Alors, tu veux savoir ce qu'on "fait" au Castell de Montjuïc ? Imagine d'abord que tu t'élèves doucement au-dessus de l'agitation de Barcelone. Tu sens l'air se faire plus frais, plus pur, et une légère brise te caresse le visage. Le son de la ville s'estompe peu à peu pour laisser place à un silence apaisant, parfois rompu par le cri d'une mouette ou le léger bourdonnement du téléphérique qui te porte. En te retournant, tu ne vois plus des bâtiments, mais une immense mosaïque de toits, de parcs et l'immensité bleue de la Méditerranée qui s'étire à l'infini. C'est une sensation de légèreté, de prendre de la hauteur sur tout le reste.
Une fois que tu poses le pied sur la terre ferme, devant le château, tu es accueilli par l'odeur de la pierre chaude sous le soleil, mêlée à des notes de pin et d'une histoire très ancienne. Tu passes sous une arche massive et tu te retrouves dans une cour immense. Le sol est fait de petites pierres, un peu inégales, qui racontent des siècles de pas. Lève la tête : les murs s'élèvent haut au-dessus de toi, imposants, et tu sens l'épaisseur de leur passé. Tu peux poser ta main sur la roche rugueuse, fraîche par endroits, et imaginer toutes les mains qui l'ont touchée avant toi. Le vent s'engouffre parfois entre les remparts, te murmurant des récits lointains.
Pour y arriver, le plus simple, c'est de prendre le funiculaire depuis la station Paral·lel (métro L2 ou L3). C'est un trajet court, inclus dans ton titre de transport habituel. Une fois en haut, tu as le choix : soit tu marches une dizaine de minutes sur un chemin agréable à travers les jardins, soit tu prends le téléphérique de Montjuïc, juste à la sortie du funiculaire. Le téléphérique coûte environ 13,50 € l'aller-retour et offre des vues incroyables. L'entrée au château est payante (environ 5 € pour l'entrée générale, mais c'est gratuit le dimanche après 15h et les premiers dimanches du mois).
À l'intérieur, tu peux explorer les différentes pièces, te perdre un peu dans les couloirs voûtés où l'écho de tes pas te suit. Dans certaines salles, l'air est plus lourd, plus frais, et tu peux presque sentir le poids des secrets qui y ont été gardés. Puis, tu débouches sur les terrasses et les remparts. C'est là que la magie opère vraiment. Le vent est plus fort ici, il te décoiffe et te fait sentir vivant. Tu peux te pencher légèrement (en toute sécurité, bien sûr !) et admirer la ville à 360 degrés. À droite, le port avec ses grues et ses bateaux qui semblent minuscules. Devant toi, toute la trame urbaine de Barcelone, jusqu'à la Sagrada Familia qui perce l'horizon. Et à gauche, la mer, scintillante, infinie. Tu entends le murmure lointain de la ville, un bruit de fond doux et constant.
Prévoyez environ 2 à 3 heures pour explorer le château tranquillement. Le matin tôt, juste à l'ouverture, c'est parfait pour éviter la foule et profiter d'une lumière douce. Sinon, la fin d'après-midi, environ une heure ou deux avant la fermeture, offre des couchers de soleil magnifiques sur la ville. Le terrain est un peu inégal par endroits, mais le château est globalement accessible, avec des rampes et des ascenseurs pour atteindre les différents niveaux.
En redescendant, tu peux choisir de flâner dans les jardins qui entourent le château. L'odeur des pins est plus présente ici, et le chant des cigales (en été) remplit l'air. Tu peux t'arrêter sur un banc, sous l'ombre d'un arbre centenaire, et juste écouter le vent dans les feuilles, sentir la terre sous tes pieds. C'est un moment de calme après l'immensité du château, une transition douce entre l'histoire et la nature, avant de retrouver l'énergie de la ville.
Pour manger, il y a un petit café à l'intérieur du château, mais les options sont limitées. Je te conseille plutôt de redescendre vers le quartier de Poble Sec, juste au pied de la colline de Montjuïc, ou même de pousser un peu jusqu'à El Raval ou El Poble-sec. Tu y trouveras plein de petits restaurants et de bars à tapas authentiques pour tous les budgets. C'est l'occasion de te mêler aux locaux et de goûter la vraie cuisine catalane.
Olya des ruelles