Alors, tu te demandes ce qu'on fait vraiment au temple de Selogriyo ? Laisse-moi te raconter. Imagine d'abord le départ, le soleil qui commence à caresser ta peau alors que l'air est encore doux du matin. Tu te retrouves au milieu de rizières d'un vert éclatant, la terre fraîche sous tes pieds si tu as des sandales ouvertes, ou juste la sensation des vibrations du sol à travers tes chaussures. Autour de toi, il n'y a que le murmure du vent dans les feuilles de riz, parfois le clapotis de l'eau d'irrigation, et le chant des insectes. L'odeur est celle de la terre humide, de la verdure fraîche, et parfois une pointe de fumée lointaine de cuisine locale. Tu suis un petit sentier, étroit, bordé de cultures, et tu sens cette immensité autour de toi, cette simplicité apaisante. C'est déjà une immersion, une déconnexion qui commence avant même d'avoir vu la moindre pierre du temple.
Puis, le chemin commence à monter. Tu sens tes muscles travailler doucement, le rythme de ta respiration s'adapter. Le sentier se fait parfois plus rocailleux, parfois plus pentu, serpentant à travers des plantations de caféiers et des arbres tropicaux. Tu entends le froissement des feuilles sous tes pas, le bourdonnement plus proche des abeilles, et le chant clair des oiseaux qui te suivent. Le soleil filtre à travers la canopée, créant des taches de lumière et d'ombre qui dansent autour de toi. Tu peux sentir la fraîcheur de l'ombre par intermittence, puis la chaleur du soleil quand le chemin s'ouvre. Chaque virage révèle une nouvelle perspective sur la vallée en contrebas, un tapis de vert qui s'étend à perte de vue, te donnant le sentiment de t'élever, pas seulement physiquement, mais aussi intérieurement.
Et puis, soudain, la pierre apparaît. Le temple n'est pas imposant, écrasant, mais plutôt niché, comme s'il avait toujours fait partie de ce paysage. Tu marches autour de ses fondations, tes doigts effleurant la pierre ancienne, rugueuse et fraîche sous tes doigts. Il y a un silence particulier ici, seulement brisé par le vent qui siffle doucement autour des reliefs sculptés. Tu peux te pencher pour observer les détails des divinités et des motifs, sentir la texture des siècles sous tes doigts. C'est un lieu qui respire l'histoire, la contemplation, un espace où le temps semble ralentir, te permettant de te connecter à quelque chose de beaucoup plus ancien que toi.
De là-haut, la vue est un tableau vivant. Tu te tiens au sommet, le vent peut-être plus présent, balayant ton visage. Tes yeux embrassent les rizières en terrasses qui descendent en cascade, les villages lointains et les volcans majestueux qui se dessinent à l'horizon, souvent voilés d'une légère brume. C'est une sensation d'ouverture, d'espace infini. Tu peux t'asseoir un instant sur une des pierres environnantes, sentir la chaleur du soleil sur ta peau, et simplement respirer l'air pur, imprégné de l'odeur des plantes. C'est le point culminant de l'effort, la récompense d'une marche qui t'a mené à cette perspective unique sur la beauté de Java.
Pour t'y rendre, le plus simple est de louer un scooter ou de prendre un chauffeur depuis Yogyakarta. C'est un peu reculé, donc prévois du temps. Le meilleur moment pour y aller est tôt le matin, avant que la chaleur ne monte trop et pour profiter d'une lumière magnifique sur les rizières. Porte des chaussures confortables, car il y a une bonne marche de 30 à 45 minutes en montée depuis le parking. Prends de l'eau, un chapeau et de la crème solaire. Il y aura une petite "contribution" à l'entrée, c'est plus une participation locale qu'un prix fixe, donc aie un peu de petite monnaie. Le site en lui-même n'est pas immense, mais la promenade et la vue valent vraiment le détour.
Olya from the backstreets