un autre monde. Tu vois le paysage changer, les maisons disparaissent, remplacées par des forêts denses, puis par des formations rocheuses de plus en plus étranges. Tes oreilles peuvent même se boucher un peu, signe que l'altitude commence son œuvre.
Une fois arrivé au pied de ce géant endormi, c'est une claque visuelle. Le paysage lunaire s'étend à perte de vue, des roches aux couleurs incroyables, des ocres, des rouges, des noirs profonds. Tu sens le sol sous tes pieds, c'est un mélange de poussière et de petits cailloux volcaniques qui crissent doucement. Le soleil tape fort ici, même si l'air est frais, et tu sens cette chaleur sèche sur ta peau. C'est immense, silencieux, et tu te sens tout petit face à cette immensité. C'est là que tu te rends compte que le Teide n'est pas juste une montagne, c'est un univers à part entière. Prépare-toi à la foule si tu arrives tard, le parking se remplit vite et la file pour le téléphérique peut être longue – un conseil, essaie d'y être tôt le matin.
Puis vient le moment du téléphérique. Tu montes dans la cabine, et la porte se ferme avec un léger sifflement. Au début, c'est un mouvement doux, presque imperceptible. Puis, la cabine s'élève, et tu sens cette sensation unique de t'éloigner du sol, de flotter au-dessus de tout. Le bruit du vent est étouffé par les parois, et souvent, un silence respectueux s'installe à l'intérieur, chacun absorbé par le spectacle. Tu peux poser ta main sur la vitre, sentir la légère vibration. Regarde en bas, les voitures deviennent des points minuscules, les formations rocheuses se transforment en motifs abstraits. C'est une ascension lente, mais chaque seconde te tire un peu plus vers ce sommet qui semble toucher le ciel. N'oublie pas de regarder derrière toi aussi, la vue sur la caldeira est à couper le souffle.
Quand tu sors de la cabine, c'est un choc. L'air est vif, piquant, et souvent un vent frais te fouette le visage. La première chose que tu sens, c'est le froid, même en plein soleil. C'est une altitude où l'oxygène est plus rare, et tu peux sentir ton souffle devenir un peu plus court, ton cœur battre un peu plus vite. Le sol sous tes pieds est rocailleux, des cailloux noirs et rouges qui roulent un peu, rendant la marche un peu instable. Il y a un silence assourdissant, brisé seulement par le sifflement du vent ou le cri occasionnel d'un oiseau. C'est un monde minéral, aride, mais incroyablement beau. Prends ton temps pour t'acclimater ici, ne te précipite pas. Tu n'as qu'une heure ou deux au sommet via le téléphérique, alors savoure chaque instant.
De là-haut, plusieurs chemins s'offrent à toi. Si tu n'as pas le permis pour le sommet, tu peux te diriger vers les miradors. Imagine marcher sur ce chemin de gravier volcanique, chaque pas produisant un léger crissement. Tu te diriges vers le Mirador de Pico Viejo, et là, c'est l'explosion. Tu te tiens au bord d'un cratère secondaire, immense, aux couleurs irréelles, avec d'anciennes coulées de lave qui s'étirent à l'horizon. Le vent peut être fort ici, il te pousse presque, te rappelant la puissance de la nature. Puis, il y a le Mirador de la Fortaleza, qui t'offre une vue imprenable sur la partie nord de l'île, les nuages qui s'accrochent aux montagnes en contrebas, un tapis blanc et doux. Tu peux sentir la roche sous tes doigts si tu t'appuies, sa texture rugueuse et froide. C'est une sensation d'immensité et de solitude, comme si tu étais au-dessus du monde. Les chemins sont balisés mais il faut de bonnes chaussures, le terrain est inégal.
Si tu as eu la chance d'obtenir le précieux permis pour le sommet, la montée est une autre histoire. Le chemin est raide, difficile, et tu sens chaque muscle travailler. Mais l'effort en vaut la peine. Plus tu montes, plus l'odeur de soufre devient présente, une odeur d'œuf pourri qui te rappelle que tu es sur un volcan actif. Tu peux même sentir la chaleur qui émane de certaines fissures, une chaleur douce et humide sur tes mains si tu les approches. Quand tu atteins le point le plus haut, c'est un silence absolu, seulement le vent et ton propre souffle. Tu te sens au sommet du monde, la vue à 360 degrés est vertigineuse, l'océan Atlantique s'étend à perte de vue, les îles voisines se dessinent à l'horizon. C'est une victoire personnelle. La descente est plus facile pour les poumons, mais demande de la prudence sur le terrain glissant. Quand tu es de nouveau dans le téléphérique, tu sens la pression dans tes oreilles changer, et la chaleur de l'air revenir progressivement, te ramenant doucement à la réalité.
Quelques infos pratiques avant de te lancer. Porte plusieurs couches de vêtements, même en été : un t-shirt, une polaire, et un coupe-vent sont essentiels. La météo change vite là-haut. Prends de l'eau en quantité et quelques snacks, il n'y a rien à acheter en altitude. Crème solaire et lunettes de soleil sont obligatoires, le soleil est intense. Réserve ton téléphérique et surtout ton permis pour le sommet (si tu veux y aller) des semaines, voire des mois à l'avance, c'est très demandé. Si tu es sensible à l'altitude, monte doucement, hydrate-toi bien et n'hésite pas à redescendre si tu te sens mal. Le meilleur moment pour y aller est tôt le matin pour éviter la foule et profiter de la meilleure lumière. Pense à vérifier la météo avant de partir, le téléphérique ferme en cas de vent fort.
À bientôt pour de nouvelles aventures,
Max en Mouvement