Imagine que tu arrives et que le bruit de la ville, si présent à Medellín, s'estompe doucement derrière toi. Tu sens l'air devenir plus frais, plus doux, comme si un voile invisible te séparait du tumulte. Tu entres dans un domaine où les arbres sont plus hauts, les fleurs plus vibrantes, et le chant des oiseaux remplace le bourdonnement des voitures. C'est le Museo El Castillo, et ce n'est pas juste un musée, c'est une plongée dans un autre temps, une bulle de sérénité au cœur de la vibrante Medellín. Tu te sens transporté avant même d'avoir franchi la porte principale, enveloppé par la grandeur tranquille des lieux.
Tes pieds foulent des allées de gravier qui crissent légèrement sous tes pas, puis de l'herbe douce et fraîche. Laisse tes mains effleurer les buissons de roses, tu sentiras leurs pétales veloutés et leur parfum délicat flottera autour de toi. Écoute le murmure des fontaines, l'eau qui danse et éclabousse doucement, c'est une mélodie apaisante. Il y a tant de recoins ici, des bancs à l'ombre d'arbres centenaires où la brise est toujours bienvenue. Prends ton temps pour te perdre un peu, pour sentir le soleil sur ta peau ou la fraîcheur sous les arcades végétales. C'est là que l'âme du lieu commence à te parler.
Ensuite, tu te diriges vers l'entrée du château, et là, la température change. L'air y est plus frais, plus dense, imprégné d'une odeur subtile de bois ancien et de cire. Tes pas résonnent légèrement sur les parquets cirés et les carrelages froids. La première chose que tu sens, c'est l'immensité des pièces, les hauts plafonds qui semblent étirer l'espace vers le ciel. Passe par le grand salon, imagine les conversations qui y ont eu lieu, les rires qui ont empli ces murs. Touche du bout des doigts la texture du bois des meubles anciens, la richesse des tissus d'ameublement. C'est une immersion dans la vie d'une famille aisée du début du 20e siècle.
Tu monteras l'escalier, dont la rampe en bois lisse et patiné sous tes doigts te guidera vers les étages. Ici, la lumière est différente, plus douce, filtrée par les grandes fenêtres. Tu entres dans les chambres, et l'atmosphère y est plus intime, plus personnelle. Tu peux presque sentir le silence des nuits d'antan. Attarde-toi dans la salle de musique, même si tu ne vois pas les instruments, imagine le son d'un piano à queue résonnant dans cette pièce. Sens l'espace, la disposition des meubles qui racontent une histoire de quotidien et de loisirs. Les collections de porcelaine et de verre, bien que visuelles, sont disposées de manière à ce que tu puisses sentir la finesse de l'artisanat, la délicatesse des formes.
Pour vraiment "sentir" El Castillo, je te conseillerais de t'attarder sur les textures : le velours des fauteuils, le grain du bois, la fraîcheur des marbres. Les pièces de service, comme la cuisine, sont aussi très parlantes par leur agencement et leurs ustensiles. En revanche, tu peux passer rapidement sur les galeries où sont exposées des collections de tableaux qui, sans descriptions auditives ou tactiles, pourraient être moins immersives pour toi. Mon conseil pour la fin : retourne à l'extérieur. Le moment le plus fort est souvent de ressortir sur la terrasse qui donne sur les jardins. Tu sentiras la brise, le soleil sur ton visage, et tu entendras à nouveau le chant des oiseaux, mais cette fois avec le souvenir des époques passées en toi. C'est comme un retour au présent, enrichi de l'histoire que tu viens de vivre.
Pour t'y rendre, c'est super simple. Prends le métro jusqu'à la station "Poblado", puis un taxi ou un Uber/Didi. C'est une petite course, pas chère du tout. Vise la matinée, juste après l'ouverture, c'est plus calme et la lumière est magnifique dans les jardins. Ça te laissera aussi le temps de prendre un café dans le petit espace sympa à l'extérieur avant de partir. Ce n'est pas une visite qui te prendra la journée entière, mais c'est une pause nécessaire, un havre de paix où tu peux te reconnecter avec l'élégance d'une autre époque.
Léa from the road