Imagine poser le pied sur les ruelles de Ciutadella, et sentir tout de suite cette douce caresse sous vos semelles. Une grande partie de la vieille ville est un tapis de pierre blonde, lisse et polie par le temps, comme si chaque pas vous invitait à glisser plus loin dans son histoire. Vous entendez le léger frottement de vos chaussures sur cette surface douce, un murmure qui vous accompagne tandis que l'air, ici, porte un parfum subtil de pierre chaude et de fleurs de bougainvilliers qui débordent des balcons. C'est une invitation à vous laisser porter, à suivre le courant.

Puis, sans prévenir, la texture change. Vous sentez sous vos pieds le relief des pavés, plus anciens, plus irréguliers. C'est un rythme différent, un pas qui se fait plus attentif. Ces chemins-là sont souvent plus étroits, comme des veines sinueuses qui serpentent entre des murs de calcaire. Vous tendez la main, et vos doigts effleurent la pierre fraîche, parfois rugueuse, parfois polie, ressentant l'âge de ces bâtisses. Ces passages intimes vous guident, vous serrent un instant, avant de s'ouvrir soudainement sur une placette baignée de lumière, où le son des voix et le cliquetis des tasses vous accueillent, comme une respiration après l'intimité des ruelles. C'est une danse constante entre l'ouverture et le secret, vous tirant toujours plus loin, toujours plus profond.

Côté pratique, pour profiter pleinement de cette exploration sensorielle, privilégiez des chaussures confortables avec une bonne semelle. Les pavés, bien que magnifiques, peuvent être exigeants pour les pieds sensibles ou les talons. La plupart des rues du centre historique sont piétonnes, ce qui est un vrai bonheur pour flâner, mais gardez en tête que l'accès peut être un peu plus complexe pour les poussettes ou les personnes à mobilité réduite par endroits, à cause des reliefs et des escaliers occasionnels. Le matin tôt ou en fin d'après-midi, la lumière est sublime et la chaleur plus supportable, vous permettant d'apprécier chaque détail sans vous presser.

Max en vadrouille

Tu te demandes quand Ciutadella, à Minorque, se révèle sous son meilleur jour ? Oublie les calendriers, ferme les yeux et imagine. C'est à la fin du printemps, disons début juin, ou alors au début de l'automne, vers septembre. L'air n'est pas lourd, non. Il est doux, comme une caresse tiède sur la peau, juste assez chaud pour que tu puisses te promener sans te sentir étouffé par la chaleur, mais avec cette promesse constante d'une brise marine rafraîchissante. Tu respires profondément et c'est un mélange subtil : l'odeur salée de la Méditerranée qui remonte du port, mêlée à celle des bougainvilliers en fleurs qui débordent des murs blancs, et parfois, si tu passes près d'une pâtisserie le matin, cette fragrance irrésistible d'ensaimadas tout juste sorties du four. Le soleil, lui, ne te tape pas sur la tête ; il inonde les ruelles d'une lumière dorée, chaude, qui rend chaque pierre des bâtiments ocres presque vibrante.

À ce moment-là, la foule est présente, oui, mais elle est comme une mélodie douce, pas un brouhaha cacophonique. Tu entends le murmure des conversations, des rires d'enfants qui jouent sur les places, le tintement des verres sur les terrasses qui commencent à s'animer. Il y a du monde, mais assez d'espace pour que tu puisses te frayer un chemin sans te sentir bousculé. Les gens se promènent tranquillement, les habitants sortent pour leur *paseo* du soir, les familles se retrouvent. C'est une énergie joyeuse, détendue, pas l'effervescence frénétique de la haute saison où chaque pas est une course d'obstacles. Tu peux t'asseoir à une terrasse, boire un verre de vin local et sentir cette atmosphère conviviale t'envelopper, sans te sentir pressé par le temps. C'est une ambiance qui t'invite à la flânerie, à prendre ton temps et à simplement *être*.

Le temps, ici, a un impact énorme sur l'ambiance, mais pas toujours comme on l'imagine. Une journée ensoleillée, comme celle que je te décris, baigne tout d'une lumière éclatante et d'une chaleur douce qui invite à la détente. Mais imagine une journée où le vent, la tramontane, se lève. Ce n'est pas une brise légère, c'est un vent puissant qui fait claquer les drapeaux et agite les palmiers. Le port, d'habitude si calme, se met à respirer plus fort, les vagues viennent lécher les quais avec plus d'insistance. L'ambiance devient plus brute, plus sauvage, presque dramatique. Les cafés se remplissent de gens cherchant refuge, et le son du vent qui siffle dans les ruelles étroites ajoute une couche de mystère à la ville. Tu peux sentir l'air devenir plus frais, plus sec. C'est une autre facette de Ciutadella, plus intime, qui te pousse à te blottir dans un coin cosy avec un bon chocolat chaud. La ville, même sous un ciel couvert, conserve son charme, mais il est teinté d'une mélancolie douce, d'une invitation à l'introspection, loin de l'effervescence estivale.

Pour résumer, si tu veux vivre Ciutadella dans sa plénitude, vise fin mai-début juin ou début septembre. Tu auras le meilleur compromis entre une météo idéale et une affluence agréable. Pense à réserver tes hébergements et tes restaurants favoris un peu à l'avance, car même si la foule est moins dense qu'en plein été, ces périodes sont prisées pour une bonne raison. N'oublie pas une petite veste pour les soirées qui peuvent se rafraîchir, surtout si le vent souffle, et des chaussures confortables pour explorer les ruelles pavées. La ville se découvre à pied, alors prépare-toi à marcher et à te laisser porter par son atmosphère unique.

Clara du Chemin

Oublie tout ce que tu crois savoir sur les îles. À Ciutadella, tu ne débarques pas, tu entres dans un murmure. Imagine la lumière qui glisse sur la pierre dorée, celle qui a vu passer des siècles. Tu sens cette douce chaleur sous tes pieds, même à l'ombre des ruelles étroites. L'air te caresse le visage, portant à peine un soupçon de sel marin et une promesse de sérénité. C'est comme si la ville respirait, lentement, profondément, t'invitant à faire de même.

En t'enfonçant dans le dédale des rues, tu n'es plus un simple visiteur. Chaque pas sur les pavés inégaux est une conversation silencieuse avec le passé. Tu entends le clapotis lointain de l'eau, comme un battement de cœur régulier, te guidant vers le port. L'odeur du poisson frais se mêle à celle du jasmin qui s'échappe des patios secrets. Tes doigts effleurent les murs rugueux des bâtisses, certains recouverts de mousse, d'autres lisses et polis par le temps. C'est une danse sensorielle, un ballet où chaque sens est invité.

Tu sais, ma grand-mère, elle disait toujours que Ciutadella, c'est comme une vieille dame qui a tout vu et qui tient bon. Elle racontait comment, en 1558, quand les Ottomans sont arrivés, la ville a été mise à sac. Mais même après ça, elle s'est relevée, pierre par pierre. Elle disait que c'est pour ça que les gens ici sont si fiers de leurs traditions, de leurs fêtes de Sant Joan. Ce n'est pas juste du folklore, c'est le souvenir gravé dans les pierres, la mémoire de ce qu'ils ont traversé ensemble. Chaque ruelle, chaque place, c'est une page de cette histoire de résilience.

Pour la vivre vraiment, vise la fin d'après-midi. La lumière est dingue et la chaleur retombe. Ne te prends pas la tête avec la voiture, le centre est piéton et tu vas galérer à te garer. L'idéal, c'est de flâner, puis de te poser au port pour dîner. Les restos de fruits de mer là-bas sont top, mais check les prix avant, certains sont un peu touristiques. Si tu cherches un truc plus local, perds-toi dans les petites rues derrière la cathédrale, il y a des pépites. Et surtout, prends le temps de juste t'asseoir et regarder la vie passer.

Quand le soleil se couche et que les lumières s'allument, Ciutadella se transforme encore. Le vent frais du soir apporte le son lointain d'une guitare, et tu sens cette douce mélancolie, ce regret de devoir partir. Mais aussi cette certitude que tu emportes un morceau d'elle avec toi, gravé non pas dans ta mémoire visuelle, mais dans chaque fibre de ton être. C'est ça, la magie de Ciutadella : elle se ressent plus qu'elle ne se voit.

Chloé du bout du monde

Imagine Ciutadella, pas seulement comme un point sur une carte, mais comme une sensation. Si tu cherches l'endroit parfait pour capturer son âme, dirige-toi vers le Mirador del Port Antiguo, juste là où la ville ancienne plonge vers la mer.

Tu te tiens sur la pierre chaude, usée par des siècles de pas. Ferme les yeux un instant. Tu respires l'air salin, mêlé à une légère odeur de pierre ancienne chauffée par le soleil et, si le vent est bon, une pointe subtile de diesel des bateaux qui sommeillent en bas. Tu entends le clapotis doux de l'eau contre les coques, un murmure constant qui te berce. Parfois, une mouette crie au loin, et tu perçois le tintement lointain des mâts, un son cristallin dans l'air calme. Ouvre les yeux. Devant toi, le port s'étire, comme une langue d'eau bleue et calme, bordée de maisons aux façades ocre et blanches. Tu peux presque sentir l'histoire sous tes doigts en touchant le vieux mur de pierre. C'est un tableau vivant, où chaque détail, même le plus infime, te raconte une histoire de marins, de commerce et de soleil méditerranéen.

Pour le côté pratique, ce spot est idéalement situé, à deux pas de la Plaça des Born. C'est super facile à trouver, tu suis juste les petites ruelles qui descendent vers le port. Pour ta photo, essaie de cadrer large pour choper les bateaux colorés et les vieilles bâtisses qui bordent l'eau – ça donne vraiment l'ambiance. Le meilleur moment ? Sans hésiter, le coucher du soleil. La lumière devient dorée, presque magique, et elle embrase les façades des maisons. Les couleurs sont incroyables, et l'eau du port se transforme en un miroir scintillant. L'ambiance est aussi parfaite : la ville s'éveille doucement pour la soirée, les terrasses commencent à se remplir, mais il y a encore cette quiétude avant l'agitation nocturne. Si tu es plutôt du matin, le lever du soleil est aussi top pour une lumière douce et moins de monde, mais le coucher de soleil à Ciutadella, c'est vraiment quelque chose à vivre.

Olya from the backstreets

Salut les amis voyageurs ! Je reviens tout juste de Ciutadella à Minorque et j'ai tellement de choses à vous raconter. Vous savez, ce n'est pas juste une ville, c'est une sensation. Imaginez... vous marchez, vos pieds sentent le pavé usé par des siècles d'histoires. Autour de vous, c'est une caresse de pierre dorée, chauffée par le soleil méditerranéen. Les ruelles sont si étroites que parfois, vous pouvez presque toucher les murs des deux côtés. Vous entendez le lointain tintement des cloches, un écho doux qui se mêle au chuchotement du vent dans les arches. Fermez les yeux un instant : vous sentez cette odeur, un mélange subtil de vieille pierre, de sel marin porté par la brise et, le soir, un parfum enivrant de jasmin qui s'échappe des patios secrets. C'est comme si la ville respirait avec vous, une respiration lente et profonde.

Puis, vous descendez vers le port, et là, c'est une autre symphonie. Vous sentez l'air se rafraîchir un peu, plus humide, avec cette odeur caractéristique de la mer, des algues et du gazole des bateaux. Votre main peut presque sentir le balancement doux des mâts qui claquent légèrement contre le vent. Le soir, c'est comme si la lumière elle-même dansait sur l'eau. Vous entendez les rires, les conversations qui montent des terrasses, le cliquetis des verres. C'est un tableau sonore et olfactif vivant, vibrant, mais jamais agressif. Il y a une certaine mélancolie douce dans l'air, surtout au coucher du soleil, quand le ciel prend des teintes incroyables et que les bateaux se transforment en silhouettes sombres. C'est un moment où tout ralentit, où chaque fibre de votre corps se détend.

Maintenant, pour être honnête, tout n'est pas parfait, surtout si vous n'êtes pas préparés. Ciutadella peut être bondée, surtout en fin d'après-midi et en soirée, quand les bateaux de croisière déversent leurs passagers et que tout le monde veut voir le coucher de soleil. Si vous détestez les foules, visez le matin tôt, genre 8h-10h. C'est là que la ville est à vous, silencieuse, magique. Pour se garer, c'est un enfer en plein été. Sérieusement, oubliez la voiture dans le centre. Cherchez les parkings payants un peu plus éloignés ou, mieux, utilisez les transports en commun si vous venez d'ailleurs sur l'île. Les taxis sont aussi une option, mais ça monte vite.

Une chose qui m'a vraiment surprise, c'est la qualité de la nourriture, même dans des petits endroits qui ne paient pas de mine. Ne vous jetez pas sur le premier resto sur le port. Osez vous perdre un peu dans les ruelles adjacentes à la Plaça des Born. C'est là que vous trouverez les pépites, les vrais "menjars" locaux. Demandez aux locaux, ils sont super sympas. Et un truc : si vous voulez aller à la plage depuis Ciutadella, il y a des bus qui partent du centre et qui vous emmènent à Cala en Blanes ou Cala Galdana en 15-20 minutes. Pas besoin de voiture pour profiter des criques si vous n'êtes pas équipés.

Olya from the backstreets

Imaginez que vous entrez dans Ciutadella, et immédiatement, l'air change. Ce n'est pas seulement la chaleur du soleil sur votre peau, mais une brise légère qui apporte l'odeur du sel du port tout proche, mêlée à quelque chose de plus doux – peut-être le jasmin d'un patio caché, ou l'arôme chaud et levuré du pain fraîchement sorti du four d'une petite boulangerie nichée au coin d'une rue. Vous marchez, et sous vos pieds, vous sentez les galets lisses et usés, chacun d'eux racontant une histoire de siècles. Écoutez. Au-delà du doux murmure des conversations d'une terrasse de café, vous pourriez capter le tintement lointain et mélodieux d'une cloche d'église, ou le clapotis doux et rythmique de l'eau contre les bateaux dans le vieux port. Lorsque vous tournez dans une ruelle étroite, l'air se rafraîchit ; les murs de pierre gardent la chaleur du jour mais offrent une ombre bienvenue, une sensation d'enfermement ancien avant que vous n'émergiez sur une place baignée de soleil, sentant l'espace s'ouvrir autour de vous comme une grande étreinte.

Bon, passons au côté pratique pour une seconde. Si vous envisagez de vous déplacer à Ciutadella et avez besoin d'un fauteuil roulant ou d'un scooter, c'est tout à fait faisable. Votre meilleur pari est généralement une "farmacia" (pharmacie) ou une "ortopedia" – ce sont des magasins spécialisés dans le matériel médical. Il y en a plusieurs dans le centre-ville de Ciutadella. Ils ont souvent un éventail d'options, des fauteuils roulants manuels aux scooters électriques. La disponibilité peut varier, surtout en haute saison, donc c'est toujours malin d'appeler un jour ou deux avant d'en avoir besoin. Demandez simplement "alquiler de silla de ruedas" (location de fauteuil roulant) ou "alquiler de scooter eléctrico" (location de scooter électrique). Les prix varient pas mal selon le type et la durée, mais attendez-vous à payer peut-être 10-20 euros par jour pour un fauteuil manuel, et plus pour un scooter électrique. N'hésitez pas non plus à demander à la réception de votre hôtel ou à l'office de tourisme local leurs recommandations – ils connaissent souvent les meilleurs endroits.

À la prochaine aventure,

Léa de la route

Imagine que tes pieds foulent les pavés anciens, doux et usés par des siècles de passages. L'air est tiède, légèrement salé, et porte des échos de conversations lointaines, un mélange de catalan et d'espagnol qui monte et descend comme une mélodie. Tu sens le soleil sur ta peau, mais aussi la fraîcheur des murs en pierre calcaire qui t'entourent, offrant un refuge apaisant. Ce n'est pas une arrivée bruyante, mais une immersion douce, comme si la ville t'invitait à ralentir dès le premier instant.

Puis, tu sens l'air marin devenir plus vif et plus frais à mesure que tu descends vers le port. Le chemin est une pente douce, parfois un peu raide, et tu peux presque entendre le cliquetis des mâts de bateaux l'un contre l'autre, un son rythmique qui te guide. L'odeur du sel et du poisson frais s'intensifie, et tu perçois le mouvement discret de l'eau. Pour prendre un verre ou un bon dîner, les terrasses le long du quai sont parfaites. Beaucoup proposent des fruits de mer pêchés le matin même. Si tu cherches un souvenir gourmand, le marché juste à côté du port propose des produits locaux, comme le fromage de Mahón.

Les ruelles te guident, fraîches et étroites, presque comme des canyons de pierre. Tu entends le doux écho de tes propres pas et parfois le murmure d'une fontaine cachée. Tes doigts effleurent les façades des bâtiments, sentant la texture rugueuse de la pierre ancienne et la fraîcheur apaisante qu'elle retient. Ne te presse pas, laisse-toi porter. La Plaça des Born est le cœur, imposante, avec ses arcades. La Cathédrale, juste derrière, est un incontournable pour son architecture massive et silencieuse qui impose le respect. Si tu cherches des objets uniques, les petites boutiques d'artisans sont souvent nichées dans ces passages, offrant des bijoux faits main ou des céramiques locales.

L'odeur des plats mijotés te chatouille les narines à chaque coin de rue, te tirant vers les petites tables. Tu peux sentir le parfum des herbes aromatiques, de l'huile d'olive chaude et des fruits de mer tout juste grillés. Goûte absolument le *tumbet*, un plat de légumes au four, ou la *caldereta de llagosta* si tu veux te faire plaisir avec de la langouste. Pour un dîner simple et authentique, cherche un petit restaurant qui propose des plats de poisson frais du jour, souvent inscrits sur une ardoise à l'entrée. Les tapas sont aussi une excellente option pour goûter à tout.

Alors que le jour décline, une douceur enveloppe la ville. Le soleil se couche lentement, te laissant sentir l'air se rafraîchir sur ta peau. Les sons de la journée s'estompent, remplacés par le bourdonnement plus feutré de la vie nocturne qui commence. Tu peux entendre le tintement lointain de verres qui s'entrechoquent et des rires qui montent des terrasses. C'est le moment de trouver un banc, ou un petit coin tranquille près du port, et de juste sentir cette paix s'installer.

Si tu as un peu de temps et que tu veux explorer au-delà de la ville, louer un scooter est le moyen le plus simple de se déplacer. Cela te permet d'atteindre facilement les plages à proximité comme Cala en Blanes ou Cala en Forcat, à seulement quelques kilomètres. Pour une vue imprenable au coucher du soleil, le phare de Punta Nati n'est pas très loin en voiture, mais attention, le chemin est un peu rocailleux.

Léa en vadrouille

Imaginez Ciutadella. Pas juste un nom sur une carte, mais une sensation. Vous posez le pied sur le pavé, encore frais de la nuit, même si le soleil commence déjà à réchauffer les pierres antiques. L'air ici… il est unique. Au-delà du goût salé habituel de la mer, il y a un parfum subtil, presque secret, surtout tôt le matin. C'est le murmure du jasmin et du chèvrefeuille, accrochés aux vieux murs, mêlé à l'odeur douce et légère des *ensaïmadas* fraîchement cuites d'une boulangerie voisine. Vous l'entendez aussi, non seulement les cloches lointaines de l'église, mais le clic doux et rythmique du balai d'un balayeur de rue sur les pavés lisses, un son si délicat qu'on a l'impression que la ville elle-même s'éveille, s'étire. C'est une symphonie tranquille, une promesse de la journée.

Vous vous enfoncez dans le labyrinthe des ruelles étroites, la lumière du soleil jouant à cache-cache entre les hauts bâtiments couleur ocre. L'air change, devenant plus frais, presque comme si vous entriez dans une grotte naturelle, en passant sous des passages voûtés. Vos doigts effleurent le plâtre rugueux et chauffé par le soleil d'un vieux mur, puis la pierre fraîche et lisse d'une porte ornée. Écoutez attentivement : vous pourriez capter le murmure d'une conversation venant d'une fenêtre ouverte au-dessus, le tintement de tasses en céramique, ou le cliquetis lointain et rythmique d'un mât de bateau contre un gréement, là-bas, au port. C'est une ville qui respire, où chaque recoin recèle une nouvelle texture, un nouvel écho.

Pour vous déplacer à Ciutadella ? Facile. La majeure partie de la vieille ville est piétonne, ce qui est parfait pour flâner. Si vous logez en dehors du centre, les bus sont bien connectés, surtout depuis Mahón ou les plages. Les taxis sont aussi facilement disponibles. Pour la meilleure ambiance, visez la fin du printemps (mai-juin) ou le début de l'automne (septembre-octobre). Vous éviterez la foule estivale et la chaleur, et le temps est toujours magnifique pour explorer. Sérieusement, ça change énormément votre expérience.

Quand la faim se fait sentir, évitez les pièges à touristes juste au bord du port. Aventurez-vous quelques rues plus loin dans la vieille ville. Cherchez les petites *cafeterias* ou *tavernas* familiales nichées sur des places plus calmes. Leur *menú del día* (menu du jour) est généralement d'un excellent rapport qualité-prix et vous offre des plats locaux authentiques. Ne partez pas sans avoir goûté la *sobrassada* (une saucisse sèche) ou le fromage local, le *formatge de Maó*. Et pour une collation rapide et délicieuse, prenez une *empanada* dans une boulangerie locale – elles sont parfaites à emporter pendant que vous explorez.

Olya from the backstreets

Imagine-toi à Ciutadella, le soleil de Minorque caressant ta peau. Tu sens cette brise marine légère qui apporte avec elle des effluves de sel et, parfois, le parfum des bougainvilliers en fleur. Tes oreilles perçoivent le doux cliquetis des mâts des bateaux au port, mêlé aux rires lointains des enfants et au murmure des conversations en catalan. Tu marches sur les pavés anciens, certains lisses et polis par des siècles de pas. C'est magnifique, oui, mais attention où tu poses le pied, surtout après une averse ou si la rosée du matin est encore là. Ces pierres, si belles, peuvent devenir incroyablement glissantes. Pense à des chaussures avec une bonne adhérence, celles qui te donnent confiance même sur une surface mouillée. Un pas hésitant peut vite te faire perdre l'équilibre.

En t'enfonçant un peu plus dans les ruelles étroites de la vieille ville, tu vas découvrir des passages secrets, des arches en pierre et des cours intérieures cachées. Le sol change. Ce ne sont plus les larges pavés du port, mais des dalles irrégulières, parfois bombées, parfois enfoncées. Tu peux sentir la texture rugueuse de la pierre sous tes pieds, chaque pas est un peu différent. Il y a des creux, des bosses, et des fissures qui racontent l'histoire de la ville. C'est ce qui fait son charme authentique, mais garde les yeux ouverts. Une petite marche inattendue, une pierre qui dépasse plus que l'autre… il est facile de trébucher si tu es absorbé par la beauté des façades ou le chant lointain d'une guitare. Prévois des chaussures qui tiennent bien la cheville, ou du moins qui te permettent de sentir le sol sans te tordre un pied. Tes chevilles te remercieront.

Quand tu te promènes dans les zones plus fréquentées, surtout autour des marchés ou des lieux très touristiques, tu peux rencontrer des gens très "amicaux". Ils peuvent essayer de te vendre des choses, ou même te demander de l'aide pour signer une pétition ou te "donner" quelque chose gratuitement. Mon conseil, c'est de rester vigilant sans être parano. Si quelqu'un s'approche de toi de manière un peu trop insistante ou te propose quelque chose qui semble trop beau pour être vrai, c'est probablement le cas. Un simple "non, merci" ferme mais poli, et continue ton chemin. Ne te laisse pas distraire, et garde toujours un œil sur tes affaires personnelles, surtout ton sac à dos ou ton portefeuille. L'idée n'est pas de te faire peur, juste de te rappeler de faire preuve de bon sens, comme tu le ferais n'importe où ailleurs. Profite de l'ambiance, mais reste conscient de ce qui t'entoure.

Chloé en Chemin

Imagine une brise douce qui caresse ton visage, portant avec elle le parfum salé de la mer et l'arôme sucré des figuiers. Tu es à Ciutadella, une ville qui murmure des histoires à chaque coin de rue. Mais si ton cœur bat au rythme des ailes, si tu cherches la mélodie discrète d'un chant d'oiseau, alors oui, Ciutadella a des pépites pour toi. Ce n'est pas une réserve ornithologique géante, non, mais une toile de fond magnifique pour observer la vie ailée qui s'y déroule, discrètement mais sûrement.

Tu entends le cri perçant des martinets qui zèbrent le ciel au-dessus des toits ocres, surtout au crépuscule. Leurs acrobaties sont un spectacle à elles seules ! Près du port, avant que l'agitation ne s'installe au lever du soleil, les mouettes te tiendront compagnie, leurs plaintes familières se mêlant au clapotis des bateaux. Si tu te poses tranquillement sur les bancs des petites places ombragées, comme la Plaça des Born ou le long des remparts, tu pourrais apercevoir des moineaux affairés ou la silhouette rapide d'une hirondelle. Pour une observation plus poussée, les sentiers côtiers juste à la sortie de la ville, comme ceux qui mènent vers le phare de Punta Nati, sont des havres de paix où l'on peut surprendre des fauvettes ou des serins dans la garrigue. Le printemps et l'automne sont tes meilleurs alliés pour les migrations, mais même en plein été, l'aube et le crépuscule sont les moments magiques où la faune s'éveille ou se prépare à la nuit. C'est là que la lumière est la plus douce et que le silence permet d'entendre le moindre frémissement.

Léa from the road