Ah, Florence... Il y a des lieux qui vous prennent aux tripes, et le Piazzale Michelangelo en fait partie. Pas juste une vue, c'est une sensation. Quand est-ce qu'il est le meilleur ? Pour moi, c'est au crépuscule, quand le soleil commence sa lente descente. Imagine. Tu montes, pas à pas, et l'air change. Il n'est plus lourd comme dans les ruelles, il se fait plus léger, plus doux, parfois même un peu frais, comme une caresse sur ta peau après une chaude journée. Tu entends d'abord le murmure des conversations, puis, à mesure que tu t'approches du bord, la ville se révèle en contrebas, un tapis de tuiles ocres et de dômes. Le soleil, là-bas, il peint le ciel de couleurs incroyables : des oranges profonds, des roses tendres, et ce violet qui n'existe qu'à ce moment précis. Tu sens cette douce brise qui monte de l'Arno, elle apporte avec elle un parfum subtil de pierre chauffée par le jour et, si tu tends l'oreille, un écho lointain de cloches. C'est un moment où l'on respire tous ensemble, suspendus au-dessus de la beauté.
Mais le Piazzale a mille visages. Si tu le visites par un matin d'automne frais et brumeux, l'ambiance est toute autre. L'air est vif, il pique un peu le nez, et la brume enveloppe les détails de la ville, ne laissant transparaître que les silhouettes emblématiques, comme des fantômes familiers. Le silence est plus présent, les sons plus nets : le claquement lointain d'une porte, le chant d'un oiseau isolé. C'est une sorte de méditation, une vue plus intime, presque mélancolique, où chaque souffle blanc dans l'air froid te rappelle que tu es là, à cet instant précis. Et si une averse te surprend, la pierre mouillée exhale une odeur terreuse, presque minérale, et les lumières de la ville se reflètent sur le sol comme des étoiles tombées. Chaque goutte de pluie sur ta peau est un rappel de la vie qui bourdonne en dessous.
Parlons foule, parce que oui, le Piazzale est populaire. Au coucher du soleil, surtout pendant la haute saison (de mai à septembre), attends-toi à un monde fou. C'est une marée humaine qui cherche le meilleur spot. Les gens se tassent, les conversations montent, et trouver un coin tranquille relève du défi. Si tu veux une place assise sur les marches ou le muret, arrive au moins une heure, voire une heure et demie, avant le coucher du soleil. Pour une expérience plus sereine, vise le matin tôt, juste après le lever du soleil. Il y a encore quelques photographes et coureurs, mais l'espace est à toi. Ou alors, en basse saison (novembre à mars), tu auras beaucoup plus de place, même en fin de journée, bien que le froid puisse être mordant.
Pour y monter, plusieurs options s'offrent à toi. La plus agréable, si tes jambes le permettent, c'est la marche depuis l'Oltrarno, en traversant le Ponte alle Grazie ou le Ponte San Niccolò, puis en suivant les indications. C'est une belle balade d'environ 20-30 minutes en montée, avec des vues qui se dévoilent progressivement. Sinon, les bus 12 et 13 t'y mènent directement depuis le centre-ville (prends le 12 depuis la gare de Santa Maria Novella ou le 13 depuis la Piazza della Repubblica). L'arrêt est juste devant. N'oublie pas une bouteille d'eau si tu montes à pied en été, et prévois quelques pièces pour les vendeurs ambulants si l'envie te prend d'acheter un petit souvenir ou une boisson fraîche.
Olya from the backstreets