Mon chemin sur Nea Kameni : Ressentir le cœur de Santorin
Imagine un instant. Tu es sur un bateau, le soleil doux sur ton visage, le vent marin qui caresse tes cheveux. Tu as quitté les falaises blanches de Santorin, et devant toi, une masse sombre, presque menaçante, émerge de la mer. C'est Nea Kameni, le volcan endormi, le cœur battant de l'île.
L'arrivée : Premiers pas sur une terre vivante
Le bateau ralentit, un doux clapotis contre la coque. Tu sens cette petite secousse quand il s'amarre au quai. En posant le pied sur cette terre noire, tu perçois immédiatement la différence : ce n'est pas le sable fin ou le béton, c'est une roche volcanique rugueuse, parfois coupante sous la semelle. Tu entends le doux crissement des petits graviers noirs sous tes chaussures à chaque pas. C'est une sensation unique, comme marcher sur une peau géante, douce et granuleuse à la fois. Le soleil tape fort ici, et l'air est sec, mais une légère brise marine vient parfois te rafraîchir.
*Pour t'y rendre, c'est facile : toutes les excursions en bateau qui partent du vieux port de Fira ou d'Athinios incluent Nea Kameni. Tu ne peux y aller qu'en bateau, il n'y a pas d'autre option.*
L'ascension : Le souffle du géant
Le chemin serpente devant toi, une trace claire et évidente sur le flanc du volcan. Chaque pas est un léger effort, mais la pente est douce, progressive. Tu sens la chaleur monter du sol, une chaleur diffuse qui te rappelle que cette terre a une âme, qu'elle respire. Par endroits, la roche est plus lisse, polie par les milliers de pieds qui l'ont foulée, ailleurs elle est plus friable, des petits cailloux noirs roulent sous tes pieds. Tu entends le silence, juste le bruit de tes propres pas, parfois un cri de mouette lointain, ou le souffle du vent qui siffle doucement à tes oreilles. C'est une symphonie minérale.
*Conseil d'amie : Prends absolument des chaussures fermées et confortables, type baskets. Les sandales ? Oublie ! Le chemin n'est pas difficile mais il est caillouteux et glissant par endroits. Et surtout, une bouteille d'eau par personne, minimum. Il n'y a absolument aucune ombre sur l'île.*
Le cratère : Le cœur qui fume
Après une vingtaine de minutes de marche, tu arrives. Tu le sais avant même de le voir, car l'air change. Une odeur très particulière te monte aux narines, une odeur de soufre, un peu comme des œufs pourris, mais en plus minéral, plus terreux. C'est le signe que tu approches des fumerolles, ces petites bouches par où le volcan respire encore. Tu peux t'approcher et sentir une chaleur douce et humide s'échapper du sol. Pose ta main au-dessus, et tu sens cette vapeur, ce souffle de la terre. C'est fascinant et un peu intimidant de sentir cette énergie brute sous tes pieds.
*Pas d'inquiétude pour l'odeur de soufre, elle n'est pas nocive et on s'y habitue vite. C'est juste une expérience sensorielle forte qui te rappelle où tu es.*
Le sommet : La vue qui te coupe le souffle
Continue un peu plus haut. Le sentier t'emmène vers le point culminant de l'île. Et là, c'est une claque visuelle et sensorielle. Le vent est plus fort ici, il te décoiffe, te purifie. Tu te tiens sur cette terre noire, et tout autour de toi, c'est le bleu profond de la mer Égée, et en face, le croissant immaculé de Santorin, avec ses maisons blanches qui semblent suspendues entre ciel et mer. Tu sens l'immensité, la beauté, la puissance de la nature. C'est le moment de prendre une grande inspiration, de laisser le vent balayer tes pensées et de simplement être là.
*Nea Kameni n'est pas une île où tu "sautes" des choses. L'expérience, c'est la marche, la sensation. Mais si je devais te dire de ne pas "sauter" quelque chose, ce serait cette vue panoramique au sommet. C'est là que tu comprends la géologie de l'endroit, la caldeira. Prends ton temps là-haut.*
Le retour : Une empreinte dans l'âme
La descente est plus rapide, mais attention où tu mets les pieds. Le soleil tape toujours, mais tu te sens rempli de cette expérience. Tu te retournes une dernière fois pour regarder le volcan, cette masse sombre qui semble t'avoir partagé un secret. Tu sens la poussière volcanique sur tes vêtements, un souvenir palpable de cette marche sur le cœur de la terre.
*Pour ton parcours, c'est simple : Tu arrives au quai (le point de départ obligé), tu suis le chemin balisé qui monte doucement jusqu'aux cratères et aux fumerolles, puis tu continues vers le point le plus haut de l'île pour la vue. C'est une boucle naturelle qui ne prend pas plus de 45 minutes à 1 heure de montée tranquille. Ce que je te conseille de "garder pour la fin" une fois arrivé au sommet, c'est le silence. Prends juste quelques minutes, assis si tu peux, à écouter le vent et à contempler la vue. C'est le moment le plus magique.*
Léa, en chemin