Imagine que tu laisses derrière toi le tumulte de Cancún, la chaleur vibrante des plages. Tu roules, et peu à peu, les palmiers se densifient, la route se fait plus intime. Et puis, tu arrives à Cenote Nohoch Nah Chich. Ce n'est pas juste un trou d'eau, c'est une porte vers un autre monde. Tu respires l'air, plus lourd, plus humide, empreint d'une odeur de terre mouillée et de végétation luxuriante. Tu entends le chant des oiseaux qui filtre à travers la canopée dense, un murmure constant qui te berce avant même de plonger. Ce n'est pas une piscine, c'est l'âme de la jungle qui s'ouvre à toi.
Tu t'approches de l'entrée. L'air se rafraîchit d'un coup, une fraîcheur bienvenue qui te pince la peau. Tu descends quelques marches rudimentaires, et la lumière du soleil s'estompe, remplacée par une pénombre douce. Tu sens l'humidité s'intensifier, comme un voile léger qui se pose sur ton visage. Le silence n'est plus le même ; il est plus profond, interrompu seulement par le goutte-à-goutte régulier de l'eau qui sculpte la pierre depuis des millénaires. Tu plonges tes doigts dans l'eau. Elle est fraîche, incroyablement limpide, presque irréelle. C'est comme caresser du velours liquide, une sensation qui te prend par surprise.
Pour y aller, oublie les bus de ville. Nohoch Nah Chich est un peu excentré, près de Tulum, donc depuis Cancún, le plus simple est de louer une voiture ou de prendre un "collectivo" (minibus partagé) jusqu'à l'entrée, puis un taxi ou un "mototaxi" si tu n'as pas de voiture. L'entrée coûte environ 300-400 pesos, parfois plus si tu prends un guide sur place (ce que je recommande pour la première fois). Le gilet de sauvetage est obligatoire et inclus, et le masque-tuba aussi. Pas besoin de traîner ton propre équipement lourd.
Une fois équipé, tu te laisses glisser dans l'eau. La première sensation est celle d'un frisson, mais ton corps s'habitue vite à cette température constante et parfaite. Tu n'es plus sur terre, tu es dans un monde suspendu. L'eau te porte sans effort. Lève la tête : la roche est vivante. Tu passes sous des formations rocheuses gigantesques, certaines si proches que tu pourrais les toucher. Ce sont des stalactites, ces doigts minéraux qui pendent du plafond, et des stalagmites, celles qui montent du sol. Tu nages doucement, le son de ta propre respiration sous l'eau devient ton unique compagnon.
Tu suis le chemin balisé par la corde sous l'eau, ou les indications de ton guide si tu en as un. Parfois, le passage se resserre, tu dois te faufiler entre des roches. D'autres fois, la caverne s'ouvre sur des salles immenses, où les faisceaux lumineux des lampes frontales des autres visiteurs dansent sur les parois, révélant des sculptures naturelles incroyables. C'est comme si le temps s'était arrêté il y a des millions d'années. Tu passes ta main sur une paroi immergée, et tu sens la texture froide, rugueuse, mais étrangement douce du calcaire. C'est une danse silencieuse avec l'obscurité et la lumière.
Pour le grand final, garde un peu d'énergie pour la plongée libre dans les zones les plus profondes et les plus vastes. C'est là que tu te sens vraiment minuscule, entouré par des colonnes calcaires qui montent et descendent à perte de vue, comme des cathédrales sous-marines. L'eau est si claire que tu as l'impression de voler. Cherche les rares spots où la lumière du jour réussit à percer, créant des rayons éthérés qui transpercent l'obscurité, c'est magique. Quand tu remontes à la surface, tu réalises que tu as vécu quelque chose d'unique, une méditation aquatique.
Ce que tu peux zapper ? Les photographes qui te proposent des clichés hors de prix à l'entrée. Honnêtement, avec un téléphone étanche ou une GoPro, tu feras tes propres souvenirs, et l'ambiance est trop unique pour être vraiment capturée par des flashs intrusifs. Évite aussi de prendre un tour organisé qui te presse ; prends ton temps, c'est une expérience qui se savoure.
Dernier conseil : n'utilise pas de crème solaire classique avant d'entrer dans l'eau, même "biodégradable", ça pollue les cenotes. Si tu dois absolument en mettre, utilise une crème minérale sans oxybenzone ni octinoxate, ou mieux, un lycra anti-UV. Prends une petite serviette, des vêtements de rechange et de l'eau. Arrive tôt le matin (avant 10h) ou en fin d'après-midi (après 15h) pour éviter la foule des tours. Et laisse tes bijoux à l'hôtel, ça évite les soucis.
À très vite pour d'autres aventures,
Olya from the backstreets