Alors, tu veux savoir ce qu'on fait au Palais de la Bahia, hein ? Imagine d'abord la rue marrakchie, bruyante, vibrante de mille sons, de klaxons et de cris de marchands. Puis, soudain, tu franchis un seuil. L'air change. Il se fait plus frais, plus silencieux. Tes pieds, habitués au trottoir inégal, sentent maintenant une surface plus lisse, peut-être de la terre battue ou de vieilles pierres polies. Tu entends le bourdonnement lointain de la ville qui s'estompe, remplacé par un calme apaisant, parfois le chant d'un oiseau ou le murmure d'une fontaine discrète. Tu marches, et la lumière se filtre différemment, moins agressive, plus douce, comme si le soleil lui-même avait décidé de s'adoucir avant de caresser les murs. C'est ça, la première sensation : une respiration profonde, un monde qui s'ouvre.
Tu avances et le Palais t'enveloppe. Tes mains peuvent effleurer des murs lisses, frais au toucher, ou sentir la texture rugueuse de briques anciennes. Tes yeux, ou plutôt ton esprit, perçoivent l'immensité des patios, ces cours intérieures où le ciel est ton seul toit. Le soleil peut te chauffer doucement la peau, et tu cherches l'ombre bienvenue des galeries ornées. Tu sens le parfum de la terre humide, parfois celui, subtil, d'une fleur lointaine. Le silence est grand, seulement brisé par le frottement doux de tes pas sur les carreaux de zellige, incroyablement lisses et frais. C'est comme marcher dans un tableau, où chaque détail — les motifs géométriques, les arabesques sculptées dans le bois de cèdre, les couleurs vives et profondes — te raconte une histoire sans mots.
Ensuite, tu te perds dans les salles, les salons, les couloirs. Chaque pièce est une découverte. Tu sens la fraîcheur des murs épais, l'humidité légère qui te parvient des bassins intérieurs. L'air y est souvent imprégné d'une odeur de bois ancien, de poussière d'histoire, ou, si tu as de la chance, du parfum enivrant des orangers en fleur qui s'échappe des jardins attenants. Tu peux tendre l'oreille et imaginer les conversations passées, les rires qui ont résonné sous ces plafonds peints. Parfois, une brise légère traverse une arche, te caressant le visage, te rappelant que même à l'intérieur, la nature n'est jamais loin. Tu peux t'asseoir un instant sur un banc de pierre, sentir la fraîcheur remonter dans ton corps et juste écouter le silence.
Pour les infos pratiques, l'entrée est super simple. Tu achètes ton billet sur place, il n'y a pas de réservation en ligne nécessaire. Ça coûte environ 70 dirhams, donc une petite poignée de monnaie locale. Le meilleur moment pour y aller, c'est vraiment le matin, juste à l'ouverture vers 9h. Tu auras la lumière la plus douce pour les photos, et surtout, tu éviteras la foule et la chaleur écrasante du milieu de journée. Ça te permet de te balader tranquillement, sans te sentir bousculé.
Côté logistique, le palais est plutôt bien indiqué une fois que tu es dans le coin, mais le quartier est un dédale de petites rues. Donc, utilise Google Maps ou demande ton chemin, les locaux sont super aidants. Pour t'y rendre, un petit taxi ou marcher depuis la place Jemaa el-Fna, c'est faisable, compte une quinzaine de minutes à pied. Prévois des chaussures confortables, tu vas pas mal marcher sur des sols parfois inégaux. Et n'oublie pas une bouteille d'eau, surtout s'il fait chaud, même si l'intérieur est plus frais, les cours sont en plein soleil.
Enfin, pour la durée de la visite, compte une bonne heure et demie, deux heures si tu prends ton temps pour t'imprégner de l'ambiance et admirer tous les détails. Il n'y a pas de café à l'intérieur, donc si tu as faim ou soif après, tu trouveras plein de petits endroits sympas dans les rues autour, des cafés avec terrasse ou des restaurants locaux pour déjeuner. C'est une visite qui se fait tranquillement, sans guide obligatoire si tu préfères la liberté. Juste toi et l'histoire.
Olya from the backstreets