Ah, Le Caire ! C'est une ville qui vous prend aux tripes, une symphonie de sons, de parfums, et d'énergies. Au milieu de ce tourbillon, il y a le Nil. Imaginez d'abord la chaleur sèche qui enveloppe votre peau dès que vous mettez le pied dehors. Puis, le bruit. Un brouhaha incessant, une cacophonie joyeuse de klaxons, de voix, de rires qui monte des rues. Et les odeurs… l'encens, le thé à la menthe, le pain chaud, mais aussi les gaz d'échappement et la poussière. Vous marchez, et sous vos pieds, le sol est parfois inégal, vibrant du passage des voitures et des pas pressés. Et puis, soudain, une ouverture, un souffle frais : c'est le Nil. Vous sentez cette brise légère, différente de la chaleur sèche de la ville, qui vient caresser votre visage. Elle porte avec elle une odeur subtile, celle de l'eau douce, de la terre humide, et d'une histoire millénaire.
Ensuite, vous montez à bord. Que ce soit une felouque traditionnelle ou un bateau de croisière, l'expérience est immédiate. Vous sentez le léger tangage sous vos pieds, le mouvement doux qui vous berce. Le bruit de la ville s'estompe, remplacé par le doux clapotis de l'eau contre la coque et le souffle léger du vent dans les voiles si vous êtes en felouque. Vous vous allongez, le dos contre le bois chaud du pont, et vous laissez la brise fraîche caresser votre peau. Le soleil, même s'il se couche, continue de réchauffer l'air ambiant, mais l'eau apporte une fraîcheur bienvenue. Vous entendez les appels lointains d'autres bateliers, la musique douce qui s'échappe d'un bateau-restaurant, et parfois, le chant d'un muezzin qui traverse la surface de l'eau. C'est un moment suspendu, où le temps semble ralentir, et où seule compte la sensation du fleuve qui glisse sous vous.
Pour faire une balade en felouque, l'idéal est de se rendre à la Corniche du Nil, près du centre-ville ou de Gizeh. Vous verrez des capitaines proposer leurs services. Négociez toujours le prix avant de monter à bord, et soyez clair sur la durée de la balade. Une heure ou deux au coucher du soleil est parfait. Le prix peut varier de 100 à 300 EGP (environ 5-15 euros) par heure pour le bateau entier, pas par personne, mais cela dépend de vos talents de négociateur et de la saison. Prévoyez de l'eau et un petit pull léger si vous y allez au coucher du soleil, car la brise peut être fraîche une fois le soleil disparu. Il n'y a pas de commodités sur une felouque, donc prévoyez avant de partir.
Les dîners-croisières, c'est une autre ambiance. Souvent plus chers, ils incluent un repas, parfois un spectacle de danse du ventre ou de derviches tourneurs. Comptez entre 500 et 1000 EGP (environ 25-50 euros) par personne, selon la compagnie et le standing. Réservez à l'avance, surtout le week-end. L'avantage, c'est le confort : des sièges, des toilettes, et la possibilité de manger tout en profitant de la vue illuminée. L'inconvénient, c'est que c'est moins intime et authentique qu'une felouque. Certaines compagnies sont plus réputées que d'autres pour la qualité de la nourriture et du spectacle, donc un petit coup d'œil aux avis en ligne peut être utile.
Si vous préférez rester à terre, la Corniche du Nil offre aussi de belles promenades. Vous pouvez sentir le pavé sous vos pieds, parfois lisse, parfois rugueux, et les vibrations des voitures qui passent juste à côté. Vous entendez le va-et-vient des piétons, les conversations qui s'entremêlent. Le long des quais, des vendeurs proposent des petites choses, des snacks, et l'odeur du maïs grillé flotte parfois dans l'air. C'est un endroit idéal pour observer la vie cairote, les familles qui se promènent, les jeunes qui se retrouvent. Attention simplement à la circulation quand vous traversez, elle est dense et les klaxons sont omniprésents. Le meilleur moment pour une balade à pied est en fin d'après-midi, quand la chaleur commence à baisser et que la ville s'illumine.
Après tout ça, ce qui reste, c'est une sensation. Une paix étrange, un contraste saisissant entre le chaos de la ville et la sérénité du fleuve. Vous sentez encore le léger tangage sous vos pieds, même après être revenu sur la terre ferme. L'odeur du Nil, un mélange d'eau, de terre et de quelque chose d'indéfinissable et d'ancien, reste imprégnée dans vos narines. Vous entendez encore le clapotis de l'eau, le murmure du vent. Le Nil, ce n'est pas juste une rivière, c'est un battement de cœur, une artère vitale qui donne son rythme à toute une civilisation. Et vous l'avez ressenti, avec chaque fibre de votre être.
Léa from the road