Imagine-toi, tu arrives, et avant même de voir quoi que ce soit, tu *entends*. C'est un grondement sourd, constant, qui monte des profondeurs, comme le pouls de la terre elle-même. Tu descends quelques marches, l'air devient plus lourd, plus humide, et une odeur de terre mouillée et de végétation luxuriante te prend. Puis, tu es là. Devant toi, l'eau… L'eau qui chute. Des tonnes et des tonnes d'eau qui se précipitent dans un bassin vert émeraude, créant une brume fine qui danse dans l'air. C'est ça, Rainbow Falls. Une force brute, vivante, qui te saisit aux tripes dès le premier regard.
Et cette brume, parlons-en ! Elle n'est pas juste là pour le spectacle, tu la sens sur ta peau, une caresse fraîche et humide qui te revigore. Tu respires cet air saturé d'humidité et de chlorophylle, c'est presque comme si tes poumons s'ouvraient davantage. Mais le vrai moment de magie, celui qui m'a vraiment surprise, c'est quand le soleil s'est invité. Il faut y aller au bon moment, le matin, quand ses rayons percent à travers la canopée dense. Là, juste devant tes yeux, dans cette brume constante, un arc-en-ciel se forme. Pas un arc-en-ciel lointain dans le ciel, non. Un arc-en-ciel *dans* la chute, qui semble sortir de l'eau elle-même. C'est éphémère, ça vacille, mais c'est d'une beauté à couper le souffle, comme si la nature te faisait un clin d'œil personnel.
Autour de toi, il y a ces arbres géants, des banians aux racines aériennes qui descendent comme des lianes, créant une ambiance presque mystique. Tu peux presque sentir leur âge, leur histoire, en te tenant là. Mais soyons honnêtes, ce tableau idyllique a son revers. Ce qui n'a pas vraiment marché pour moi, c'est la foule. Tu entends non seulement le grondement des chutes, mais aussi un brouhaha constant de voix, de rires, de déclenchements d'appareils photo. C'est un peu comme si cette merveille naturelle devenait une attraction de parc, et ça peut parfois gâcher l'immersion. Tu as beau essayer de te concentrer sur le son de l'eau, les conversations autour de toi te ramènent à la réalité.
Alors, mon conseil d'amie pour éviter cette cacophonie ? Vise tôt le matin, vraiment tôt, ou en fin d'après-midi juste avant la fermeture. Le parking est gratuit et juste à côté, c'est super pratique et ça ne demande presque aucun effort pour y accéder, ce qui est génial si tu n'as pas envie de marcher des kilomètres. Prends une petite veste légère ou un imperméable fin, car même si c'est juste de la brume, tu seras mouillé(e) et l'air peut être un peu frais à l'ombre. Et surtout, n'oublie pas ton téléphone ou appareil photo, car l'arc-en-ciel est un vrai défi à capturer, mais ça vaut le coup d'essayer.
Au final, malgré le monde, Rainbow Falls reste une expérience à vivre. C'est un rappel puissant de la force de la nature, de sa capacité à créer des paysages qui te donnent le vertige et te remplissent d'émerveillement. C'est beau, c'est impressionnant, et oui, c'est un peu une usine à touristes, mais si tu y vas avec les bonnes attentes et au bon moment, tu repartiras avec des images et des sensations gravées en toi. Tu sens cette énergie ? C'est ça, l'Hawaï.
Olya from the backstreets.