Imagine que tu es encore à Tokyo, le bourdonnement de la ville te colle à la peau. Mais une autre énergie t'appelle. Tu prends le train, et là, tu sens déjà le changement. Le rythme des rails sous tes pieds, ce doux balancement qui te berce. Les gratte-ciel s'estompent, laissant place à des paysages plus doux, plus verts. C'est une transition, une respiration profonde avant l'immensité. Pour commencer, le plus simple, c'est de viser la région des Cinq Lacs, et plus précisément Kawaguchiko. Tu peux prendre un train direct depuis Shinjuku (la ligne JR Chuo jusqu'à Otsuki, puis la Fujikyuko Line) ou un bus express. Le bus est souvent plus direct et confortable pour cette destination.
Quand tu descends à la gare de Kawaguchiko, c'est comme si l'air lui-même était différent. Plus pur, plus frais, il caresse ton visage. Tu respires à fond, et déjà, tu sens cette immensité qui t'attend. Tu lèves les yeux, et là, il est. Majestueux. Fuji-san. Il domine tout, même sans le voir, tu *sens* sa présence. Prends un instant pour juste *être* là, sentir le sol sous tes pieds, l'espace autour de toi. Dès ton arrivée, l'idée, c'est de te poser. La gare est un bon point de départ pour t'orienter. Tu peux récupérer une carte, et décider si tu veux louer un vélo, prendre un bus local ou juste marcher un peu pour te dégourdir les jambes. Les bus touristiques qui font le tour du lac sont très pratiques et passent régulièrement.
Tu marches le long des rives du lac Kawaguchiko, et le bruit de tes pas sur le gravier se mêle au clapotis doux de l'eau. Imagine cette sensation d'immensité liquide devant toi, et ce silence, juste brisé par le chant des oiseaux ou le passage lointain d'une barque. Tu tends la main, et tu pourrais presque toucher le reflet parfait de Fuji-san sur la surface calme. C'est un miroir, une autre dimension. Prends le temps de t'arrêter, de sentir le vent sur ta peau, de fermer les yeux et de juste écouter. C'est là que tu te rends compte de la beauté du lieu. Pour des photos incroyables, la rive nord du lac est idéale, surtout le matin quand le soleil éclaire Fuji. Tu peux aussi louer un petit bateau pour une perspective différente.
Ensuite, tu te diriges vers la pagode Chureito, ce lieu emblématique que tu as vu sur tant de photos. La montée est un peu raide, tu sens tes muscles travailler, ta respiration s'accélérer, mais chaque pas est une promesse. Tu arrives au sommet, et là, le souffle te manque. Non pas de l'effort, mais de l'émotion. Tu entends le vent qui siffle légèrement à tes oreilles, les tintements lointains des clochettes des temples. Et devant toi, la pagode rouge vif se dresse, encadrant parfaitement Fuji-san, immense et intemporel. C'est une image que tu *ressens* autant que tu la vois. Pour y aller, tu peux prendre le train Fujikyuko jusqu'à la gare de Shimoyoshida, puis c'est une marche d'environ 10-15 minutes jusqu'à l'entrée du parc Arakurayama Sengen. Prépare-toi à monter quelques marches, mais la vue en vaut vraiment la peine. Essaie d'y aller tôt le matin pour éviter la foule et avoir la meilleure lumière.
Si je devais te donner un conseil, je te dirais de ne pas t'éterniser dans les boutiques de souvenirs trop touristiques près de la gare si ton temps est limité. Concentre-toi sur les vues, sur l'expérience. Ce que tu dois absolument garder pour la fin, c'est le coucher de soleil sur Fuji-san. Imagine le ciel qui se teinte de mille couleurs, du rose à l'orange profond, et cette montagne qui change de visage à chaque minute, passant du gris au violet, puis au noir, comme une silhouette découpée dans le velours. Tu sens la fraîcheur de l'air qui tombe, l'apaisement qui t'envahit. C'est un moment de pure contemplation. Pour ce moment magique, trouve un bon spot sur la rive nord du lac Kawaguchiko, ou si tu as une voiture, un point de vue en hauteur comme le Mont Kachi Kachi Ropeway peut offrir des panoramas époustouflants juste avant le crépuscule. Pense à réserver ton hébergement à l'avance si tu veux profiter de la soirée sur place, beaucoup d'hôtels offrent des vues directes sur le mont.
Quand vient le moment de partir, une douce mélancolie t'étreint. Tu te retournes une dernière fois, et Fuji-san est toujours là, comme un gardien silencieux. Tu emportes avec toi non seulement des images, mais des sensations : la fraîcheur de l'air, le calme des lacs, l'effort de la montée, la grandeur de la montagne. Tu as *vécu* Fuji-san. Pour ta prochaine visite, ou si tu planifies, sache que le printemps (avec les cerisiers) et l'automne (avec les couleurs flamboyantes) sont des saisons incroyables pour la visibilité et les paysages. Et n'oublie jamais de vérifier la météo avant de partir, la montagne est souvent timide et se cache derrière les nuages.
Max en mouvement