Imagine que tu viens de rouler quelques kilomètres depuis La Paz, le désert rocailleux défile par la fenêtre, et puis, d'un coup, le bleu. Pas n'importe quel bleu, mais un turquoise irréel qui se déploie devant toi. C'est ça, Balandra. Tu sens l'air marin qui s'engouffre dans tes poumons dès que tu ouvres la portière de la voiture, un mélange salé et chaud qui te dit que tu es arrivé. Pour t'y rendre, c'est super simple : une petite route bien indiquée depuis La Paz. Il y a un parking, pas immense, mais généralement tu trouves une place. Si tu es à Los Cabos, c'est une sacrée excursion d'une journée, mais crois-moi, ça vaut le coup de faire la route jusqu'à La Paz pour ça.
Tu descends de la voiture, et là, la plage t'appelle. Mais ce n'est pas une plage comme les autres. Tes pieds s'enfoncent dans un sable incroyablement doux et frais, contrastant avec la chaleur ambiante. Tu marches, et l'eau. Oh, l'eau ! Elle ne dépasse jamais tes genoux, même en t'aventurant loin du bord. Imagine tes pieds qui glissent sur ce fond sablonneux et soyeux, l'eau tiède qui les caresse, et le soleil qui se réverbère sur cette surface cristalline, t'enveloppant d'une chaleur douce. Tu entends juste le léger clapotis de tes pas et le chant lointain des oiseaux marins. C'est comme marcher sur un miroir liquide.
Ne te contente pas de rester au bord. La magie de Balandra, c'est de la traverser. Emprunte cette "promenade" aquatique en te dirigeant vers la droite, là où la baie s'ouvre un peu plus. Tu vas découvrir des petites criques cachées, des bancs de sable qui émergent çà et là, te donnant l'impression de marcher sur l'eau. Chaque pas t'offre une nouvelle perspective sur les collines arides qui entourent la baie, leurs couleurs ocre contrastant magnifiquement avec le turquoise. C'est une sensation de liberté absolue, un moment où tu te sens totalement connecté à cet environnement pur.
En continuant ta balade aquatique, tu vas forcément tomber sur la fameuse "Roche Champignon" (El Hongo). C'est une formation rocheuse unique, sculptée par le temps, qui se dresse là, solitaire et iconique. Prends le temps de la contourner, de l'observer sous tous les angles. Ne te précipite pas pour la photo, mais ressens sa présence, sa résilience. Un peu plus loin, tu verras les palétuviers. Tu peux t'en approcher, l'eau y est encore plus calme, presque comme un lagon secret. L'odeur y est un peu plus terreuse, plus végétale, te rappelant la vie foisonnante qui se cache dans ces racines. C'est un contraste saisissant avec l'ouverture de la baie principale.
Pour vraiment t'imprégner de Balandra, je te conseille de chercher un petit coin un peu plus à l'écart, peut-être derrière El Hongo ou plus loin vers les mangroves. C'est là que tu trouveras le silence le plus profond, juste le murmure du vent et le doux bercement de l'eau. Allonge-toi dans l'eau chaude, laisse-toi flotter. Tu sens ton corps se détendre complètement, la chaleur du soleil sur ta peau, le doux mouvement de l'eau qui te berce. C'est le moment idéal pour simplement être, sans rien faire d'autre que respirer cet air pur. Pour profiter de cette quiétude, arrive tôt le matin ou en fin d'après-midi pour éviter la foule. N'oublie pas ta crème solaire, un chapeau, et de l'eau : il n'y a pas beaucoup d'ombre naturelle.
Côté pratique, sache qu'il n'y a pas de restaurants ou de grands commerces directement sur la plage. Parfois, quelques vendeurs ambulants passent avec des fruits frais ou des boissons, mais c'est tout. Prépare un petit pique-nique et de l'eau en quantité. Il y a des toilettes rudimentaires, mais ne t'attends pas à du grand luxe. Quand tu partiras, la lumière du soleil sur les collines sera différente, peut-être plus dorée, offrant un dernier spectacle. Ne te précipite pas, prends le temps de graver cette image dans ta mémoire. C'est un endroit fragile et précieux, alors laisse-le tel que tu l'as trouvé.
Léa sur la route