Imaginez un sentier suspendu, un ruban de terre et de roche qui serpente entre le bleu infini du ciel et le saphir profond de la Méditerranée. C'est le Sentiero degli Dei, le Chemin des Dieux. Dès les premiers pas, vous sentez l'air plus pur, plus léger, caresser votre visage. Il y a cette odeur subtile de maquis méditerranéen – un mélange de thym sauvage, de romarin écrasé sous vos pas et de sel marin porté par la brise. Vos poumons se gonflent de cette fraîcheur, et un sentiment de liberté immense vous envahit. Vous marchez, et chaque pas semble vous connecter un peu plus à cette terre ancienne, à ce panorama qui s'ouvre devant vous, vertigineux et sublime.
Plus loin sur le sentier, vous entendez le chant des cigales, une symphonie vibrante qui pulse sous le soleil. Leurs stridulations sont le pouls de la montagne, un rythme constant qui vous accompagne. Vos doigts effleurent les roches chaudes par endroits, les feuilles rugueuses des figuiers de Barbarie par d'autres. Le soleil caresse votre peau, parfois direct et chaud, parfois filtré par les feuillages d'oliviers centenaires. Vous levez les yeux, et les falaises calcaires s'élèvent majestueusement au-dessus de vous, tandis qu'en contrebas, les maisons colorées de Positano semblent s'accrocher désespérément à la roche, comme des bijoux jetés dans la mer. C'est une immersion totale, où chaque sens est sollicité, vous ancrant pleinement dans l'instant présent.
Et puis, la récompense. Alors que le chemin commence sa descente vers Nocelle, le panorama devient encore plus grandiose. C'est un spectacle visuel qui vous coupe le souffle, mais c'est aussi une sensation physique : la brise marine qui se fait plus présente, plus fraîche, comme une promesse de l'eau en contrebas. Vous sentez la fatigue douce dans vos jambes, la satisfaction d'avoir accompli ce chemin. L'air, maintenant, charrie peut-être des effluves de citronniers, annonciateurs des villages. C'est le sentiment d'être petit face à l'immensité, mais incroyablement vivant, connecté à quelque chose de plus grand.
Voici quelques conseils pour profiter au mieux de cette expérience unique :
* Meilleur moment de la journée : Tôt le matin, idéalement avant 8h. La lumière est douce, la chaleur supportable, et vous aurez le sentier presque pour vous.
* Pour éviter la foule : Levez-vous tôt ! Évitez les week-ends de haute saison (juillet-août) si possible. La basse saison (avril-mai, septembre-octobre) offre des températures plus clémentes et moins de monde.
* Durée à prévoir : Comptez 3 à 4 heures pour le sentier principal de Bomerano à Nocelle, sans compter les arrêts photos et les pauses. Si vous descendez ensuite les marches jusqu'à Positano, ajoutez 1h à 1h30.
* Ce qu'il faut "sauter" (ou plutôt éviter) :
* Sauter l'idée de le faire en sandales ou chaussures de ville. Des chaussures de marche confortables avec une bonne adhérence sont indispensables.
* Évitez de compter sur des toilettes publiques régulières le long du sentier principal ; prévoyez avant de partir ou attendez les villages.
* Ne sautez pas l'occasion de prendre des photos, mais ne laissez pas votre téléphone vous empêcher de vivre le moment !
* Conseils locaux utiles :
* Eau : Emportez au minimum 1,5 à 2 litres d'eau par personne, surtout en été. Il y a peu de points de ravitaillement sur le sentier lui-même.
* Cafés/Restauration : À Bomerano (le point de départ le plus courant), vous trouverez des bars pour un café et une pâtisserie. À Nocelle (le point d'arrivée), il y a quelques petits bars et restaurants avec des vues incroyables. Le "Chiosco del Sentiero degli Dei" à Nocelle est parfait pour une boisson rafraîchissante.
* Accès : Pour rejoindre Bomerano (départ), prenez un bus SITA depuis Amalfi ou un bus local depuis Agerola. Pour le retour depuis Nocelle, vous pouvez prendre un bus local pour Positano, ou descendre les 1700 marches jusqu'à Arienzo (Positano) si vos genoux le permettent.
* Protection solaire : Chapeau, lunettes de soleil et crème solaire sont essentiels, même par temps couvert.
À bientôt sur la route,
Léa en chemin