Les Dolomites… Ah, les Dolomites ! Ce n'est pas juste un lieu, c'est une sensation, une empreinte que la montagne laisse sur vous. On me demande souvent : "Quand est-ce que c'est le mieux ?" Mais le "mieux", là-bas, ça se ressent différemment selon la saison, selon ce que tu cherches à vivre.
Si tu veux sentir la vie qui explose, vivre un renouveau vibrant, alors mise sur la fin du printemps, début de l'été, *autour de juin*. Imagine… Tu arrives et l'air, encore frais du matin, est gorgé d'une odeur de pin mouillé, d'herbe fraîchement coupée par le vent et de terre humide. Tu entends le murmure constant des torrents qui dévalent des sommets, gonflés par la fonte des neiges, un son apaisant et puissant à la fois. Tes poumons se remplissent de cet air pur et piquant. Tu marches sur des sentiers où la mousse est d'un vert fluorescent, et tes doigts effleurent les fleurs sauvages qui commencent tout juste à s'épanouir, encore humides de rosée. La foule est présente, oui, mais c'est une foule d'explorateurs joyeux, pas encore oppressante. Les sentiers sont agréables, les refuges commencent à ouvrir et le soleil, sans être brûlant, réchauffe les pierres des montagnes, les rendant presque palpables sous tes yeux.
Quand l'été bat son plein, en *juillet et août*, l'ambiance change. L'air se fait plus chaud, plus sec, et tu peux sentir cette odeur caractéristique de la roche chauffée par le soleil, mélangée au parfum résineux des forêts de conifères. Le bourdonnement des insectes remplit l'air – les abeilles sur les fleurs alpines, les grillons dans l'herbe sèche. Parfois, au loin, tu perçois le tintement des cloches des vaches qui paissent dans les alpages, un son doux qui te berce et te connecte à la vie pastorale. Tu peux sentir la chaleur monter de la terre sous tes pieds, même si l'altitude offre toujours une brise rafraîchissante. C'est le moment des grandes randonnées, des sommets atteints et des vues à couper le souffle sous un ciel d'un bleu profond. Côté pratique, c'est la haute saison. Attends-toi à des refuges complets et des parkings bondés dès le matin. Il faut réserver tes hébergements et tes repas à l'avance, et partir tôt pour éviter la foule sur les sentiers les plus populaires.
Puis vient l'automne, *septembre et octobre*, et là, c'est une toute autre magie qui opère. L'air devient plus vif, plus sec, et porte une odeur profonde de sous-bois, de feuilles mortes et d'humus. Tu entends le craquement des feuilles sous tes pieds, un son satisfaisant et rythmique, et le chant des oiseaux se fait plus rare, remplacé par le silence majestueux de la montagne qui se prépare à l'hiver. Imagine la sensation du vent frais sur ton visage, te rappelant la puissance de la nature. Les mélèzes se parent d'un or flamboyant, contrastant avec le gris des roches et le vert sombre des pins. C'est un spectacle visuel incroyable, mais aussi une sensation de calme et de plénitude. Moins de monde sur les sentiers, une atmosphère plus intime. Par contre, sois prêt à tout niveau météo : les journées peuvent être magnifiques et ensoleillées, mais les changements sont rapides, et la pluie ou même les premières neiges peuvent arriver sans prévenir. Vérifie toujours les prévisions et prévois des couches de vêtements. Certains refuges commencent à fermer fin septembre/début octobre, donc renseigne-toi avant de partir.
Et l'hiver ? De *décembre à mars*, c'est un cocon de blancheur et de silence. L'odeur de l'air est glaciale, piquante, souvent mélangée à celle du bois brûlé qui s'échappe des cheminées des chalets. Le son, c'est le crissement de la neige sous tes bottes, un silence assourdissant où seuls le vent et parfois le sifflement d'un ski coupent l'air. Tu sens le froid mordre tes joues, mais aussi la chaleur réconfortante d'une boisson chaude après une journée dehors. Les montagnes sont drapées d'un manteau immaculé, les arbres sont givrés, et tout semble figé dans une beauté irréelle. C'est la saison du ski, donc les stations sont animées, avec leurs propres foules de skieurs. Hors des pistes, les sentiers de raquettes ou de ski de fond sont plus calmes. Pratiquement, il faut être bien équipé pour le froid (couches, gants, bonnet, chaussures imperméables). Les routes de montagne peuvent être enneigées et nécessiter des pneus hiver ou des chaînes. Et ne sous-estime jamais la puissance du soleil sur la neige, même en hiver, les lunettes de soleil sont indispensables !
Alors, quand est-ce que c'est "le mieux" ? C'est quand tu te sens le plus connecté, le plus vivant. C'est quand tu respires cet air unique et que tu ressens cette grandeur. Chaque saison offre sa propre version des Dolomites. Choisis celle qui résonne le plus avec ce que tu cherches à vivre.
À très vite sur les sentiers,
Olya from the backstreets