Alors, imaginez-vous. Vous arrivez, et avant même de voir quoi que ce soit, c'est l'air qui vous enveloppe. Un air doux, lourd, saturé de l'humidité tropicale et d'un parfum indéfinissable de terre mouillée, de fleurs inconnues et de verdure luxuriante. Vous faites quelques pas sur un sentier de terre battue, légèrement irrégulier, mais qui vous invite, comme si la nature elle-même vous tirait doucement par la main. Vous entendez déjà le murmure lointain de l'eau, une promesse de fraîcheur. Ce n'est pas un chemin pavé ou étroit ; c'est une allée naturelle, large et accueillante, bordée d'arbres majestueux dont les feuilles bruissent doucement au-dessus de votre tête, filtrant la lumière du soleil en taches mouvantes sur le sol.
Une fois sur le radeau de bambou, ce n'est plus un sentier sous vos pieds, mais la rivière elle-même qui devient votre chemin. Vous vous allongez, ou vous asseyez, et la surface de l'eau est incroyablement lisse, un tapis liquide qui vous porte sans effort. Le mouvement est si doux qu'il est presque imperceptible au début, juste une légère oscillation, comme une berceuse. Vous pouvez étendre la main et sentir la fraîcheur de l'eau glisser entre vos doigts, une sensation vivifiante contrastant avec la chaleur ambiante. Le son principal est celui du bâton de bambou du capitaine qui s'enfonce dans le lit de la rivière, un bruit rythmique et apaisant, suivi du clapotis doux de l'eau qui se referme sur son passage. La rivière est large par endroits, vous donnant une sensation d'ouverture, puis se resserre légèrement, créant une intimité passagère avec les berges tapissées de végétation.
Pour y arriver, la Martha Brae River est super accessible. C'est à environ 30-45 minutes de Montego Bay, et les routes sont bien goudronnées, même si elles serpentent un peu à travers la campagne. Tu peux prendre un taxi privé, c'est le plus simple pour la flexibilité, ou opter pour une excursion organisée si tu préfères ne pas te soucier du transport. C'est une activité populaire, donc le site est bien indiqué. Une fois sur place, le parking est spacieux et juste à côté de l'entrée principale. Prévoyez de la crème solaire, un maillot de bain si tu veux te rafraîchir un peu à la fin, et des espèces pour les pourboires ou les petits souvenirs.
Pendant le trajet sur l'eau, qui dure environ une heure, le radeau suit le cours naturel de la rivière. Ton capitaine, debout à l'avant avec son long bâton de bambou, est un expert. Il connaît chaque virage, chaque courant, et te guidera sans effort. La rivière n'est jamais trop agitée, c'est une descente paisible. Il n'y a pas de "chemins" secondaires sur l'eau, tu suis le flux principal. Le capitaine te montrera des plantes, te racontera des histoires sur la faune et la flore locales. Vers la fin du parcours, il y a quelques petits stands où tu peux acheter une boisson ou un snack rapide, mais le focus reste sur la tranquillité de la nature.
Enfin, le radeau accoste doucement sur une petite plage de sable fin. La transition de l'eau à la terre est un peu étrange, comme si votre corps devait se réhabituer à la solidité du sol. Vous quittez le radeau, et là, un petit chemin pavé, simple et clair, vous guide hors de l'eau et vers les installations du site. Vous sentez toujours la légère oscillation du radeau dans vos muscles, une mémoire kinesthésique de la tranquillité. L'air est toujours aussi doux, mais maintenant, il porte aussi les échos des rires et des conversations des autres visiteurs, un retour progressif au monde. Le souvenir des sons de la rivière et de la sensation de l'eau sur votre peau reste, comme une douce mélodie.
Olya from the backstreets.