Imaginez que vous êtes là, le soleil de Jérusalem caressant votre peau. Vous sentez cette chaleur, cette lumière si particulière qui semble imprégner les pierres. Fermez les yeux un instant. Vous entendez le léger bruissement du vent dans les oliviers millénaires, un silence profond qui contraste avec le bourdonnement lointain de la ville. C'est la Vallée du Cédron. Vous respirez l'air sec, légèrement poussiéreux, qui porte l'odeur de la terre ancienne et d'une histoire gravée dans chaque grain de sable. C'est un lieu où le temps semble ralentir, où chaque pas est une immersion dans des milliers d'années d'histoire et de spiritualité.
Pourtant, au-delà de cette immersion, une question essentielle se pose pour beaucoup d'entre nous : peut-on vraiment *explorer* cet endroit avec des défis de mobilité ? Je suis allée y jeter un œil attentif pour vous, comme si nous marchions ensemble, pour vous donner une idée précise de ce que vous rencontreriez.
Vous posez le pied – ou la roue – et vous sentez immédiatement la différence. Le revêtement ? Oubliez les trottoirs lisses ou les chemins asphaltés. Ici, c'est une succession de chemins de terre battue, de gravier lâche qui roule sous les pieds, et par endroits, de pavés anciens. Mais attention, pas ceux qui sont bien ajustés pour une marche facile. Non, ceux-là sont souvent inégaux, parfois manquants, créant des creux et des bosses. Imaginez cette sensation sous vos pieds ou sous les roues de votre fauteuil : chaque mouvement est un petit défi, une danse avec le terrain qui demande une attention constante.
Les pentes ? Ah, la Vallée du Cédron est, par définition, une vallée. Cela signifie des descentes et des montées. Pour atteindre le cœur de la vallée depuis la Vieille Ville, notamment depuis la Porte des Maghrébins (Porte des Immondices), vous rencontrerez des pentes raides, parfois très raides. Vous sentez l'effort, la gravité qui tire vers le bas ou qui rend chaque poussée vers le haut plus ardue. Ce n'est pas une promenade de santé, mais une véritable épreuve physique par endroits. Pour un fauteuil roulant manuel, une aide constante et robuste est indispensable pour la plupart des sections.
La largeur des chemins varie. Autour des célèbres tombeaux, comme celui d'Absalom ou de Zacharie, les espaces peuvent être plus ouverts, mais les abords directs sont souvent encombrés de petits rochers ou de débris. Si vous vous aventurez plus loin dans la vallée, les sentiers peuvent se rétrécir considérablement, serpentant entre les oliviers et les murets de pierre. La foule n'est généralement pas un problème majeur dans la vallée elle-même, sauf peut-être aux abords immédiats des sites très connus ou lors de visites de groupes. Vous ne vous sentirez pas oppressé par le nombre, mais plutôt par le terrain lui-même.
Et comment réagissent les gens ? Les Israéliens sont souvent très serviables, surtout à Jérusalem. Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à demander. Il y a de fortes chances que quelqu'un vienne à votre secours pour franchir un obstacle ou vous donner un coup de main dans une pente. La bienveillance est palpable, mais même la meilleure volonté du monde ne peut pas transformer un chemin rocailleux en une rampe d'accès parfaitement plane.
Alors, la Vallée du Cédron est-elle accessible en fauteuil roulant ou gérable avec des problèmes de mobilité ? Soyons honnêtes et clairs : non, pas entièrement et pas facilement. C'est un lieu magnifique, chargé d'histoire, mais son terrain est son principal défi. Pour une personne en fauteuil roulant, c'est extrêmement difficile et nécessitera une assistance constante et robuste, voire impossible pour explorer au-delà des quelques mètres autour des tombes principales. Pour ceux qui peuvent marcher mais avec des difficultés, attendez-vous à un effort considérable, des surfaces très inégales et des pentes. Prévoyez des chaussures très stables et soyez prêt à faire des pauses fréquentes. C'est une expérience qui demande de l'endurance et de la préparation.
J'espère que ces détails vous aident à visualiser et à planifier. La Vallée du Cédron est un lieu à ressentir, mais il faut y être préparé.
À bientôt sur les chemins,
Olya des ruelles