Dubrovnik. Tu sais, il y a des lieux qui te chuchotent des histoires, des endroits où chaque pierre semble vibrer d'un passé riche. Mais Dubrovnik, elle, elle te prend par la main et te tire dans ses ruelles, te forçant à ressentir chaque seconde.
Imagine-toi debout, les mains posées sur les remparts massifs, encore chauds du soleil du matin. Tes doigts glissent sur la pierre lisse, usée par des siècles de vent et de pluie. Tu respires l'air salé, l'odeur du grand large mêlée à celle des pins. Loin en bas, tu entends les vagues se briser doucement contre les rochers, un rythme apaisant qui accompagne les cris lointains des mouettes. Tu sens le vent léger sur ton visage, et juste sous tes pieds, le plancher de bois des remparts vibre légèrement sous le pas des autres marcheurs. Tu es là, suspendu entre le bleu infini de l'Adriatique et le labyrinthe ocre de la vieille ville.
Ensuite, tu descends, et te voilà sur le Stradun, l'artère principale. Tu marches sur ces dalles de calcaire polies, si lisses qu'elles scintillent comme un miroir sous le soleil, et tu sens leur fraîcheur sous tes pieds, même en plein été. Tu entends le brouhaha joyeux des conversations, un mélange d'anglais, d'italien, de croate, de rires d'enfants. L'air est rempli d'un mélange d'odeurs : le café fraîchement moulu des terrasses, le pain chaud sorti des boulangeries, et parfois, une légère brise t'apporte le parfum des bougainvilliers grimpant sur les murs. Tu sens la foule autour de toi, une énergie vibrante, mais tu peux toujours trouver un petit coin frais dans une ruelle adjacente, où le silence est presque palpable, et où l'air est doux.
Pour te déplacer dans la vieille ville, sache que tout se fait à pied. C'est un dédale de ruelles et d'escaliers, alors prépare-toi à monter et descendre. Les escaliers sont nombreux, surtout si tu t'éloignes du Stradun, mais chaque montée te récompense avec une nouvelle vue. Pour éviter les foules, surtout en haute saison, lève-toi tôt. Vraiment tôt. À 7h du matin, la ville est à toi, les dalles sont encore fraîches et les lumières sont magiques. Ou alors, explore en fin de journée, après 18h, quand les groupes de croisiéristes sont repartis.
La Crkva Sv. Vlaha, l'église Saint-Blaise, elle est bien plus qu'un bâtiment. C'est le cœur protecteur de la ville. Ma grand-mère disait toujours : "Saint Blaise, il a veillé sur nous quand les autres voulaient nous prendre. Il nous a prévenus, et il nous protège encore." Tu sais, il y a cette histoire, que les habitants racontent, comment un jour, en plein hiver, Saint Blaise est apparu en rêve à un prêtre, lui disant que des ennemis allaient attaquer la ville. Le prêtre a prévenu tout le monde, et ils ont pu se préparer. C'est pour ça qu'on le célèbre avec tant de ferveur, il est notre gardien éternel. Quand tu passes devant, tu ne vois pas juste une statue, tu sens la gratitude et la confiance que les gens d'ici lui portent depuis des siècles.
Quand la faim te prend, cherche les petites konobas, les tavernes locales, souvent cachées dans les ruelles. Tu peux y sentir l'odeur du poisson grillé qui flotte dans l'air, et tu vas entendre les conversations animées des locaux. Commande un "crni rižot" (risotto noir à l'encre de seiche) ou des "zelena menestra" (un plat de viande et de légumes verts) et tu sentiras la chaleur et la saveur de la vraie cuisine dalmate. Les portions sont généreuses, et le service est souvent familial, tu te sentiras comme à la maison.
Et si tu veux t'échapper un peu du cœur de la vieille ville, prends le téléphérique pour monter au Mont Srđ. Le trajet est court, tu vas sentir l'ascension douce, et en haut, l'air est frais et vivifiant. La vue est incroyable. Tu peux aussi prendre un petit bateau-taxi pour l'île de Lokrum, juste en face. Le trajet est rapide, tu sens les embruns sur ton visage. Là-bas, tu peux te promener sous les pins, sentir l'odeur de la résine, et entendre les paons qui se promènent en liberté. C'est une bouffée d'air pur et de nature.
Olya from the backstreets