Alors, tu veux savoir ce qu'on fait vraiment à Kiyomizu-dera ? Imagine d'abord que tu es déjà là, au pied de la colline, à Kyoto. Tu commences par grimper doucement, et tout de suite, tu sens cette atmosphère si particulière. C'est comme si l'air était plus doux ici, imprégné d'un parfum léger de bois ancien et parfois d'encens. Tes pieds foulent des pavés inégaux, usés par des siècles de pas, et tu entends le doux brouhaha des conversations, des rires, le cliquetis des objets dans les petites boutiques traditionnelles qui bordent la ruelle. Tu peux même sentir l'odeur sucrée des *yatsuhashi*, ces pâtisseries locales, qui flotte à travers les portes ouvertes. C'est une montée progressive, pas une course, et chaque pas te plonge un peu plus dans une autre époque.
Quand tu arrives enfin en haut, le premier choc, c'est la couleur. Le rouge vermillon du portail Nio-mon est si intense qu'il semble vibrer sous le soleil. Tu passes dessous, et l'espace s'ouvre, c'est immense. Le sol est en terre battue, un peu gravillonneux, et tu entends le frottement des sandales sur les pierres. Le silence n'existe pas vraiment ici, mais c'est un silence habité par le murmure des prières, le son lointain d'une cloche, et le frôlement des kimonos. Tu vas voir d'énormes pagodes à trois étages, et juste à côté, le pavillon du West Gate, d'un orange éclatant. C'est là que tu achètes ton billet, c'est quelques centaines de yens, et ça te donne accès à l'enceinte principale. C'est simple, tu suis le flux de gens, il y a des panneaux partout, tu ne peux pas te perdre.
Après avoir traversé quelques pavillons, tu arrives sur la célèbre terrasse, le *Hondo*. C'est le cœur du temple, et l'expérience est incroyable. Imagine que tu es suspendu dans les airs, car la terrasse est construite sur des piliers de bois géants, sans un seul clou. Tu peux sentir la légère vibration du plancher sous tes pieds, c'est vivant. Le vent souffle doucement, apportant avec lui le parfum de la forêt environnante, et le son lointain de la ville en contrebas. Tes yeux se perdent dans l'horizon, une mer d'arbres verts qui se colorent de rouge et d'or à l'automne, avec les toits de Kyoto qui percent ça et là. Prends le temps de respirer profondément, de sentir cette immensité, et d'observer les détails de la structure en bois, c'est un chef-d'œuvre.
Ensuite, tu descends un peu, et tu arrives à la cascade Otowa. C'est un moment de recueillement, mais aussi de curiosité. Tu entends le clapotis de l'eau qui tombe doucement dans trois bassins distincts. Il y a souvent une petite file, et tu peux sentir l'humidité de l'air près de l'eau. Le rituel est simple : tu prends une longue louche en bambou, tu choisis l'un des trois jets d'eau – chacun symbolise quelque chose de différent, longue vie, amour ou sagesse – tu recueilles un peu d'eau, et tu la bois. C'est une sensation fraîche et pure sur la langue. N'oublie pas de ne boire qu'une seule gorgée par jet, c'est la tradition, et de ne pas boire directement de la louche que d'autres ont utilisée, verse l'eau dans ta main. C'est une expérience à faire, même si tu n'es pas superstitieux.
Juste à côté de la cascade, tu vas découvrir le sanctuaire Jishu, dédié à l'amour et aux bonnes rencontres. L'atmosphère est joyeuse, pleine d'espoir. Tu entends les rires, les chuchotements des couples et des amis qui tentent une drôle de tradition : il y a deux pierres de l'amour, espacées d'environ dix mètres. Le but est de marcher d'une pierre à l'autre les yeux fermés. Si tu y arrives sans aide, ton vœu d'amour se réalisera. Si tu as besoin d'aide, cela signifie que tu auras besoin d'une aide extérieure dans ta quête amoureuse. Tu peux sentir l'excitation dans l'air, et parfois la frustration quand quelqu'un dévie ! C'est vraiment amusant à observer et à essayer si le cœur t'en dit.
En redescendant, le chemin te mènera à travers d'autres petits pavillons et des jardins. Le soleil commence peut-être à décliner, et la lumière change, projetant de longues ombres. Tu peux t'arrêter dans une petite échoppe pour un thé vert chaud, sentir la chaleur de la tasse entre tes mains et le goût amer et réconfortant du thé. C'est l'occasion de ramener un petit souvenir, peut-être une amulette pour la bonne fortune, ou un éventail délicat. Les rues sont encore animées, mais le rythme est plus doux. C'est une descente paisible, une dernière occasion de t'imprégner de l'ambiance avant de retrouver l'agitation de la ville.
Olya from the backstreets