Imagine que tu marches. Tu viens de passer sous une arche discrète, et tout change. Le sol sous tes pieds n'est plus plat mais fait de pavés anciens, irréguliers, qui te racontent des siècles d'histoires à chaque pas. L'air n'est pas le même non plus ; il est plus dense, chargé de l'odeur du pain chaud qui s'échappe des boulangeries souterraines, et d'une pointe d'épices, presque un murmure. Tu entends le brouhaha lointain de la ville moderne s'estomper, remplacé par le son plus doux de conversations en géorgien, le tintement occasionnel d'une cloche d'église et, si tu tends l'oreille, peut-être une mélodie jouée à la main. C'est ça, le Vieux Tbilissi. Tu te sens enveloppé, comme si tu venais d'entrer dans un secret bien gardé.
Tu te laisses porter par ces ruelles étroites, parfois si serrées que tu peux toucher les murs des deux côtés. Les façades en bois sculpté, souvent décrépites mais pleines de caractère, te frôlent. Tu sens la fraîcheur de la pierre sous tes doigts quand tu te penches pour regarder dans une cour intérieure, souvent luxuriante et pleine de vie cachée. Chaque coin de rue est une découverte : une petite église orthodoxe avec ses icônes dorées, un escalier en colimaçon qui monte vers l'inconnu, ou une porte colorée qui invite à l'imagination. C'est un labyrinthe sensoriel où chaque pas te rapproche d'une histoire.
Puis, l'odeur devient plus prononcée, un peu sulfureuse, chaude. Tu es arrivé au quartier des bains. Imagine la chaleur humide qui t'enveloppe dès que tu franchis le seuil d'un de ces dômes de briques. Tu entends le doux clapotis de l'eau thermale, les voix apaisées des baigneurs. La vapeur te caresse le visage, te purifie, et tu sens tes muscles se détendre instantanément. C'est une sensation de bien-être profond, presque ancestrale. Pour les bains, tu peux juste te pointer à Abanotubani, il y a plein d'options. Si tu veux une salle privée, c'est mieux de réserver un peu à l'avance, surtout le soir, mais tu peux souvent tenter ta chance sur place. Les prix varient pas mal selon le luxe, mais même les plus simples sont une super expérience.
Après ça, ton estomac commence à réclamer son dû. L'odeur du fromage fondu et de la pâte fraîche te guide. Tu entres dans un petit restaurant, et là, c'est une explosion de saveurs. Imagine le goût du *khachapuri*, ce pain au fromage chaud et moelleux, que tu déchires avec tes mains. Puis les *khinkali*, ces grandes ravioles juteuses, que tu manges en aspirant le bouillon avant la viande. Tu entends le tintement des verres de vin géorgien, les rires qui fusent, la musique traditionnelle qui te prend aux tripes. C'est une ambiance chaleureuse, généreuse, où chaque repas est une fête. Pour bien manger, ne cherche pas les endroits trop chics. Les petites "sakhli" (maisons) ou "duqani" (tavernes) sans prétention sont souvent les meilleures. Demande aux locaux leur spot préféré, tu ne seras pas déçu.
Une fois rassasié, tu as envie de prendre de la hauteur. Tu peux sentir la douce brise sur ton visage alors que tu montes, soit en téléphérique, soit à pied, vers la forteresse de Narikala. En haut, le vent te décoiffe légèrement. Tu tends l'oreille, et le bruit de la ville est comme un murmure lointain, apaisé. Devant toi, c'est un panorama immense : les toits colorés du Vieux Tbilissi, le fleuve Koura qui serpente, et les lumières qui commencent à scintiller si c'est la fin de journée. Tu sens l'immensité de l'horizon, la richesse de cette ville qui s'étale sous tes yeux. Pour monter, le téléphérique depuis le Parc Rike est super simple et rapide. Sinon, la marche est un peu raide mais offre des points de vue dingues tout du long. Le coucher de soleil d'en haut est magique.
En redescendant, les rues sont peut-être déjà illuminées, et l'ambiance change encore, plus intime. Tu peux sentir l'odeur des souvenirs : des épices, des bijoux en émail coloré, des tapis. Tu t'arrêtes devant un étal, tu touches la texture douce d'une étoffe, la fraîcheur d'un objet en argent. Tu entends les musiciens de rue qui jouent des airs mélancoliques ou entraînants. C'est le moment de ramener un petit bout de Tbilissi avec toi. Pour les souvenirs, le marché du Pont Sec est top pour des objets anciens et des œuvres d'art. Pour des trucs plus classiques, il y a plein de petites boutiques dans le Vieux Tbilissi même. N'hésite pas à marchander gentiment !
Olya from the backstreets