Imagine, tu quittes le bourdonnement incessant de Tokyo. Le train te berce, les bruits de la ville s'estompent peu à peu, remplacés par un silence plus doux, plus aéré. Quand tu descends à Kita-Kamakura, c'est comme si l'air lui-même avait changé de texture : il est plus frais, plus pur. Tu sens une légère brise sur ton visage, et l'odeur du vert, de la terre humide, commence à te chatouiller les narines. Le chemin pour arriver à Engaku-ji est court, tu sens déjà cette atmosphère de sérénité qui t'enveloppe, une promesse de calme.
Tu te retrouves devant le Sanmon, la grande porte principale. Elle est immense, tu sens sa grandeur au-dessus de toi, sa masse de bois ancien. En passant en dessous, tu entends l'écho de tes propres pas qui résonne un instant, puis se perd dans un silence qui semble t'accueillir. Le chemin en pierre s'élève doucement devant toi, bordé d'arbres majestueux dont les branches bruissent à peine. Tu sens la texture granuleuse du gravier sous tes pieds, chaque pas te connectant un peu plus à cet endroit hors du temps. L'air est frais, même en plein soleil, comme si les arbres gardaient un secret de fraîcheur.
Plus loin, le chemin te mène vers le Butsuden, le hall principal. Tu sens l'odeur du bois ancien, un parfum sec et profond qui raconte des siècles d'histoire. L'atmosphère est emplie d'une quiétude presque palpable, une sorte de silence intérieur qui se propage. Si tu tends l'oreille, tu perçois peut-être le doux tintement lointain d'une cloche, portée par la brise, ou le chant discret d'un oiseau. Le sol est doux, parfois tapissé de mousse, invitant à des pas lents et respectueux. Tu as l'impression que le temps lui-même ralentit pour te laisser respirer.
En t'aventurant sur les côtés, tu découvres des chemins plus intimes, parfois bordés de lanternes de pierre moussues. Tu peux sentir la fraîcheur de la mousse sous tes doigts si tu touches une pierre, la texture irrégulière de la roche. Il y a des escaliers qui montent vers d'autres petits temples, chaque marche de pierre est usée par le temps, te donnant l'impression de marcher sur les pas de milliers d'autres avant toi. C'est ici que tu peux trouver le grand clocher, le Ogane. Tu ne le verras peut-être pas tout de suite, mais tu sentiras sa présence imposante, sa masse sombre et silencieuse. Parfois, un son profond et vibrant, celui de la cloche, traverse l'air et te fait vibrer tout entier, te rappelant la puissance et la paix de cet endroit.
Quand tu repars, c'est comme si une bulle de calme t'accompagnait. Le bruit du train te ramène doucement à la réalité, mais la sensation de sérénité, cette paix intérieure que tu as ressentie, elle, reste. C'est une sensation douce, comme la chaleur d'un souvenir agréable, qui te rappelle que même au milieu de l'agitation, il existe des poches de silence et de beauté. Tu as les pieds un peu fatigués d'avoir marché, mais ton esprit est léger, comme purifié.
Pour t'y rendre, c'est super simple : prends la ligne JR Yokosuka jusqu'à la gare de Kita-Kamakura. Le temple est juste à côté de la gare, littéralement à deux pas. L'entrée coûte quelques centaines de yens, c'est très abordable. Prévois d'y aller le matin pour profiter du calme avant que la foule n'arrive, surtout si tu y vas un week-end. Mets des chaussures confortables, car tu vas marcher et monter quelques escaliers, mais rien d'insurmontable. Et surtout, respecte le silence et la quiétude des lieux, c'est un temple bouddhiste actif.
Olya from the backstreets