Imagine. Marrakech, ses odeurs d'épices, sa chaleur vibrante, s'estompe derrière vous. Vous roulez, la terre ocre défile. Puis, subtilement d'abord, un changement dans l'air. C'est presque imperceptible, comme une promesse. Puis, vous l'entendez. Un murmure lointain, doux, qui peu à peu, grandit. Ce n'est pas le brouhaha de la ville, non. C'est le son de l'eau, un grondement sourd qui monte des profondeurs, une pulsation qui commence à résonner dans votre poitrine. L'air, lui, se rafraîchit, une caresse humide sur votre peau, portant avec lui une odeur verte, celle de la terre mouillée et de la végétation luxuriante, une bouffée de vie pure après la poussière. Vous savez que vous approchez.
Vous commencez la descente. Chaque pas sur les marches inégales est une invitation. Le son de l'eau n'est plus un murmure, c'est un rugissement majestueux qui vous enveloppe, un orchestre puissant dont les basses vous traversent le corps, faisant vibrer vos os. L'air est maintenant saturé d'une fine brume, une pluie douce et constante qui perle sur votre visage, rafraîchissant vos joues, vos bras. Vous ne voyez peut-être pas les cascades déferler, mais vous les ressentez. Cette masse d'eau qui chute sans fin, cette énergie brute, elle est là, palpable, une force colossale qui vous rend minuscule et pourtant étrangement connecté à quelque chose d'immense et d'éternel.
Plus bas, la végétation s'épaissit, une jungle miniature où l'humidité nourrit chaque feuille, chaque mousse. Vous entendez des bruissements dans les branches, des petits cris lointains, la vie sauvage qui s'éveille autour de vous. C'est ici que les macaques de Barbarie vivent. Vous ne les voyez peut-être pas toujours, mais vous sentez leur présence, parfois une petite main effleure le bord de votre sac, ou un souffle chaud et curieux frôle votre cheville. La sensation de paix est profonde, celle d'être au cœur d'une nature généreuse et indomptée. Et quand vous remonterez, le son des cascades continuera de résonner en vous, la brume douce restera sur votre peau, une trace indélébile de cette rencontre avec la force vive de la terre.
Pour y aller depuis Marrakech, t'as plusieurs options. Le plus simple et souvent le moins cher si vous êtes plusieurs, c'est de prendre un "grand taxi" partagé. Ça se négocie, compte environ 100-150 MAD par personne pour l'aller-retour, mais faut bien fixer le prix avant de partir et être clair sur l'attente sur place. Sinon, il y a plein d'excursions organisées depuis Marrakech, c'est pratique si tu veux pas te prendre la tête. Le trajet dure environ 2h30-3h.
Une fois sur place, n'hésite pas à faire la petite balade en barque au pied des cascades, c'est une expérience sympa et ça coûte vraiment pas cher (genre 20 MAD). Prépare-toi à être un peu mouillé ! Pour les chaussures, des baskets ou des chaussures de marche sont indispensables, ça glisse un peu par endroits et il y a pas mal de marches. Pense aussi à prendre de la crème solaire et un chapeau, même si la brume rafraîchit, le soleil tape fort. Il y a des petits restos sur place mais tu peux aussi apporter un pique-nique si tu préfères.
Tu vas croiser pas mal de "guides" qui vont te proposer leurs services dès l'arrivée. Si tu te sens plus à l'aise avec un guide, c'est bien, mais ce n'est pas du tout obligatoire, le chemin est clair. Si tu en prends un, fixe le prix dès le début. Pour les pourboires, c'est toujours apprécié, que ce soit pour le guide, les barques ou les petits services. Et un dernier truc super important : ne nourris pas les singes. C'est tentant, mais ça les rend agressifs et dépendants. Observe-les, c'est déjà magique.
Olya des ruelles