Imagine le souffle frais des Alpes qui caresse ton visage. Tu as laissé derrière toi l'animation d'Interlaken, le bourdonnement des lacs et des activités, pour t'engager dans un voyage où chaque kilomètre te rapproche d'une icône. Le train te berce, le rythme des roues sur les rails est une pulsation lente qui s'aligne sur ton cœur. Tu sens la pression de l'altitude monter doucement dans tes oreilles, et l'air devient de plus en plus pur, presque cristallin. Puis, au détour d'un virage, sans crier gare, il est là. Gigantesque, majestueux, le Cervin. Ce n'est pas juste une montagne, c'est une présence. Tu respires plus profondément, comme si tes poumons s'ouvraient pour la première fois à une immensité pareille. Une sensation de picotement te parcourt, c'est l'émotion pure, la réalisation que tu es face à quelque chose d'éternel.
Tu marches ensuite sur des chemins de gravier, ou peut-être sur la neige tassée, le son de tes pas est un doux crissement sous tes pieds. Autour de toi, il y a le silence profond des sommets, parfois rompu par le tintement lointain d'une cloche de vache qui résonne dans la vallée, ou le murmure d'un ruisseau glaciaire. Tu sens le soleil alpin, puissant et chaud sur ta peau, même si l'air reste vif. Tes doigts effleurent parfois la roche froide, rugueuse, porteuse de millions d'années d'histoire. L'odeur du pin et de l'humidité de la terre après la fonte des neiges emplit tes narines. Chaque pas est une méditation, un rythme que ton corps adopte naturellement. Le Cervin, lui, te domine, changeant de teinte à chaque nuage, à chaque rayon de soleil, te rappelant constamment sa puissance tranquille.
Et puis il y a ce moment, souvent au lever ou au coucher du soleil, où la montagne s'embrase. Tu es là, immobile, le froid mordant tes joues, mais tu ne sens rien d'autre que la chaleur de cette lumière orangée, puis rose, qui danse sur ses flancs. C'est une symphonie visuelle qui pénètre ton corps, te remplissant d'une paix profonde. Tu te sens minuscule, oui, mais aussi incroyablement connecté à quelque chose de grand, d'intemporel. Le vent peut souffler légèrement, portant le parfum de la glace et de la pierre. Cette sensation, ce mélange d'humilité et d'émerveillement, s'ancre en toi. Elle ne te quitte plus. C'est la marque du Cervin, une vibration qui reste longtemps après que tu aies quitté ses vallées.
Pour être claire, le Cervin (Matterhorn en allemand) n'est pas *à* Interlaken, mais dans la vallée voisine du Valais, au-dessus du village de Zermatt. Pour t'y rendre depuis Interlaken, le plus simple est de prendre le train jusqu'à Visp, puis de changer pour le Gornergrat Bahn qui t'emmène directement à Zermatt. C'est un trajet magnifique en soi, qui vaut le détour. Zermatt est un village sans voitures, donc une fois sur place, tu te déplaces à pied, en taxi électrique ou avec les bus locaux. Les hébergements vont des auberges de jeunesse aux hôtels de luxe, mais réserve bien à l'avance, surtout en haute saison.
Une fois à Zermatt, il y a tellement de façons de vivre le Cervin. Tu peux prendre le Gornergrat Bahn jusqu'à son sommet pour une vue panoramique incroyable, ou le téléphérique pour le Klein Matterhorn, le plus haut téléphérique d'Europe, qui te mène à une grotte de glace et à des vues sur les glaciers. Si tu aimes la marche, il y a des sentiers pour tous les niveaux, comme la randonnée des cinq lacs, qui offre des reflets superbes du Cervin. N'oublie pas des couches de vêtements, de bonnes chaussures de marche, de la crème solaire et des lunettes de soleil, même en été. Et prévois un budget, la Suisse est magnifique, mais les prix peuvent être élevés.
À bientôt sur la route,
Olya from the backstreets