Imagine Rio, mais pas la plage. Imagine une pulsation, une explosion de couleurs qui te happe avant même que tu ne puisses comprendre. Pour moi, l'Escadaria Selarón, ça se commence par le bas, toujours. Tu arrives de Lapa, et d'un coup, le bruit de la ville change. Tu entends peut-être un air de samba qui s'échappe d'un bar voisin, ou le brouhaha joyeux des conversations en portugais, espagnol, anglais… et puis, tu la vois. Une cascade de carreaux, du sol jusqu'au ciel, une symphonie visuelle qui te submerge. Tu sens la chaleur ambiante de Rio, l'humidité qui colle légèrement à la peau, et l'odeur du café ou des encas vendus par les marchands ambulants qui flottent dans l'air. C'est ça, le premier contact : un choc sensoriel total, une promesse de folie douce.
Tu poses le pied sur la première marche, et tu sens la texture froide et lisse des carreaux sous tes sandales. Chaque pas est une découverte. Tu lèves les yeux, et c'est un tourbillon de rouge, de jaune, de bleu, de vert. Ce ne sont pas juste des carreaux ; ce sont des fragments de vie, des milliers de mains qui ont touché ces mêmes surfaces, des messages du monde entier. Tu peux passer ton doigt sur une tuile d'un pays lointain, sentir la rugosité d'une céramique artisanale, ou la douceur d'une pièce plus moderne. Tu entends les clics des appareils photo, les éclats de rire, et parfois, un musicien de rue qui joue une mélodie entraînante, te donnant envie de danser sur ces marches. C'est comme marcher dans un livre d'images géant, chaque page plus vivante que la précédente.
Plus tu montes, plus le panorama change, et avec lui, les détails que tu remarques. La foule se disperse un peu, et tu peux te concentrer sur les motifs, les visages, les phrases écrites sur les carreaux. Tu peux sentir la brise légère qui monte des rues en contrebas, rafraîchissant un peu ton visage. C'est là que tu peux trouver ces carreaux bleus et jaunes, un hommage vibrant au Brésil, ou les autoportraits cachés de Selarón lui-même, son regard un peu fou qui te suit. Prends le temps de t'arrêter, de respirer. C'est là que tu peux trouver les meilleurs spots pour une photo plus intime, sans trop de monde, en te penchant un peu pour capter une perspective différente.
Quand tu atteins le sommet, le sentiment est différent. Moins de ferveur visuelle, plus de calme. Tu te retrouves sur une petite rue, avec quelques vendeurs de souvenirs et des passants. La vue sur les toits de Lapa est sympa, mais le vrai spectacle, la vraie immersion, c'est la montée elle-même. Ne t'attends pas à un point de vue grandiose sur la ville ici ; l'essence de l'expérience est dans le voyage, pas la destination finale. Franchement, tu peux zapper les rues adjacentes si tu es pressé ou si tu sens l'ambiance un peu moins sûre ; elles n'offrent pas grand-chose de plus en termes d'art ou de vue.
Ce que je te dirais de garder pour la fin, c'est de redescendre un peu, de trouver un rebord ou une marche moins fréquentée, et de t'asseoir un instant. Laisse tes yeux se perdre dans un détail, une couleur, une forme. Tu peux sentir la chaleur du soleil sur ton bras, écouter les sons ambiants qui se fondent en un bourdonnement doux, et juste absorber l'énergie de ce lieu. C'est là que tu réalises que l'Escadaria n'est pas juste un escalier, c'est une œuvre d'art vivante, qui respire, qui change avec la lumière du jour et l'humeur des gens. C'est un battement de cœur de Rio, un endroit où l'art et la vie se mélangent sans effort.
Alors pour résumer, mon pote, voici le plan ultra simple :
Départ par le bas, près de Lapa (rue Joaquim Silva). Monte tranquillement, prends ton temps pour les détails, touche les carreaux, cherche les messages cachés. Pas besoin de t'attarder dans les petites rues autour du sommet, ça n'ajoute pas grand-chose à l'expérience artistique. Une fois en haut, redescends de quelques marches pour trouver ton spot tranquille et juste observer. C'est là que la magie opère vraiment, quand tu laisses le lieu te parler. Va-y le matin tôt ou en fin d'après-midi pour moins de monde et une lumière plus douce. Fais attention à tes affaires, c'est Rio ! Et n'hésite pas à acheter une petite tuile aux vendeurs, ça fait un super souvenir.
Max en mouvement