Alors, tu te demandes ce qu'on "fait" vraiment au Wat Phra That Doi Chom Thong à Chiang Rai ? Oublie les listes de monuments, imagine plutôt ça : tu t'éloignes doucement du brouhaha de la ville, le son des tuk-tuks s'estompe peu à peu, remplacé par un silence plus profond, presque méditatif. Tu sens l'air devenir plus doux, moins dense, comme si tu montais vers une bulle de tranquillité. Le chemin sous tes pieds change, passant du bitume à une surface plus ancienne, plus douce, et tu commences à percevoir une odeur légère, un mélange d'encens et de vieille pierre chauffée par le soleil. C'est là, au fur et à mesure que tu t'approches, que tu commences à ressentir l'aura du lieu, une sorte de paix qui t'enveloppe bien avant que tu ne voies les premières toitures dorées.
Tu franchis le portail, et le monde extérieur semble s'éteindre derrière toi. Le silence n'est pas total, mais c'est un silence habité : tu entends le froissement des feuilles dans la brise légère, le tintement délicat de clochettes suspendues au vent, et parfois, très faiblement, le murmure d'une prière ou d'un chant lointain. L'air est imprégné de ce parfum d'encens, doux et boisé, qui te remplit les poumons et te calme. Tes yeux s'habituent à la lumière filtrée par les arbres anciens, et tu commences à distinguer les toits aux pointes élégantes, les statues de gardiens, et les murs ornés de motifs complexes. Tes pieds foulent un sol frais, bien entretenu, et tu sens l'énergie du lieu t'envahir, une sorte de sérénité millénaire.
Ensuite, tu enlèves tes chaussures avant de monter les quelques marches qui mènent au *wiharn*, le hall principal. Le bois sous tes pieds est lisse et frais, poli par des siècles de passages. À l'intérieur, la lumière est tamisée, dorée, et tes yeux s'ajustent à l'obscurité relative. Tu respires l'odeur du bois ancien, de la cire et de l'encens froid. Au centre, l'immense statue de Bouddha trône, imposante mais apaisante. Tu peux t'asseoir quelques instants sur le sol, sentir la fraîcheur du carrelage ou du tapis sous toi, et juste observer. Regarde les détails des fresques murales qui racontent des histoires, les offrandes de fleurs fraîches et de bougies scintillantes. C'est un moment pour te connecter, pour te sentir tout petit et en même temps profondément ancré dans l'instant présent.
En ressortant, ton regard est inévitablement attiré par le *chedi*, le stupa doré, qui brille sous le soleil. Il est là, majestueux, le cœur du temple. Tu peux en faire le tour, sentir la chaleur du soleil sur ta peau alors que tu le longes. Tes doigts peuvent effleurer la pierre fraîche de la base, et tu peux imaginer les innombrables pèlerins qui ont fait ce même geste avant toi, déposant leurs espoirs et leurs prières. Le silence autour du chedi est souvent encore plus profond, un espace de contemplation pure. C'est un moment pour apprécier la beauté architecturale et la signification spirituelle, sans avoir besoin de mots.
Puis, tu prends le temps d'explorer les alentours. Le Wat Phra That Doi Chom Thong est perché sur une petite colline, et de certains points, tu as une vue douce sur les toits de Chiang Rai et les montagnes au loin. Tu peux te promener parmi les arbres, découvrir de plus petites statues de Bouddha, des cloches que tu peux faire sonner doucement, ou des bancs pour simplement t'asseoir et écouter le vent. Tu pourrais même croiser un moine en robe safran, ajoutant à l'atmosphère de sérénité. C'est dans ces petits détails, ces moments de flânerie, que tu ressens vraiment l'âme du lieu, loin de toute agitation.
Pour y aller, c'est super simple, il est très central. Tu peux y marcher facilement depuis le centre-ville de Chiang Rai, surtout si tu es près de la vieille horloge. Sinon, un court trajet en tuk-tuk ou en songthaew te déposera juste devant. Pense à y aller tôt le matin ou en fin d'après-midi, la lumière est magnifique et il y a moins de monde. Comme pour tous les temples en Thaïlande, couvre tes épaules et tes genoux par respect. Et bien sûr, tu enlèves tes chaussures avant d'entrer dans les bâtiments sacrés. L'entrée est gratuite, mais une petite donation est toujours appréciée pour l'entretien du temple.
Léa de la route