Tu te demandes ce qu'on fait vraiment à la Collection Peggy Guggenheim à Venise ? Laisse-moi te raconter, comme si tu y étais. Imagine la sensation du vaporetto qui tangue doucement sous tes pieds, le clapotis de l'eau contre la coque, et l'odeur salée et humide de la lagune qui te monte au nez. Quand tu poses le pied sur la *fondamenta* près de l'Accademia, tu sens déjà le sol ferme et ancien de Venise sous tes chaussures. Quelques pas et tu sens l'air devenir un peu plus frais, plus calme, comme si la ville elle-même te chuchotait de ralentir. L'anticipation monte, presque palpable.
Tu franchis une entrée discrète et tout de suite, l'ambiance change. Le gravier crisse doucement sous tes pieds tandis que tu t'avances dans le jardin. L'odeur du laurier-rose et des agrumes est là, légère, mêlée à celle de la pierre chaude. Tu perçois l'espace qui s'ouvre, vaste et aéré, un havre de paix loin du brouhaha vénitien. Autour de toi, tu sens la présence de formes massives et lisses, parfois froides au toucher, parfois étonnamment douces – ce sont les sculptures qui se dressent, silencieuses, chacune racontant une histoire par sa seule présence et sa texture. Le soleil filtre à travers les arbres, créant des taches de chaleur sur ta peau.
Ensuite, tu entres dans le palais. La température baisse légèrement, l'air est plus lourd, plus intime. Le son de tes pas résonne différemment sur les sols anciens, parfois en bois qui craque doucement, parfois en marbre frais et poli. C'est le silence des lieux qui frappe le plus, un silence respectueux, ponctué par de rares murmures. Tu sens l'histoire des murs, l'âme de ce lieu qui a accueilli tant d'esprits créatifs. Chaque pièce a sa propre atmosphère, un souffle différent, comme si l'art lui-même respirait autour de toi, te guidant d'une salle à l'autre.
Imagine tes doigts glissant sur une surface incroyablement lisse, froide puis tiède, une forme qui s'élève comme un souffle silencieux, une pureté qui te donne envie de t'y attarder. Un peu plus loin, tu peux presque sentir la vibration des couleurs, l'énergie folle de l'artiste qui a lancé, déposé, fait couler la matière. C'est une danse, une explosion silencieuse qui te remue de l'intérieur. Parfois, c'est comme un rêve éveillé, où les formes familières se tordent, te laissant une sensation étrange, un peu décalée, mais fascinante. Tu te sens parfois aspiré, parfois repoussé, mais toujours en mouvement, en dialogue avec ce qui t'entoure.
Puis, tu débouches sur la terrasse. Le changement est immédiat : l'air plus léger, le soleil sur ton visage, et surtout, le son caractéristique de Venise qui revient. Le clapotis de l'eau du Grand Canal est plus proche, plus intime. Tu tends la main et tu sens la balustrade fraîche et un peu rugueuse. Tu entends le bruit lointain des gondoles, les appels des gondoliers, le passage des vaporetti. C'est une bouffée d'air frais, une pause où tu te sens connecté à la ville vibrante tout en étant au cœur de l'art. C'est le moment de laisser toutes les sensations s'infuser.
Alors, pour le côté pratique, comment y aller et quoi savoir ?
Le plus simple, c'est le vaporetto jusqu'à l'arrêt Accademia. De là, c'est une toute petite marche (genre 2-3 minutes) pour trouver l'entrée.
Pour éviter la foule, vise l'ouverture le matin ou la fin d'après-midi. C'est beaucoup plus agréable.
Achète tes billets en ligne à l'avance, ça t'évitera la file d'attente. C'est un gain de temps énorme.
Le musée est plutôt accessible. Il y a des ascenseurs pour les étages, et le personnel est super disponible si tu as besoin d'aide.
Prévois environ 1h30 à 2h pour en profiter sans te presser.
Et comme toujours à Venise, des chaussures confortables sont tes meilleures amies !
Olya from the backstreets