Alors, tu veux savoir ce qu'on *fait* vraiment à Phnom Bakheng ? Imagine. Tu te lèves avant le soleil, l'air est encore frais et porte les odeurs de la terre humide, de la végétation luxuriante qui se réveille. Tu sens la brise légère sur ta peau. Le tuk-tuk te dépose, et là, tu commences à marcher. Le chemin est large, plat au début, sous une voûte d'arbres. Tu entends le chant des oiseaux, lointain, puis plus proche, et le bruissement des feuilles sous tes pas. C'est une immersion douce, une sorte de méditation avant l'ascension.
Puis, le chemin s'élève. Tu sens la pente douce sous tes pieds, le sol devient un peu plus rocailleux, et l'air se fait plus léger, plus vif. Les arbres s'épaississent autour de toi, créant des poches d'ombre fraîche, puis s'ouvrent par intermittence, te laissant sentir le soleil sur ton visage, te rappelant que tu montes. Tu perçois le murmure d'autres voix, d'autres pas, mais aussi des moments de silence profond, juste le vent dans les feuilles et ton propre souffle. C'est un effort doux, une préparation.
Et puis, tu y es. Les marches. Elles sont raides, anciennes, usées par des siècles de pieds qui les ont foulées. Tu poses ta main sur la pierre chaude, rugueuse sous tes doigts, et tu sens l'histoire. Chaque pas est un effort, un soulèvement. Tu peux entendre ton cœur battre un peu plus fort, sentir tes muscles travailler. L'odeur de la poussière sèche et de la pierre ancienne est là. C'est une montée presque sacrée, un rite de passage vers le sommet.
Une fois en haut, c'est une toute autre sensation. L'espace s'ouvre. Le vent souffle librement, caressant ta peau et portant les parfums lointains de la jungle. Tu te tiens sur une vaste esplanade de pierre, entourée des tours du temple, leurs formes se dressant majestueusement. Tu peux sentir la chaleur de la pierre sous tes pieds, l'immensité du ciel au-dessus. Le silence n'est jamais total, il y a toujours ce bourdonnement lointain de la vie en contrebas, des voix qui s'élèvent et retombent, mais c'est un silence contemplatif, une sensation de paix et de grandeur.
Et si tu restes pour le coucher du soleil, c'est un moment magique. L'air commence à se rafraîchir, les couleurs du ciel changent, passant du bleu vif à des teintes plus chaudes d'orange et de rose. Tu sens la brise devenir plus fraîche, les ombres s'allonger. Il y a une sorte de recueillement collectif, un silence respectueux qui s'installe. Tu peux sentir l'énergie du lieu, l'anticipation partagée. C'est un tableau que tu ne vois pas avec les yeux, mais que tu ressens avec chaque fibre de ton être, un moment de pure connexion.
Pour y aller, le plus simple est le tuk-tuk depuis Siem Reap, c'est inclus dans la plupart des tours du "Petit Circuit". Le temple est ouvert de 5h du matin à 17h30, mais si tu veux le coucher de soleil, arrive bien avant 16h car il y a une limite de 300 personnes autorisées sur la structure supérieure pour le coucher du soleil. C'est "premier arrivé, premier servi", et ça se remplit vite. Le billet d'entrée pour Angkor Wat est obligatoire, bien sûr.
N'oublie pas de porter des chaussures confortables pour la marche et la montée. Prépare-toi à transpirer un peu. Prévois de l'eau, surtout s'il fait chaud. Et même si tu ne peux pas voir, sache que la descente après le coucher du soleil se fait dans le noir, alors une petite lampe de poche sur ton téléphone peut être utile. C'est une expérience intense, alors savoure chaque sensation.
Olya from the backstreets