Imagine un matin frais à Inverness. Tu te tiens là, au bord du Canal Calédonien, juste aux écluses de Muirtown. Ferme les yeux un instant. Tu entends d'abord le clapotis doux de l'eau contre les berges, puis le grincement lent et profond du bois et du métal alors que les portes massives des écluses commencent à s'ouvrir. L'air est frais, pur, il sent l'humidité de la rivière et un soupçon de terre mouillée. Tu sens cette brise légère caresser ta peau, te promettant une journée d'aventure douce. C'est ici que tout commence, là où les bateaux s'élèvent ou descendent, connectant la ville à l'immense Loch Ness.
Maintenant, tu marches. Tes pieds trouvent naturellement le rythme sur le chemin de halage, plat et accueillant. À chaque pas, le gravier crisse légèrement sous tes chaussures, un son régulier et apaisant. Tu sens le soleil, s'il est là, réchauffer doucement ton dos, ou la douceur de l'air humide si le ciel est gris, typiquement écossais. À ta droite, l'eau du canal glisse, reflétant les nuages et les arbres. Tu pourrais entendre le rire lointain d'enfants jouant dans un jardin voisin, ou le chant d'un oiseau perché. Regarde les péniches colorées amarrées, certaines avec des jardinières débordant de fleurs, d'autres avec de la fumée s'échappant d'une petite cheminée, signe d'une vie tranquille à bord. C'est une immersion lente, un rythme qui t'invite à ralentir.
Tu continues ta balade, et soudain, une colline verdoyante et mystérieuse se dresse à ta gauche : Tomnahurich Hill, le "mont des fées". Tu peux sentir l'herbe fraîche sous tes doigts si tu touches les bords du chemin. Juste après le pont, tu sens l'odeur réconfortante du café fraîchement moulu se mêler à l'air. C'est celle d'un petit café au bord du canal. Imagine-toi t'y asseoir, une tasse chaude entre tes mains, sentant la chaleur se diffuser dans tes paumes. Tu entends le doux brouhaha des conversations, des rires discrets, le cliquetis des tasses. Le goût d'un scone moelleux et beurré serait parfait ici, un vrai moment de réconfort avant de reprendre ta route.
En poursuivant, le chemin s'ouvre un peu plus. Tu sens l'espace autour de toi s'agrandir, l'air semble plus vaste. Les arbres s'espacent, laissant place à des vues plus dégagées sur la campagne environnante. Le canal, toujours ton fidèle compagnon, semble s'élargir lui aussi, comme s'il se préparait à la grandeur du loch. Tu peux entendre le chant plus net des oiseaux des champs, le bruissement des feuilles sous une brise plus forte. C'est une sensation de liberté, de se diriger vers quelque chose de plus grand. Tu te sens de plus en plus connecté à la nature sauvage de l'Écosse, loin de l'agitation de la ville. C'est une des parties les plus calmes, où tu peux vraiment te perdre dans tes pensées.
Alors, si tu veux faire cette balade, voici comment je ferais.
Départ idéal : Les écluses de Muirtown. Facile à trouver, et tu peux souvent te garer pas loin. C'est le point de départ parfait pour sentir l'énergie du canal.
Le chemin : Continue simplement sur le chemin de halage, direction sud, vers Dochgarroch. C'est plat, super facile à marcher, pas besoin d'être un pro de la rando.
À garder pour la fin : Arriver à Dochgarroch, c'est un peu magique. Le canal s'élargit et se jette dans le Loch Ness. Tu sens cette immensité s'ouvrir devant toi. C'est le moment "wow" de la balade, alors garde-le pour la fin.
Ce que je zapperais : Pour cette balade axée sur le canal, je ne ferais pas l'ascension de Tomnahurich Hill. La vue depuis le chemin de halage est déjà top, et ça te permet de rester vraiment concentré sur l'expérience du canal sans détour.
Longueur : De Muirtown à Dochgarroch, c'est environ 6-7 km aller simple. Tu peux faire l'aller-retour ou prendre un taxi/bus pour revenir à Inverness depuis Dochgarroch si tu es fatigué.
Le petit plus : Porte de bonnes chaussures, et une veste imperméable est toujours une bonne idée en Écosse, même par beau temps. Et un petit snack pour ton café au bord du canal, au cas où !
Léa de la route