Imagine, tu viens de quitter le brouhaha de Chiang Mai, le vrombissement des scooters, l'agitation des marchés. Progressivement, l'air change, il se fait plus doux, plus frais, imprégné d'une légère odeur de terre humide et de verdure. Tu entends le chant des oiseaux qui remplace le claxon, le murmure du vent dans les feuilles qui s'installe à la place des conversations. Une sensation de calme t'enveloppe, comme une caresse, dès que tu poses le pied sur le chemin qui mène au Wat Umong. Ce temple, niché un peu à l'écart, au pied de la montagne Doi Suthep, est une bulle de sérénité. Dès que tu arrives, ne cherche pas, dirige-toi directement vers l'entrée principale des tunnels.
Tu avances, et la lumière du jour s'estompe doucement. L'air se fait plus frais, presque humide, et tes pas résonnent sur le sol de pierre, un écho doux qui t'accompagne. Tu sens la fraîcheur de la roche contre tes doigts si tu touches les murs, et l'odeur est celle de la terre ancienne, du temps qui s'est figé. Chaque alcôve abrite un Bouddha, et même sans les voir parfaitement dans la pénombre, tu sens leur présence, une énergie calme qui émane de ces figures silencieuses. Les tunnels sont éclairés, mais la lumière est tamisée, ce qui ajoute à l'ambiance mystique. Pas besoin de lampe torche, juste d'être attentif à tes pas et de prendre ton temps. C'est un dédale de galeries, mais pas labyrinthique ; suis simplement les chemins, ils te mèneront à plusieurs sanctuaires.
Dans ces galeries, le silence est presque palpable. Tu entends peut-être ton propre souffle, ou le lointain bourdonnement d'une prière. C'est un lieu pour la contemplation. Même si tu ne médites pas habituellement, le calme te gagne ; tu sens cette paix s'installer en toi, comme une douce chaleur. Les statues de Bouddha, même dans la pénombre, semblent veiller, leurs visages sereins invitent au recueillement. C'est un lieu de culte actif, alors sois respectueux : parle doucement, et si tu t'assieds, fais-le avec respect, les jambes repliées ou sur le côté. La photographie est permise, mais sans flash pour préserver l'ambiance et la sérénité des lieux. Je te conseille de passer un moment dans l'une des alcôves, juste pour ressentir l'énergie du lieu.
En sortant des tunnels, le soleil t'accueille à nouveau, mais l'atmosphère reste empreinte de sérénité. Tu te diriges vers le stupa, une immense cloche de pierre grise qui domine le site, juste au-dessus des tunnels. Là, tu sens l'espace s'ouvrir. Le vent caresse ta peau, et tu entends le tintement lointain des clochettes de prière qui flottent dans l'air. C'est un lieu de perspective, où tu peux lever les yeux vers le ciel et sentir l'immensité après l'intimité des galeries. Fais le tour du stupa dans le sens des aiguilles d'une montre, c'est la tradition, et observe le calme des moines ou des fidèles souvent présents.
Descends ensuite les escaliers et laisse-toi guider par le chemin qui serpente à travers la forêt. Ici, l'air est plus frais encore, imprégné de l'odeur de la terre humide et des feuilles. Tu entends le chant incessant des cigales, le bruissement des feuilles sous tes pieds. C'est une immersion totale dans la nature. Tu vas arriver à un petit lac où des poissons nagent paisiblement, leurs mouvements créant de légères rides à la surface de l'eau, un spectacle apaisant. Sur ce chemin, tu verras aussi des arbres où pendent des "talking amulets" – des plaques avec des proverbes bouddhistes. Chaque phrase est une petite réflexion, une invitation à la sagesse. Le chemin est facile, mais porte des chaussures confortables. Tu peux acheter de la nourriture pour les poissons si tu veux interagir, mais ce n'est pas obligatoire. Prends le temps de lire quelques-uns de ces proverbes ; c'est une jolie façon de prolonger la méditation des tunnels.
Si tu es pressé, tu peux zapper la partie du "centre de méditation" qui est un peu plus loin dans la forêt et moins accessible, à moins que tu ne sois là spécifiquement pour ça. Le cœur du temple est vraiment les tunnels, le stupa et la petite balade autour du lac. Prévois environ 1h30 à 2h pour tout faire tranquillement. Le meilleur moment pour y aller, c'est tôt le matin pour la fraîcheur et la tranquillité, ou en fin d'après-midi pour la lumière douce et moins de monde. C'est facile d'accès en Grab ou en scooter depuis le centre de Chiang Mai, à seulement 15-20 minutes. Comme pour tous les temples, une tenue respectueuse est de mise : épaules et genoux couverts.
Pour la fin de ta visite, après avoir exploré les tunnels, le stupa et la forêt, trouve un banc près du lac ou sous l'un des grands arbres. Assieds-toi. Ferme les yeux. Laisse les sons de la nature t'envelopper – le chant des oiseaux, le frôlement du vent, le léger clapotis de l'eau. C'est là que la magie opère vraiment. Tu sens la sérénité du lieu s'infuser en toi, une paix profonde qui reste bien après ton départ. C'est le moment idéal pour digérer tout ce que tu as vu et ressenti, pour laisser l'esprit s'apaiser. C'est l'endroit parfait pour une dernière pause avant de reprendre la route. Ne pars pas sans avoir pris ce moment. Ça te permet de quitter le temple avec une sensation de plénitude, pas juste d'avoir "visité" un lieu.
Manon en vadrouille