Alors, tu veux savoir ce qu'on *fait* vraiment à Guatapé ? Imagine que le matin, tu laisses derrière toi le bourdonnement constant de Medellín. Tu es dans le bus, et d'abord, tu sens encore l'odeur familière du gazole et de la ville. Puis, doucement, l'air change. Il devient plus frais, plus humide. Tu entends le moteur qui monte en régime, et la route serpente. Le paysage défile par la fenêtre – des collines verdoyantes, des fermes colorées. Tes yeux se posent sur l'horizon, cherchant quelque chose de nouveau. Et puis, au détour d'un virage, ton souffle se suspend. Devant toi, une masse sombre et gigantesque se dresse, solitaire, au milieu d'un lac turquoise parsemé d'îles. C'est la Piedra del Peñol, et elle t'appelle. Le bus ralentit, et tu sens déjà l'excitation monter, comme une légère vibration dans ta poitrine.
Tu descends du bus et l'air est doux, te caressant le visage. Tu marches quelques pas, et là, c'est comme si tu entrais dans un tableau vivant. Chaque maison est une explosion de couleurs, mais pas n'importe lesquelles : des bleus profonds, des rouges vifs, des jaunes éclatants. Et sur chaque façade, à hauteur de tes yeux, il y a ces fameux "zócalos". Ce sont des bas-reliefs sculptés et peints, racontant des histoires. Tu peux presque sentir l'histoire de chaque famille, de chaque métier, gravée dans le ciment. Imagine que tu passes ta main sur ces murs – tu sentirais la texture unique de chaque œuvre d'art. Le son ambiant, c'est un mélange de rires d'enfants, de musique cumbia lointaine et du cliquetis des chevaux qui tirent les charrettes. Tes pieds sentent les pavés inégaux sous tes chaussures, te guidant à travers un labyrinthe de rues charmantes où chaque coin révèle une nouvelle surprise visuelle et sensorielle.
Ensuite, tu te diriges vers la Piedra del Peñol. La montée commence, et c'est une expérience physique. Tu sens tes poumons travailler, tes muscles des cuisses se tendent à chaque marche. Il y a 700 marches, mais elles sont larges, solides. Le son de tes propres pas résonne, parfois mêlé à celui des autres grimpeurs. Le vent commence à te caresser de plus en plus fort à mesure que tu t'élèves. Tu te sens de plus en plus petit face à cette immensité de pierre, mais aussi de plus en plus fort à chaque nouvelle section gravie. L'air devient pur, et tu peux sentir une légère odeur de roche et de végétation. Tu ne vois pas encore le sommet, mais tu sais qu'il est là, et l'anticipation te pousse vers le haut.
Et puis, tu arrives au sommet. Le vent, plus fort ici, te fait dresser les cheveux sur la tête. Mais la sensation est incroyable. Tu es au-dessus de tout. L'horizon s'étend à perte de vue, un immense patchwork de vert émeraude et de bleu saphir. Le lac s'étale sous toi, parsemé de centaines d'îlots de toutes tailles, certains minuscules, d'autres abritant des maisons. Tu entends le chant lointain des oiseaux, le murmure du vent qui siffle dans tes oreilles, et parfois, le son d'un bateau glissant sur l'eau en contrebas. Tes yeux parcourent les méandres du lac, et tu peux presque sentir la fraîcheur de l'eau malgré la distance. C'est un sentiment de liberté immense, de domination du paysage, et une incroyable satisfaction d'avoir atteint ce point de vue unique.
Pour y aller, c'est simple : direction le Terminal del Norte à Medellín, prends un bus pour Guatapé. Ça prend environ deux heures, et c'est super abordable. Essaie d'y aller en semaine si tu peux, il y a moins de monde pour la montée de la Piedra. Prévois de bonnes chaussures, c'est crucial pour les marches ! Pour manger, il y a plein de petits restos sympas autour de la place principale du village. Goûte la truite, c'est une spécialité locale, souvent servie avec du patacón. Pour le temps sur place, une journée complète est idéale : quelques heures pour le village, quelques heures pour la Piedra, et tu auras le temps de profiter sans te presser.
Une fois que tu es redescendu de la Piedra et que tu as exploré le village, n'hésite pas à te rapprocher du lac. Tu peux louer un bateau pour quelques dollars, ou même essayer le jet-ski si tu es d'humeur aventureuse. Être sur l'eau, c'est une tout autre sensation. Tu sens la brise fraîche sur ton visage, le mouvement doux des vagues sous tes pieds. Le son de l'eau clapotant contre la coque est apaisant. Tu peux voir la Piedra d'une perspective complètement différente, majestueuse et imposante. C'est une fin parfaite pour la journée, en te laissant imprégner de la tranquillité du lac avant de reprendre le chemin du retour, le cœur rempli de couleurs et de souvenirs.
Olya du bout du monde