Imagine que tu es là, à Interlaken, au pied de cette montagne. Tu ressens cette légère excitation, cette anticipation qui monte en toi. Tu t'approches de ce petit wagon rouge, le Harder Kulm Bahn. Quand tu y montes, tu sens le bois ancien sous tes pieds, l'odeur un peu métallique du funiculaire et le souffle frais de l'air qui s'engouffre. Puis, il y a un léger à-coup, et tu sens le wagon commencer son ascension. Lentement, le sol s'éloigne, la ville rapetisse en contrebas. Tu entends le doux grincement des câbles, le léger ronronnement des mécanismes, et les rires étouffés des gens autour de toi. C'est une sensation de lente élévation, comme si tu étais soulevé doucement par une main invisible, et le monde s'ouvre sous toi au fur et à mesure que tu gagnes de l'altitude.
Concrètement, pour prendre ce funiculaire, tu te diriges vers la station qui est juste à côté du parc animalier d'Interlaken, pas très loin de la gare d'Interlaken Ost. Tu peux acheter ton billet directement sur place ou en ligne pour gagner du temps. Vérifie bien les horaires d'ouverture, car ils varient selon les saisons – en général, ça commence le matin et ça va jusqu'en fin de soirée, surtout en été. Si tu as une carte de réduction suisse comme le Swiss Travel Pass ou la Half Fare Card, n'oublie pas de la montrer, ça te donnera un bon prix. Un petit conseil : essaie d'y aller tôt le matin ou en fin d'après-midi pour éviter la foule, surtout en haute saison.
Quand les portes s'ouvrent tout en haut, c'est comme un souffle qui te prend. L'air est plus pur, plus frais, et tu sens cette immensité autour de toi, cette sensation d'être sur le toit du monde. Le vent peut te caresser le visage, apportant avec lui l'odeur des pins et de la terre humide. Tu entends les clochettes des vaches lointaines ou le cri d'un oiseau de proie, et le silence est parfois si profond qu'il en est presque assourdissant, seulement brisé par le vent. Tes pieds foulent une terre solide, mais l'espace autour de toi est si vaste que tu te sens à la fois ancré et incroyablement libre.
Une fois là-haut, tu as plusieurs options pour profiter de l'endroit. Il y a le restaurant panoramique Harder Kulm, où tu peux t'asseoir pour manger un morceau ou simplement prendre un café chaud en te réchauffant. Il y a aussi quelques sentiers faciles si tu as envie de te dégourdir les jambes un peu plus loin que la plateforme principale. Tu trouveras des toilettes publiques et une petite boutique de souvenirs si tu veux ramener un petit quelque chose. Mais le cœur de l'expérience, c'est vraiment la plateforme d'observation, le fameux "Two Lakes Bridge".
Mais le clou du spectacle, c'est ce pont suspendu, ce "Two Lakes Bridge". Quand tu y avances, tu sens la légère vibration du métal sous tes pieds, et puis, tu arrives sur cette partie vitrée. Imagine que tu marches sur de l'air ! Tu sens le vide sous tes pieds, une sensation vertigineuse mais incroyablement excitante. Le vent te décoiffe, et tu ressens l'immensité des montagnes qui t'entourent, comme si elles te prenaient dans leurs bras. En bas, très loin, tu devines les lacs de Thoune et de Brienz. Même sans les voir, tu ressens la profondeur de leurs eaux, ces teintes si vives qu'elles semblent vibrer, le bleu profond et le turquoise éclatant qui contrastent avec le vert dense des forêts. C'est une sensation de grandeur, d'humilité face à la nature, et une poussée d'adrénaline pure.
Pour profiter au maximum de cette expérience, je te conseille d'y aller par temps clair, bien sûr. Le meilleur moment, c'est soit tôt le matin pour la tranquillité et une lumière douce, soit en fin d'après-midi pour le coucher de soleil, c'est juste magique. Prépare-toi à toutes les températures : même en été, l'air peut être frais et le vent fort en altitude, alors prévois plusieurs couches de vêtements. De bonnes chaussures confortables sont un plus si tu veux explorer un peu. Et n'oublie pas ton téléphone ou un appareil photo bien chargé, tu voudras immortaliser ce moment.
Quand vient le moment de redescendre, c'est une autre ambiance. Tu te laisses glisser doucement vers la vallée, le funiculaire t'emporte dans son ventre. Si tu es resté jusqu'au soir, tu vois les lumières d'Interlaken s'allumer une à une, comme des étoiles tombées sur terre. L'air se fait plus doux, moins vif. Il y a cette sensation de plénitude, d'avoir vécu quelque chose de grand, d'avoir touché du doigt l'immensité. Tu peux encore sentir l'odeur fraîche des montagnes sur tes vêtements, et le souvenir de cette hauteur te reste gravé longtemps. C'est une descente paisible, une sorte de retour au calme après l'émerveillement.
Chloé l'exploratrice