Imagine-toi, tu sors de la voiture, et là, tu es frappé par cette odeur… pas une odeur de port classique, non. C'est l'air salé pur, mélangé à une légère brise chaude qui te caresse le visage, comme une promesse. Tu entends d'abord le clapotis doux des petites vagues contre les rochers de lave noire, puis les cris lointains des oiseaux marins. Tes pieds foulent un chemin de gravier qui mène vers l'eau, et avant même de voir le bleu profond, tu *sens* cette immensité. Et puis, la première chose qui te saute aux yeux, c'est l'eau. Une transparence incroyable. Tu t'approches, et c'est là que ça arrive : une ombre immense, puis une tête qui émerge doucement. Une tortue marine, une *honu*, juste là, à quelques mètres. Tu peux presque sentir l'eau fraîche sur sa carapace quand elle remonte à la surface pour respirer, un souffle lent, presque méditatif. La chaleur du soleil sur ta peau te rappelle que tu es bien à Hawaï, mais c'est cette rencontre silencieuse, ce moment suspendu avec la vie marine, qui te prend aux tripes.
Ce qui m'a le plus surprise, c'est l'équilibre parfait entre le côté "port de travail" et cette nature sauvage et préservée. Tu te promènes le long des quais, tu vois les bateaux de pêche et les voiliers amarrés, tu entends les conversations des marins et le grincement des cordes, mais à quelques pas de là, c'est un autre monde. Tu peux t'asseoir sur un rocher de lave chauffé par le soleil, la texture rugueuse et poreuse sous tes doigts, et juste observer. L'eau est si claire que tu vois les poissons nager, les coraux bouger doucement. Ce n'est pas une plage de sable fin pour se prélasser, non. C'est une immersion. Tu sens la connexion directe avec l'océan, comme si tu étais une partie de ce grand écosystème. C'est brut, c'est vrai, et ça te donne une sensation de liberté incroyable, loin du tumulte, même si tu es au milieu d'une activité portuaire.
Alors, si tu décides d'y aller, quelques trucs à savoir. Pour le parking, c'est un peu limité, surtout si tu y vas en milieu de journée quand les tours de plongée partent. Le mieux, c'est d'y être tôt le matin, ou en fin d'après-midi. Non seulement tu auras plus de place, mais tu auras aussi une lumière magnifique pour les photos, et moins de monde. Ce n'est pas une plage où tu vas passer la journée à bronzer, c'est plus un point de départ pour des excursions en mer ou juste pour observer la vie marine depuis le bord. Apporte de l'eau, il n'y a pas beaucoup de commerces sur place. Et surtout, des chaussures qui tiennent la route sur les rochers, car le terrain est inégal.
Ce qui peut être un peu décevant, c'est si tu t'attends à une plage où tu peux te baigner facilement. Il y a des petites criques, mais ce n'est pas l'endroit idéal pour nager tranquillement ou faire du snorkeling à moins de partir en bateau. Les infrastructures sont aussi assez basiques. Ne t'attends pas à des douches chaudes ou des vestiaires super équipés, c'est un port de pêche et de loisirs, pas un resort. Si tu as faim, il y a quelques food trucks ou un petit café, mais ne compte pas sur un grand choix. C'est vraiment un endroit pour l'expérience brute de l'océan, pas pour le confort.
Malgré ces petits détails pratiques, Honokohau reste un endroit qui te marque. C'est cette sensation de pouvoir être si proche de la faune marine, de sentir la puissance tranquille de l'océan sans les artifices. Tu repars avec le sel sur la peau, le son des vagues encore dans les oreilles, et surtout, l'image de ces tortues glissant sous l'eau claire gravée dans ta mémoire. C'est une parenthèse authentique, un vrai cœur battant d'Hawaï.
Olya des chemins de traverse