Salut les amis voyageurs !
Loin des cartes postales polies, la rivière Itaya à Iquitos est une pulsation brute de vie. Ses eaux, d'un brun rougeâtre profond, reflètent le ciel amazonien et les façades colorées des maisons sur pilotis qui s'y enracinent, formant des quartiers entiers flottant à la surface. Ici, le fleuve n'est pas un décor, mais une artère vibrante où se croisent les pirogues à moteur, les *peke-pekes*, et les *lanchas* chargées de passagers et de marchandises hétéroclites. L'air est lourd de l'humidité tropicale, mêlée aux effluves de bois mouillé, de fumée de cuisine et, parfois, de poisson frais à peine pêché. Les sons sont un orchestre incessant : le bourdonnement des moteurs, le clapotis régulier de l'eau contre les coques, et les appels lointains des vendeurs ambulants. Au crépuscule, les lumières des maisons flottantes s'allument, parsemant la surface comme des étoiles tombées, transformant le fleuve en un miroir scintillant d'une autre dimension. C'est un monde où la terre et l'eau s'entrelacent inextricablement.
L'Itaya est bien plus qu'une voie navigable ; c'est le prolongement du foyer pour des milliers de *Iquiteños*. J'ai vu un matin une femme, accroupie à l'avant de sa petite embarcation, préparer son repas sur un réchaud de fortune, tandis que son mari ramait calmement, naviguant entre les barques chargées de fruits exotiques et les canoës d'enfants allant à l'école. Pour eux, chaque trajet est une tranche de vie quotidienne, une danse intemporelle avec le fleuve qui fournit tout : transport, subsistance, et même un lieu pour les ablutions matinales. Cette rivière n'est pas juste un chemin, c'est leur monde.
Alors, prêts à vous laisser porter par le courant ?