Alors, tu te demandes ce qu'on fait vraiment à Gubeikou ? Laisse-moi te raconter. C'est une immersion, une marche à travers le temps, une expérience que tu ressens avec tout ton corps. Imagine le silence qui t'enveloppe dès que tu sors de la voiture. Ce n'est pas le brouhaha de la ville, mais un murmure de vent dans les arbres. Tu respires à pleins poumons cet air frais, un peu terreux, un peu boisé. Et là, tu la sens, cette présence massive et ancienne qui s'étire à l'horizon. C'est le Mur, pas celui des cartes postales lisses, mais une bête de pierre, brute et majestueuse, qui se découpe sur le ciel, t'invitant à la rencontre.
Tu sens la terre meuble sous tes pieds, puis la roche. Chaque pas est un dialogue avec l'histoire. Tes mains effleurent les briques centenaires, rugueuses, usées par le temps, parfois encore chaudes du soleil. Tu entends le crissement des feuilles mortes sous tes chaussures, et le souffle léger de l'effort qui monte. Le chemin serpente, parfois doux, parfois abrupt, te tirant vers le haut, vers l'inconnu, avec des marches inégales qui te demandent de bien lever le pied. Prends de bonnes chaussures de marche, c'est essentiel pour ne pas glisser. Et n'oublie pas une bouteille d'eau, tu vas transpirer !
Puis, tu entres dans l'une de ces tours de guet. L'air y est plus frais, presque un peu humide, et le silence est profond, comme si les murs épais absorbaient tous les bruits du monde extérieur. Tu lèves les yeux, la lumière filtre par les meurtrières, dessinant des formes étranges sur les pierres noircies par le temps et les feux d'antan. Tu peux presque sentir l'écho des voix d'il y a des siècles, le frisson des sentinelles qui scrutaient l'horizon. C'est un abri, une forteresse, et un point d'observation incroyable, où tu peux t'arrêter un instant pour écouter le vent souffler à travers les ouvertures.
La beauté de Gubeikou, c'est qu'elle est vivante, qu'elle respire. Tu marches sur des sections où la nature a repris ses droits. Des broussailles s'accrochent aux pierres, des arbres poussent à travers les brèches. Le sol peut être inégal, des briques manquent, d'autres sont éparpillées, créant un chemin accidenté. C'est une danse entre la force de l'homme et la puissance du temps. Tu sens le vent qui s'engouffre dans les failles, te rappelant la ténacité de cette structure. Fais vraiment attention où tu mets les pieds, surtout sur les sections non restaurées. Certaines parties peuvent être glissantes ou instables. Pas de course ici, c'est une exploration, pas un sprint.
Et là, tu arrives à un point de vue qui te coupe le souffle. Tu te sens minuscule face à l'immensité. Le vent caresse ton visage, transportant avec lui des odeurs de pin et de terre chaude. Tes yeux embrassent des kilomètres de montagnes qui se déroulent à l'infini, la Grande Muraille serpentant comme un dragon endormi. Le soleil réchauffe ta peau, le silence est si profond que tu entends presque le battement de ton propre cœur. C'est un moment de connexion pure, où le passé et le présent se fondent, et où tu te sens partie intégrante de ce paysage grandiose.
La descente est plus douce, mais le sentiment d'accomplissement est immense. Tes muscles sont un peu fatigués, mais ton esprit est léger, rempli d'images et de sensations gravées. Tu laisses derrière toi ce géant de pierre, mais une partie de son énergie reste en toi. Une fois en bas, il y a souvent des petits stands avec des snacks et des boissons fraîches, parfaits pour recharger les batteries. Pour le retour, si tu n'as pas de transport privé, regarde les bus locaux ou arrange un taxi à l'avance, les options peuvent être limitées en fin de journée.
Olya from the backstreets