Tu te demandes ce que c'est vraiment de visiter le temple de Batuan à Ubud, n'est-ce pas ? Oublie les guides, laisse-moi te raconter ce que tu vas vivre. Imagine... l'air qui te caresse le visage, un peu plus frais ici, comme si les grands arbres centenaires créaient leur propre microclimat. Tu descends de la voiture, et le premier son qui t'enveloppe, c'est ce bourdonnement continu des cigales, entremêlé parfois par des notes lointaines de gamelan, une musique douce et hypnotisante qui semble flotter depuis nulle part. Tu poses le pied sur le chemin, et tu sens la terre battue sous tes sandales, puis le début du pavé de pierre, lisse et usé par des siècles de pas. C'est comme si chaque pierre racontait une histoire silencieuse.
Tu marches un peu plus loin, et l'odeur change. Ce n'est plus juste l'air pur, mais une légère fragrance de mousse et de pierre humide, d'histoire. Tes doigts effleurent les murs, et tu sens le grain des sculptures complexes, chaque détail ciselé, frais sous tes doigts. Le portail d'entrée, le Candi Bentar, se dresse devant toi, une fente géante dans la pierre, comme si le temple s'ouvrait pour t'accueillir. Tu le traverses, et l'espace s'ouvre, le son se fait plus vaste. Tu entends le clapotis d'une petite fontaine, ou peut-être le murmure du vent dans les feuilles des arbres sacrés. C'est vaste, mais intime à la fois, chaque pavillon, chaque autel, est une œuvre d'art en soi, avec des toits en pagode qui montent vers le ciel.
Puis, une autre odeur te saisit : celle de l'encens, doux et fumé, mêlé à l'arôme des fleurs fraîches et du riz gluant. C'est l'odeur des offrandes, les 'canang sari', partout autour de toi. Tu peux presque sentir la texture des pétales de frangipanier, le croquant des feuilles de palmier tressées. Parfois, tu entends des murmures, des prières discrètes, ou le tintement d'une clochette lointaine. Ce n'est pas un lieu bruyant, c'est un lieu où le silence est habité. Tu ressens une sorte de calme, une profondeur, comme si le temps ralentissait. C'est un espace sacré où la spiritualité est palpable, même si tu ne comprends pas les mots, tu comprends le sentiment.
Côté pratique, n'oublie pas : un sarong est obligatoire pour entrer, et tu peux en louer un juste avant l'entrée si tu n'en as pas. C'est super simple. Il y a une petite contribution à l'entrée, c'est quelques roupies seulement, rien de fou. C'est plutôt pour l'entretien du lieu. Pour y aller, le matin est idéal, avant que la chaleur ne soit trop forte et que les groupes n'arrivent. Tu auras plus de tranquillité pour t'imprégner de l'ambiance. En général, une bonne heure, une heure et demie, c'est parfait pour tout voir sans te presser, prendre des photos et juste ressentir l'endroit. Ce n'est pas immense, mais chaque coin mérite qu'on s'y attarde. Pas de souci pour le parking, c'est bien organisé.
Léa from the road