Le Quai des États-Unis à Nice, pour moi, il prend toute sa dimension à la fin du printemps ou au début de l'automne, disons de mi-mai à début juin, ou de mi-septembre à début octobre. Imagine-toi. Le soleil n'est plus cette masse écrasante de l'été, mais une caresse dorée qui réchauffe ta peau sans la brûler. Tu sens cette brise marine légère, elle apporte avec elle une odeur salée, vivifiante, mêlée parfois au parfum doux et un peu sucré des fleurs qui bordent la promenade un peu plus loin. L'air est doux, juste assez frais pour te donner envie de marcher, de respirer à pleins poumons. Tu entends le clapotis régulier des vagues contre les galets, un son apaisant, presque hypnotique, qui se mêle aux rires lointains et au bourdonnement léger de la ville qui s'éveille doucement. C'est un moment où tout semble en équilibre, où tu te sens vraiment connecté à la Méditerranée.
À cette période, la foule est présente, oui, mais elle est différente de la cohue estivale. Tu ne te sens pas bousculé. Les gens sont là pour flâner, pour profiter. Tu marches sur la Promenade, et tu croises des couples main dans la main, des familles qui se promènent tranquillement, des coureurs matinaux qui saluent d'un hochement de tête. Tu entends des conversations en plusieurs langues, des éclats de voix joyeux, mais jamais agressifs. L'ambiance est détendue, un peu nonchalante. Les terrasses des cafés commencent à se remplir, mais il y a toujours une place pour toi. C'est comme si tout le monde avait compris le secret de ce moment précis : prendre son temps, juste être là.
Et le temps, justement, il joue un rôle énorme sur l'humeur du Quai. Sous un ciel d'un bleu immaculé, avec ce soleil doux, il respire la joie de vivre, l'insouciance. Mais même par un jour plus gris, avec quelques nuages qui voilent le soleil, il a son charme. La lumière devient plus douce, les couleurs de la mer et du ciel se fondent dans des nuances de gris et de bleu profond. Le son des vagues semble plus puissant, plus proche. C'est un moment pour la contemplation, pour les pensées plus profondes. Et s'il pleut ? C'est rare, mais alors le Quai se vide presque entièrement. Tu peux y marcher seul, sentir les gouttes sur ton visage, et avoir l'impression que la mer t'appartient, que tu es le seul témoin de sa puissance. Chaque humeur du ciel révèle une facette différente de ce lieu.
Pour vraiment en profiter, vise une balade en fin de matinée, vers 10h-11h, quand le soleil est déjà bien présent mais que la foule de l'après-midi n'est pas encore arrivée. Ou alors, en fin de journée, juste avant le coucher du soleil, pour les couleurs incroyables sur la mer. Pense à des chaussures confortables, car tu vas marcher sur les galets si tu descends sur la plage, ou juste beaucoup sur la promenade. Prends une petite bouteille d'eau, même si l'air est doux, tu peux avoir soif. Et n'oublie pas tes lunettes de soleil, la réverbération sur l'eau est forte. Si tu veux t'asseoir et juste observer, il y a des bancs, mais tu peux aussi trouver un coin sur les galets. Pas besoin de réserver quoi que ce soit, juste d'être là.
Olya from the backstreets