Imagine. Le soleil d’Antalya caresse ta peau, pas encore brûlant, juste chaud. Tu marches, et le son de la ville moderne, un peu diffus, commence à se transformer. Les klaxons s’estompent, remplacés par une rumeur plus douce, un murmure qui monte comme une vieille chanson. Tu sens l’air, un mélange de sel marin et de poussière chaude, avec une pointe de jasmin qui flotte parfois. Et puis, tu perçois une forme immense, une ombre qui se découpe, non pas celle d’un immeuble récent, mais d’une histoire. Tu sens une légère brise qui te traverse, un souffle venu d’un autre temps.
Tu te rapproches, et l’air autour de toi devient plus frais, plus dense. Tu entends tes propres pas sur le pavé, qui résonnent différemment sous les trois arches massives. Lève la main, si tu veux, et sens la pierre. Elle est lisse par endroits, creusée par d’innombrables mains et le passage des siècles. Sous tes pieds, tu sens la légère pente du sol, une invitation à passer de l’autre côté. L’écho de voix lointaines te parvient, des rires, des conversations en turc, comme si le temps s’était plié juste pour toi. C’est comme franchir un seuil invisible, une porte non seulement vers un autre lieu, mais vers une autre époque.
Dès que tu as traversé, le monde change. Le son se densifie, un brouhaha joyeux de discussions, le tintement des verres, le cliquetis des ustensiles. Ton nez est assailli par des parfums incroyables : le café turc fraîchement moulu, des épices inconnues, la douceur des loukoums, et parfois, l’odeur salée du poisson grillé. Sens le sol sous tes pieds : ici, ce ne sont plus les pavés lisses mais des galets irréguliers, polis par des centaines d’années de passages. Chaque pas est une nouvelle texture. L’air est plus doux, plus intime, comme si les murs anciens de Kaleiçi, la vieille ville, t’enveloppaient d’une douce étreinte.
Pour y arriver, c'est super simple. La Porte d'Hadrien est en plein centre d'Antalya, elle marque l'entrée principale de Kaleiçi, la vieille ville. Tu peux la rejoindre facilement à pied depuis les grandes artères commerciales ou en tramway (l'arrêt "İsmetpaşa" est juste à côté, puis quelques minutes de marche). C'est un point de repère incontournable, tu ne peux pas la louper. Elle est toujours ouverte, jour et nuit, sans aucun droit d'entrée.
Pour vraiment en profiter, je te conseille d'y aller tôt le matin, juste après le lever du soleil, ou en fin d'après-midi, quand la lumière est plus douce et que la foule est moins dense. Une fois que tu as traversé, ne te précipite pas. Laisse-toi simplement porter par les ruelles de Kaleiçi. Il y a toujours un petit café sympa pour prendre un çay (thé turc) ou un jus de grenade frais à quelques pas seulement.
Un petit conseil pratique : porte des chaussures confortables. Les pavés de la vieille ville sont magnifiques mais peuvent être glissants et irréguliers. Fais attention aussi aux petits escaliers ou aux trottoirs inattendus. Le quartier autour de la porte est très animé avec des artistes de rue et des vendeurs, alors garde un œil sur tes affaires, comme dans tout endroit très fréquenté.
Olya from the backstreets.