Alors, tu te demandes ce qu'on fait vraiment à Gizeh, hein ? Surtout autour de la Pyramide de Mykérinos, la plus petite des trois grandes. Imagine le soleil qui tape sur ta peau dès que tu sors de la voiture, un soleil sec, chaud, qui te rappelle que tu es en plein désert. L'air est épais de poussière ancienne, tu la sens sur tes lèvres. Au loin, tu entends un murmure constant – des voix, le vent, parfois le klaxon d'une voiture, mais tout ça est écrasé par la présence monumentale des pyramides. Mykérinos, ou Menkaure, comme on dit en anglais, est la dernière, la plus modeste en taille, mais pas en sensation. Tu la vois se découper sur le ciel, un bloc sombre et massif, avec encore quelques-unes de ses pierres de parement en granite rouge qui brillent, comme des cicatrices polies par le temps. Tu sens sous tes pieds le sable et les petits cailloux qui crissent à chaque pas, une marche lente mais inévitable vers elle.
Pour t'approcher, il faut déjà avoir ton ticket pour le plateau de Gizeh, que tu prends à l'entrée principale. Ensuite, si tu veux aller DEDANS la pyramide de Mykérinos, il faut un ticket supplémentaire. Il y a souvent une petite file, mais ça avance bien. Les prix changent, mais compte environ 200-240 EGP pour le plateau et dans les 100 EGP de plus pour Mykérinos. C'est ouvert du matin, genre 8h, jusqu'à la fin de l'après-midi, vers 17h. Une fois que tu as ton sésame, tu te diriges vers l'entrée. L'air devient un peu plus frais, tu sens comme une aspiration venant de l'intérieur, c'est l'appel du temps.
Tu te penches, car l'entrée est basse, et tu sens l'air changer instantanément. Il devient plus lourd, plus frais, chargé d'une odeur de pierre et de poussière millénaire, un peu comme une cave très ancienne. Tu t'engages dans un couloir étroit, ta main frôle les parois de pierre rugueuse, tu sens les aspérités, la fraîcheur de la roche. Le sol est souvent un peu glissant, parfois une légère pente. Tes pas résonnent, et tu entends ton propre souffle, peut-être celui d'autres visiteurs, mais tout est étouffé par l'épaisseur de la pierre autour de toi. Il fait sombre, mais des lumières tamisées te guident. Tu descends, tu descends, le silence s'épaissit, le poids de la pyramide au-dessus de toi est presque palpable. Puis tu arrives dans la chambre funéraire, une pièce simple, taillée à même la roche, brute. Tu sens l'humidité, la solitude des lieux. Il n'y a rien à voir vraiment, juste l'espace, le vide, et l'écho de milliers d'années.
Quand tu remontes et que tu ressors, c'est comme une renaissance. Le soleil te frappe de nouveau, l'air extérieur te semble soudain léger et vif. Tu clignes des yeux pour t'habituer à la lumière aveuglante. Tu te tiens au pied de la pyramide, tu sens le vent sur ton visage, et tu réalises l'immensité du site. Juste à côté de Mykérinos, tu as les trois petites pyramides des reines, plus basses, comme des sentinelles. C'est l'occasion de prendre de l'eau (il y a des petits kiosques sur le site, mais prévois la tienne, c'est plus sûr), de trouver des toilettes (souvent basiques mais présentes), et de te poser un instant pour admirer le panorama. De là, tu as une vue incroyable sur les trois grandes pyramides alignées.
Un conseil : vas-y tôt le matin. Vraiment tôt. Tu auras moins de monde et la chaleur est plus supportable. Porte des chaussures confortables, car tu vas marcher sur des terrains inégaux. Et n'oublie pas un chapeau ou une casquette et de la crème solaire. Si des vendeurs t'abordent, un "non merci" ferme mais poli suffit. Ne te sens pas obligé d'acheter quoi que ce soit. L'important, c'est de prendre ton temps pour *ressentir* l'endroit. Ce n'est pas juste des pierres, c'est une connexion avec quelque chose d'immense, d'ancien, qui te laisse une sensation de petitesse et d'émerveillement. C'est une expérience qui te reste, crois-moi.
À la prochaine aventure !
Olya des chemins de traverse