Si on t'a dit que Masca, c'était juste un joli village, laisse-moi te raconter ce que tu y vis, du début à la fin. Imagine d'abord la route qui s'enroule, comme un serpent endormi, de plus en plus haut. L'air se fait plus frais, plus pur, et tu sens le vent qui caresse ton visage à chaque virage. Au début, c'est le parfum des eucalyptus qui monte, puis celui de la terre sèche et du pin. Ton corps se balance doucement avec les courbes de la montagne, et tu sens la tension monter un peu, cette anticipation de découvrir ce qui se cache au bout du chemin.
Puis, d'un coup, tu es là, au cœur du village de Masca. Tu marches sur des pavés irréguliers, usés par le temps, qui te racontent des histoires sous tes pieds. L'air y est plus calme, imprégné de l'odeur de la pierre ancienne chauffée par le soleil et parfois d'une légère fumée de bois. Le silence est presque palpable, seulement rompu par le tintement lointain d'une cloche de chèvre ou le cri d'un oiseau de proie. Tu peux sentir la chaleur des murs en pierre sous tes doigts si tu les touches, une chaleur emmagasinée depuis des siècles.
Après avoir traversé le village, le sentier de la descente t'appelle. Tu sens le sol changer sous tes pieds : moins de pavés, plus de terre meuble et de rochers. L'air devient plus dense, plus humide, et la lumière se filtre différemment à travers les feuilles des arbres qui se referment autour de toi. C'est comme entrer dans un autre monde, une gorge profonde qui t'invite à plonger. Tu entends déjà le murmure d'un ruisseau, de plus en plus fort à mesure que tu t'enfonces.
Au cœur de la gorge, chaque pas est une découverte. Tu sens la terre et les pierres sous tes semelles, parfois glissantes, parfois stables, te demandant de l'équilibre. Le son de l'eau est partout : elle ruisselle, elle cascade, elle s'écoule. L'odeur de la mousse et de la terre mouillée est enivrante, mêlée à celle de plantes inconnues. Parfois, le soleil perce à travers la canopée, et tu sens la chaleur sur ta peau avant de replonger dans une fraîcheur ombragée. Si tu tends la main, tu peux sentir la fraîcheur des parois rocheuses, rugueuses et humides, et entendre le chant d'oiseaux que tu n'as jamais entendus ailleurs.
Et puis, après des heures d'effort, le son des vagues monte, de plus en plus fort. L'odeur salée de l'océan envahit l'air, et tu sens l'espace s'ouvrir devant toi. Enfin, le sol change une dernière fois : sous tes pieds fatigués, c'est le sable ou les galets de la plage. Le vent marin te fouette le visage, portant avec lui le bruit constant des vagues qui se brisent. Tu respires à fond, le goût du sel sur tes lèvres, et tu sens la vastitude de l'océan qui s'étend à l'infini.
Pour le retour, c'est une tout autre sensation. Tu montes à bord d'un bateau, et tu sens le tangage doux des vagues sous tes pieds. Le vent te décoiffe, les embruns salés te rafraîchissent le visage. Le bruit régulier du moteur se mêle à celui des vagues. Tu sens le soleil sur ta peau alors que le bateau glisse sur l'eau, et tu peux te retourner pour contempler les falaises gigantesques de la gorge de Masca, qui semblent encore plus imposantes vues de la mer. C'est une perspective totalement différente, un sentiment de liberté immense.
Quelques infos pratiques pour t'aider :
* Chaussures : Indispensables, des vraies chaussures de randonnée avec une bonne adhérence. Le terrain est glissant et rocailleux.
* Eau et nourriture : Prévois au moins 2 litres d'eau par personne et des snacks énergétiques. Il n'y a rien en chemin.
* Protection solaire : Crème solaire, chapeau, lunettes de soleil. Une partie du sentier est exposée.
* Réservation : Le bateau de retour depuis la plage (vers Los Gigantes) doit être réservé à l'avance, c'est impératif. Sans ça, pas de retour possible.
* Difficulté : La randonnée est exigeante, environ 3-4 heures de descente raide et technique. Elle n'est pas recommandée pour les personnes sujettes au vertige ou ayant des problèmes de genoux.
* Accès au village : Le parking à Masca est très limité. Privilégie le bus ou un taxi si possible.
Max en mouvement