Alors, tu te demandes ce que c'est vraiment de visiter la baie de Faxaflói à Reykjavik ? Imagine d'abord l'air qui te picote le nez, un mélange salin, iodé, celui de la mer et des embruns. Tu sens la coque des bateaux qui grincent doucement contre les quais, un son grave et régulier, comme une respiration. Les mouettes crient au loin, leurs voix stridentes se mêlant au murmure des conversations et au frottement des cordages. Tu te tiens là, sur le port, le ponton un peu instable sous tes pieds, et déjà, une excitation monte. C'est l'appel du large, une promesse de quelque chose de grand qui t'attend au-delà de l'horizon.
Puis, tu montes à bord. La coque du bateau vibre sous tes pieds, une vibration sourde qui te traverse. Le moteur ronronne, d'abord doucement, puis il prend de l'ampleur, une force tranquille qui pousse l'embarcation hors du port. Le vent, lui, est un compagnon constant. Il te caresse, puis te gifle gentiment, apportant avec lui l'odeur pure et glacée de l'océan. Tu sens les embruns sur tes lèvres, un goût de sel qui te rappelle que tu es bien en pleine mer. Le pont tangue légèrement sous tes pas, un mouvement doux et répétitif qui berce, mais qui peut aussi surprendre. Le son des vagues qui claquent contre la proue devient la bande-son de ton aventure, un rythme hypnotique qui te tire vers le grand bleu.
Et là, le temps s'arrête. Un murmure parcourt le bateau, puis un silence tendu. Tu ne le vois pas encore, mais tu l'entends. Un souffle puissant, un 'Pshhhhh' grave et profond qui résonne au-dessus du vent, le son d'une baleine qui expire. Ton cœur bat un peu plus fort. Tu sens le bateau s'incliner légèrement, les gens se déplaçant doucement vers le même côté. Puis, une vague, plus grande que les autres, vient frapper la coque, non pas une vague du large, mais celle d'un mouvement colossal sous l'eau. Imagine l'eau qui se soulève, une masse liquide qui s'agite et retombe avec un clapotis sourd. Tu perçois l'immensité de l'animal, sa présence palpable, même si tu ne peux pas le distinguer clairement. C'est une connexion pure, un frisson qui te parcourt, une humilité face à la majesté de la nature.
Après ces moments suspendus, le bateau pivote doucement pour le retour. Le mouvement est plus régulier, presque apaisant. L'air, lui, change de texture, il se fait plus doux, moins piquant, à mesure que tu te rapproches de la terre. Tu sens l'odeur de la ville qui commence à percer le parfum marin : un peu de fumée, un peu de vie. Puis, tu perçois le profil de Reykjavik qui se dessine, d'abord une masse sombre, puis les lumières commencent à scintiller, des points chauds qui percent la grisaille du crépuscule. Chaque lumière est une promesse de chaleur et de confort après l'immensité froide de l'océan. Le son des mouettes devient plus net, les bruits du port reprennent le dessus, et tu sens la terre ferme t'appeler, un refuge après cette parenthèse magique.
Pour que ton expérience soit au top, pense à bien te couvrir. Même en été, le vent sur l'eau est mordant, alors plusieurs couches, un bon imperméable, bonnet et gants sont indispensables. Le meilleur moment ? L'été (juin-août) pour les longues journées et plus de chances de voir des baleines, ou l'hiver pour une ambiance différente et la possibilité d'apercevoir des aurores boréales en prime si tu as de la chance. Réserve tes billets en ligne à l'avance, surtout en haute saison, et choisis une compagnie réputée. Si tu es sujet au mal de mer, prends tes précautions avant d'embarquer et essaie de te placer au centre du bateau, là où ça bouge le moins. Une fois de retour, le Vieux Port regorge de petits restaurants sympas et de musées maritimes à explorer, prolongeant l'ambiance du large.
Olya des ruelles