Imagine un lieu où tu te sens littéralement au-dessus du monde. Le Mauna Kea, c'est ça. Quand tu commences à monter, tu sens déjà l'air changer, devenir plus frais, plus pur, et cette légère pression dans tes oreilles te rappelle que tu laisses la terre derrière toi. C'est une ascension, pas seulement en voiture, mais aussi une ascension sensorielle où chaque mètre te rapproche d'un spectacle céleste.
Alors, pour y aller, écoute bien : un 4x4, c'est non-négociable. Les agences de location te diront souvent que tu n'as pas le droit d'y aller avec leurs véhicules, mais c'est le seul moyen d'atteindre le sommet en toute sécurité. Pars tôt, genre mi-journée, ça te laisse le temps de monter tranquillement et de t'acclimater. Fais le plein d'essence en bas, il n'y a rien là-haut. Prends de l'eau, beaucoup d'eau, et des snacks. Et des couches, plein de couches de vêtements, même si tu pars en short des plages, il fera glacial au sommet.
Ta première vraie escale, c'est le Centre d'Information pour les Visiteurs (VIS) à environ 2800 mètres d'altitude. C'est crucial. Reste-y au moins 30 minutes, idéalement une heure. Bois de l'eau, beaucoup. Tu peux sentir une légère étourdissement ou un mal de tête, c'est le corps qui s'adapte. Respire calmement, profondément. Ici, tu peux déjà regarder les étoiles avec leurs télescopes si tu y es le soir, mais le but principal est de t'habituer à l'altitude avant d'aller plus haut. C'est là que tu commences à vraiment ressentir la minceur de l'air.
Après le VIS, la route devient non goudronnée, mais ça vaut chaque secousse. Tu montes, tu montes, et le monde change autour de toi. Regarde par la fenêtre : tu vois les nuages se former sous tes pieds, une mer de coton infinie. Le paysage devient presque lunaire, désertique, avec des roches volcaniques rouges et noires qui te rappellent que tu es sur un géant endormi. Le vent commence à siffler doucement autour de la voiture, et l'air est de plus en plus sec, piquant, te forçant à respirer plus profondément.
Une fois au sommet, à presque 4200 mètres, c'est le silence qui te frappe en premier. Un silence immense, seulement brisé par le vent qui te fouette le visage, froid mais pur. Tes yeux balayent l'horizon et tu te sens minuscule face à l'immensité de l'océan de nuages qui s'étend à perte de vue. Les dômes blancs des observatoires, futuristes et massifs, se dressent là, comme des sentinelles silencieuses de l'univers. Tu te sens tellement proche du ciel, c'est presque irréel. Prends le temps de marcher un peu entre les dômes, de sentir ce sol volcanique sous tes pieds, d'absorber l'énergie de ce lieu unique.
Le clou du spectacle, c'est le coucher de soleil. Tu le verras plonger sous l'horizon, peignant le ciel de toutes les nuances de l'orange, du rose, du violet, puis du bleu profond. C'est comme si le monde s'arrêtait, et tu es aux premières loges. Mais attention, le sommet est fermé juste après le coucher du soleil pour des raisons de sécurité et pour protéger les observations. Donc, après le soleil, redescends au VIS. C'est là, loin des lumières de la ville, que la vraie magie opère. Le ciel s'ouvre, et tu vois des millions d'étoiles, la Voie Lactée éclatante, des constellations que tu n'as jamais distinguées. C'est un spectacle si puissant que tu auras l'impression de pouvoir les toucher.
Ce que tu devrais absolument éviter : monter directement au sommet sans passer par le VIS pour t'acclimater – c'est dangereux pour ta santé. Ne reste pas au sommet après le coucher du soleil ; comme je l'ai dit, c'est interdit et tu serais forcé de redescendre dans le noir sur une route difficile. Ne te baigne pas dans l'océan le même jour que ton ascension, les changements de pression sont trop extrêmes. Et n'oublie pas tes lunettes de soleil, la réverbération est intense là-haut. Pour la "marche" que tu demandais, c'est plus une expérience de conduite qu'une randonnée, mais une fois au sommet, tu peux te promener un peu autour des observatoires, juste pour t'imprégner de l'atmosphère. L'essentiel est de prendre ton temps et d'écouter ton corps.
Olya from the backstreets.