Imagine que le bus te dépose doucement au pied d'un géant. Tu sens déjà l'air frais, pur, qui te remplit les poumons, un air différent de celui de la ville. C'est le mont Esja. Devant toi, il se dresse, imposant, silencieux, comme une promesse. Tu lèves les yeux et tu peux presque sentir la roche froide sous tes doigts, même de loin. Le vent léger te caresse le visage, portant avec lui une odeur de terre humide et de mousse. C'est une invitation, un appel à l'aventure que tu ressens dans tout ton corps, un frisson d'excitation qui parcourt ton échine.
Une fois descendu, tu suis un petit chemin qui serpente vers le point de départ. Tu entends le gravier crisser sous tes chaussures à chaque pas, un son régulier qui te met dans le rythme. Ici, au pied de la montagne, il y a un petit café où tu peux te réchauffer ou prendre une dernière gorgée d'eau avant de t'élancer. Les panneaux sont clairs, tu sais où aller. Tu touches le bois du panneau d'information, froid et lisse, et tu sens l'énergie monter en toi. La pente est douce au début, juste assez pour sentir tes muscles s'éveiller.
Le sentier s'élève doucement, et tu marches sur une terre parfois meuble, parfois parsemée de petites pierres. Tu entends le bruissement du vent dans les herbes basses, un murmure constant qui t'accompagne. Tes poumons travaillent un peu plus fort, tu sens ton cœur battre un rythme régulier, mais ce n'est pas encore un effort. Tu peux tendre la main et effleurer les fougères humides sur les côtés, sentir leur texture douce et fraîche. L'odeur de la terre et de la végétation se fait plus intense, plus vivante, te connectant profondément à la nature autour de toi.
Après un certain temps, tes pas te mènent à un point reconnaissable : le Steinn, "la Pierre". C'est un rocher immense, comme une borne naturelle, où beaucoup s'arrêtent. Tu peux t'asseoir dessus, sentir sa surface rugueuse et fraîche sous tes mains. De là, le panorama s'ouvre. Tu entends le silence, juste le souffle du vent qui te siffle aux oreilles et le lointain son des mouettes. Tes yeux embrassent l'immensité de la baie de Faxaflói, l'eau scintillante, les toits de Reykjavik au loin. C'est un moment de pause, où tu peux respirer profondément et sentir la grandeur du paysage t'envelopper.
Si tu continues, la vraie aventure commence avec les chaînes, ou Klettur. C'est là que le sentier devient plus raide, plus exigeant. Tu dois te hisser en t'aidant de câbles et de chaînes fixées dans la roche. Tu sens la rugosité de la chaîne dans ta paume, l'effort dans tes bras et tes jambes. Chaque prise est un défi, chaque mouvement une victoire. Tu entends le frottement de tes vêtements contre la roche, le son de ta propre respiration qui s'accélère. C'est une sensation incroyable de force et de concentration, où chaque muscle de ton corps est engagé.
Une fois que tu as conquis les chaînes, tu atteins le sommet principal, Þverfellshorn. La sensation est celle d'être au-dessus du monde. Le vent est plus fort ici, il te fouette le visage, te fait frissonner malgré l'effort. Tu peux t'asseoir sur la roche, froide et dure, et laisser tes yeux parcourir l'horizon à 360 degrés. Le silence est assourdissant, seulement brisé par le sifflement du vent. Tu sens la vibration de la montagne sous toi, comme si elle respirait. C'est un sentiment d'accomplissement profond, une connexion pure avec l'immensité.
La descente est une toute autre expérience. Tes genoux travaillent différemment, tu dois être plus attentif à chaque pas pour ne pas glisser sur les pierres. Tu entends le son de tes chaussures qui glissent parfois un peu, et le rythme de la marche est plus rapide. Tu vois les paysages sous un nouvel angle, les détails que tu n'avais pas remarqués en montant. Tu sens la fatigue s'installer doucement dans tes jambes, mais c'est une fatigue satisfaisante, celle d'un corps qui a bien travaillé. L'air te semble un peu plus doux à mesure que tu perds de l'altitude.
Une fois de retour à la base, le café dont je te parlais est parfait pour te réchauffer avec une boisson chaude et un petit quelque chose à grignoter. C'est là que tu peux te poser, enlever tes chaussures et sentir le soulagement. Pour être bien, pense à des chaussures de randonnée qui tiennent bien la cheville, car le terrain est inégal. Des couches de vêtements sont essentielles : il fait souvent froid et le vent peut être mordant en haut, même en été. Et surtout, n'oublie pas de l'eau et quelques snacks. Le bus pour Reykjavik est juste là, pratique pour le retour. Vérifie juste les horaires, ils ne sont pas si fréquents.
Olya from the backstreets