Alors, tu veux savoir ce qu'on *fait* vraiment à Goa Jomblang, hein ? Ce n'est pas juste une "visite de grotte", c'est une immersion.
Imagine le réveil avant l'aube, la route qui secoue un peu, et puis l'arrivée dans un lieu simple, où l'air matinal est frais et sent la terre. Tu sens l'excitation monter. On t'équipe d'un harnais, une sensation un peu étrange, un peu lourde, mais rassurante. Puis, c'est le moment. Tu t'assieds au bord d'un gouffre, les pieds dans le vide. Tu sens les cordes se tendre, on te soulève doucement. Le vent frais te caresse le visage alors que tu descends, centimètre par centimètre, dans l'obscurité. Tu entends juste le grincement des poulies et, très vite, le silence profond de la terre qui t'enveloppe, l'air devient plus frais, plus dense.
Une fois en bas, tes pieds retrouvent le sol. Tu es dans un monde oublié. L'air est lourd, saturé d'une odeur de terre humide et de feuilles en décomposition. Autour de toi, tu sens des arbres et des plantes pousser, étrangement verts et vivants, malgré le manque de lumière directe. Le sol est un mélange de boue et de roches, un peu glissant, mais tu sens la terre ferme sous tes pieds. C'est comme marcher dans une forêt primaire souterraine, où chaque goutte d'eau qui tombe du plafond résonne, créant une mélodie naturelle et apaisante.
De là, la marche commence. Tu suis un sentier étroit, parfois glissant, parfois caillouteux. Tes mains peuvent parfois effleurer les parois rocheuses, humides et fraîches. L'obscurité est presque totale, juste le faisceau de ta lampe frontale pour guider chacun de tes pas. Tu entends l'écho de tes propres pas, des murmures lointains des autres, et le son de l'eau qui coule, de plus en plus fort à mesure que tu t'enfonces. C'est une progression lente, méditative, où chaque sensation est amplifiée.
Puis, au loin, une clarté. Une lumière qui ne vient pas d'une ampoule, mais d'ailleurs. Tu t'approches, et soudain, le tunnel s'ouvre sur une immense chambre. L'air y est plus frais, presque brumeux. Et là, tu la vois (tu la ressens !) : une colonne de lumière divine qui transperce le plafond de la grotte, tombant directement dans une rivière souterraine. Tu sens l'humidité de l'eau qui s'évapore, tu entends le doux clapotis. L'énergie de cet endroit est palpable, c'est un moment de pur émerveillement, où tu as juste envie de t'asseoir et de laisser cette lumière te réchauffer après le froid de la grotte.
Côté pratique, pour profiter de ce spectacle lumineux, il faut absolument y être entre 10h et 11h du matin, c'est là que le soleil est au bon angle. N'oublie pas de prendre des vêtements qui ne craignent rien : tu vas te salir, c'est garanti. Des chaussures fermées et adhérentes sont aussi indispensables. Prévois une petite bouteille d'eau et, si tu veux des photos, un téléphone ou un appareil qui résiste à l'humidité, et surtout, un sac étanche. Un sac à dos léger est parfait pour garder les mains libres.
Pour y arriver, le plus simple est de louer une voiture avec chauffeur depuis Yogyakarta, ça prend environ 1h30 à 2h. Le coût d'entrée est fixe et assez élevé (autour de 500 000 IDR), mais ça inclut tout l'équipement et l'encadrement par les locaux. Le nombre de visiteurs est limité à environ 80 personnes par jour, donc arrive tôt (vers 8h-9h) pour t'assurer une place, surtout si tu ne passes pas par une agence. Une fois sur place, tu seras intégré à un groupe, et les guides locaux s'occupent de tout.
Et après ? Quand tu remontes à la surface, le soleil te frappe les yeux, l'air extérieur te semble chaud et léger. C'est un sentiment de libération et d'accomplissement. Tu te sens sale, fatigué, mais incroyablement vivant. On te sert un simple repas indonésien, souvent du riz et quelques légumes, et tu savoures chaque bouchée, le goût de la nourriture simple après une telle aventure est incomparable.
Olya from the backstreets