Imagine le soleil sur ta peau, doux et chaud, après l'agitation de la ville. Tu marches, et chaque pas te mène plus haut, l'air s'éclaircit, devient plus léger. Tu entends le bruissement des pins, un murmure constant qui te berce. C'est le Parco Virgiliano, un écrin de verdure suspendu au-dessus de Naples. Tu sens l'odeur résineuse des arbres mêlée à celle, plus lointaine, de la mer. Laisse tes poumons se remplir de cet air pur. Et puis, soudain, tes doigts rencontrent le parapet frais, et tu sais que tu y es. Le vent salin vient caresser ton visage, apportant avec lui le souffle de la Méditerranée.
Ouvre tes mains, tu pourrais presque saisir l'immensité qui s'étale devant toi. De là, tu perçois la courbe élégante de la baie, la silhouette menaçante du Vésuve qui veille sur la ville, et les îles lointaines, Capri, Ischia, Procida, comme des joyaux posés sur l'eau. Leurs formes se dessinent, claires et distinctes sous tes paupières. Tu sens la chaleur du soleil sur tes joues, une invitation à t'ancrer, à respirer profondément cet instant. C'est un panorama que tu ressens avant de le "voir", une vibration qui parcourt ton corps de la tête aux pieds.
Mon grand-père, un Napolitain pur jus, disait toujours que le Parco Virgiliano, ce n'était pas juste un parc. Pour lui, c'était l'endroit où l'on venait chercher la paix. Il racontait que pendant la guerre, quand les sirènes hurlaient et que la ville tremblait, les gens montaient ici. Ils ne voyaient peut-être pas la beauté comme nous, mais ils sentaient l'air, la terre sous leurs pieds, et l'immensité de la mer. Ça leur rappelait qu'il y avait quelque chose de plus grand, de plus constant que le chaos. Il venait y lire son journal, même sans le voir, juste pour sentir le soleil et le vent, et savoir que la vie, malgré tout, continuait. C'était leur refuge, leur bouffée d'oxygène.
Pour t'y rendre, le plus simple est de prendre le bus 140 depuis Mergellina ou le 151 depuis la gare centrale, et de descendre à l'arrêt "Discesa Coroglio - Parco Virgiliano". C'est une montée, mais ça vaut le coup. Le meilleur moment ? Sans hésiter, juste avant le coucher du soleil. Les couleurs sur la baie sont irréelles. Prends de bonnes chaussures, ça monte un peu et tu auras envie de te promener sur les sentiers. N'oublie pas une bouteille d'eau, surtout en été.
Sur place, tu trouveras quelques petits kiosques pour acheter une glace ou une boisson fraîche, mais n'attends pas un grand restaurant. C'est plus pour un en-cas rapide. Il y a des toilettes publiques, ce qui est toujours bon à savoir. Le parc est bien entretenu, avec des bancs pour te reposer et profiter de la vue. Si tu as le temps, après ta visite, le quartier de Posillipo, juste en dessous, regorge de petits restaurants de poisson avec des terrasses incroyables. C'est parfait pour clôturer ta journée.
Olya des ruelles