Imagine le contraste. Tu viens de quitter le brouhaha incessant de Tokyo, le vrombissement des voitures, les annonces des magasins. Et là, soudain, le silence te frappe. Tu sens l'air devenir plus léger, comme si tu respirais un autre temps. Devant toi se dresse l'immense porte Sangedatsumon du temple Zojo-ji, un colosse de bois vermeil qui semble veiller sur la ville depuis des siècles. Tu l'imagines si grande que tu dois lever la tête pour en apercevoir le sommet, sentant presque le poids de l'histoire qu'elle porte. C'est une entrée vers un autre monde, un havre de paix au pied de la Tokyo Tower, dont la silhouette rouge et blanche se dresse, étrangement silencieuse, juste derrière. Tu marches sur le chemin de gravier, chaque pas un petit craquement sous tes pieds, et tu sens une sérénité inattendue t'envelopper.
En t'avançant plus loin, tu perçois une odeur douce et persistante d'encens, une brume légère qui flotte dans l'air, te rappelant la spiritualité du lieu. Le grand pavillon principal, le Daiden, se dresse majestueusement devant toi. Tu peux presque sentir la texture lisse de ses piliers en bois sous tes doigts, ou la fraîcheur du vent qui s'engouffre sous ses larges toits. Parfois, un son lointain, grave et profond, résonne – c'est la cloche du temple qui marque l'heure ou une prière. Tu te laisses guider par ces sensations, te perdant un instant dans la contemplation de ce lieu qui a traversé les âges, un véritable cœur battant d'histoire et de dévotion.
Mais le moment le plus poignant, celui qui te prend aux tripes, se trouve un peu à l'écart, dans le jardin de Sokuten-en. C'est là que se dressent des centaines, des milliers de petites statues de Jizo, protecteurs des enfants, notamment ceux partis trop tôt. Tu imagines la douceur de leurs petites capes faites main, la délicatesse des petites éoliennes colorées qui tournent doucement au gré du vent. Tu entends le léger cliquetis de ces moulins à vent, un son presque mélancolique mais aussi plein d'espoir, comme une berceuse murmurée par la brise. Tu sens la solennité de l'endroit, l'amour et le chagrin mêlés qui émanent de chaque offrande, de chaque petite fleur déposée. C'est un endroit où le temps s'arrête, où tu te sens connecté à l'humanité dans sa forme la plus pure et la plus vulnérable.
Juste une petite mise en garde pour tes pieds, l'ami(e) : le sol au Zojo-ji peut être un peu traître par endroits. Les allées sont souvent en gravier, mais autour des bâtiments ou près des marches, tu trouveras des dalles en pierre qui peuvent devenir glissantes, surtout après une averse ou s'il y a eu de la rosée matinale. Fais gaffe aux pavés aussi, certains sont un peu inégaux, donc regarde où tu mets les pieds, surtout si tu es absorbé(e) par la beauté des lieux. Des chaussures confortables et avec une bonne adhérence, c'est la clé !
Autre chose à savoir, histoire de rester tranquille : comme dans beaucoup de lieux touristiques, tu pourrais être approché(e) par des gens qui veulent te vendre des choses, te proposer des "cadeaux gratuits" ou te faire signer des pétitions. La plupart du temps, c'est inoffensif, mais ça peut être un peu insistant. Mon conseil, c'est d'être poli(e) mais ferme si tu n'es pas intéressé(e). Un simple "Non, merci" ou un signe de la main suffit généralement. Tokyo est super sûr, mais la vigilance habituelle, comme partout ailleurs, ça ne fait jamais de mal.
Enfin, pour profiter au max : en été, il peut faire vraiment chaud et humide. Pense à avoir une petite bouteille d'eau avec toi, il y a des distributeurs pas loin si besoin. Le temple est assez étendu, mais globalement, c'est facile de s'y déplacer. Il y a des rampes pour les poussettes ou les fauteuils roulants autour des zones principales, mais certaines parties plus anciennes ou des jardins peuvent avoir des marches. Le matin tôt ou en fin d'après-midi, c'est souvent plus calme et la lumière est incroyable pour les yeux et l'ambiance.
À la prochaine aventure !
Olya from the backstreets