Salut les amis voyageurs ! Si vous êtes déjà venus à Nice, vous avez sûrement levé les yeux vers le Mont Boron, cette colline boisée qui veille sur la Baie des Anges. On le voit, on l'admire de loin, mais peu de gens s'y aventurent vraiment au-delà des points de vue les plus connus. Et pourtant, c'est là que se cache un secret que seuls les habitants connaissent, un murmure du matin que l'on ne perçoit qu'en se levant avec le soleil. Imaginez : vous marchez sur le sentier encore frais de la nuit, et là, avant même que les premiers rayons du soleil ne percent complètement la canopée, une odeur subtile vous enveloppe. Ce n'est pas le parfum des fleurs, ni celui du sel marin. C'est l'arôme profond et terreux des aiguilles de pin humides, réchauffées doucement par la promesse du jour, mélangé à une note presque imperceptible d'eucalyptus. Et si vous tendez l'oreille, bien au-delà du chant des oiseaux, vous captez un son rythmique, lointain, presque un souffle : le balai des nettoyeurs de rues qui s'activent en contrebas, dans les ruelles encore endormies du Port, ou le cliquetis feutré des premières boules de pétanque sur les terrains cachés, bien avant que la ville ne s'éveille vraiment. C'est le son et l'odeur d'une Nice qui se prépare, intime et secrète, réservée à ceux qui savent écouter et sentir avec tout leur corps.
Vous le sentez ? Ce mélange d'humidité matinale qui caresse votre peau, le sol sous vos pieds qui résonne d'une terre ferme et vivante, et cette douce chaleur qui commence à monter avec le soleil qui filtre à travers les feuilles. Vos narines se remplissent de ces senteurs boisées, presque résineuses, qui vous ancrent dans l'instant. C'est une sensation de privilège, celle de faire partie de quelque chose de discret, d'un rituel silencieux que la plupart des visiteurs manquent. On se sent connecté à la ville d'une manière différente, pas en tant que touriste, mais comme un participant silencieux à son réveil. Le vent léger vous apporte le murmure lointain de la mer, et le soleil sur votre visage vous promet une journée douce et chaude.
Pour vivre ça, il n'y a pas de secret : il faut se lever tôt. Très tôt. Visez d'être sur les sentiers du Mont Boron avant 7h du matin, surtout en été. Prenez le bus 14 depuis le centre-ville (arrêt "Mont Boron" ou "Chemin du Mont Boron" selon où vous voulez commencer votre exploration, le premier étant plus proche de la partie supérieure), ou si vous avez l'énergie, marchez depuis le Port de Nice, c'est une belle montée mais ça vaut le coup pour l'échauffement. Des baskets confortables sont un must, les chemins sont parfois caillouteux. Et un petit pull léger, même en plein été, l'air du matin peut être frais. Pas besoin de grand-chose d'autre, juste votre curiosité et votre capacité à vous laisser porter par les sens.
Et une fois que vous avez savouré ce moment d'éveil, ne repartez pas tout de suite ! Le Mont Boron, c'est aussi un réseau de sentiers moins connus qui serpentent à travers la forêt, offrant des vues inattendues sur Villefranche-sur-Mer d'un côté, et sur la baie de Nice de l'autre. Loin de la foule des points de vue aménagés, cherchez les petites clairières ombragées. C'est l'endroit idéal pour une pause pique-nique improvisée avec une baguette fraîche et du fromage local. Les locaux aiment aussi se retrouver au Fort du Mont Boron, non pas pour l'intérieur (souvent fermé), mais pour les allées qui l'entourent, parfaites pour une petite course matinale ou une marche rapide avec des amis. Il y a souvent des bancs cachés avec les meilleures vues pour un café emporté.
Le Mont Boron, c'est bien plus qu'une simple colline avec une vue. C'est un poumon vert, un sanctuaire de calme au-dessus de l'agitation niçoise. C'est l'endroit où la nature et la vie urbaine se rencontrent dans une harmonie paisible, un lieu où l'on peut se sentir vraiment en phase avec l'âme de Nice. Chaque visite révèle une nouvelle nuance, un nouveau parfum, un nouveau murmure.
À bientôt sur les chemins !
Léa de la route