Alors, tu veux savoir ce que ça fait de visiter le MAC de Niterói ? Imagine d'abord le trajet. Tu sens la brise marine qui monte des fenêtres du ferry, les sons de la ville qui s'éloignent peu à peu derrière toi. Et puis, au loin, tu vois cette forme. Pas une bâtisse, non. Plutôt une soucoupe volante blanche, posée délicatement sur le rocher, comme si elle venait d'atterrir là, suspendue entre le ciel et la mer. L'air y est un peu plus salé, un peu plus frais qu'à Rio, et une sorte de calme étrange t'enveloppe déjà.
Tu descends et tu commences à marcher vers cette structure incroyable. Tu sens le soleil sur ta peau, et le vent qui siffle doucement autour de toi. Devant toi, une rampe rouge, sinueuse, t'invite à monter. Chaque pas sur cette spirale est une ascension lente et méditative. Tu peux presque sentir l'air changer de densité à mesure que tu t'élèves, et tes yeux commencent à capter les premières vues incroyables. À chaque virage, le panorama s'ouvre un peu plus, révélant la baie de Guanabara dans toute sa splendeur, le Pão de Açúcar, le Corcovado… C'est comme si le bâtiment t'offrait un spectacle avant même d'entrer.
Une fois à l'intérieur, l'espace t'enveloppe. C'est rond, lumineux, avec une acoustique particulière où les pas et les chuchotements se réverbèrent doucement. Tu peux sentir la fraîcheur de l'air conditionné, contrastant avec la chaleur extérieure. Les œuvres d'art contemporain sont là, parfois surprenantes, parfois déroutantes, mais toujours mises en scène par la lumière naturelle qui filtre des grandes baies vitrées. Il n'y a pas de murs droits, tout est courbe, ce qui donne une sensation de fluidité, comme si l'art et l'architecture ne faisaient qu'un.
Tu te retrouves à déambuler, à t'arrêter devant une installation qui projette des ombres sur le mur incurvé, ou une sculpture qui capte la lumière d'une manière inattendue. Tu peux entendre le léger froissement des vêtements des autres visiteurs, le silence respectueux qui remplit la pièce, parfois brisé par un rire étouffé. L'art ici ne t'agresse pas, il te propose une conversation, te pousse à ressentir plutôt qu'à analyser. Tu peux même sentir l'odeur subtile des matériaux, du bois, du métal, des pigments, qui composent ces œuvres.
Et puis, il y a les fenêtres. Ces immenses ouvertures circulaires qui sont comme des hublots sur le monde. Tu t'approches de l'une d'elles, tu poses peut-être ta main sur le verre frais. De là, tu vois la baie, les bateaux qui glissent sur l'eau, les montagnes lointaines. C'est une sensation incroyable d'être suspendu au-dessus de tout ça, de voir le paysage encadré par le design de Niemeyer. Le bruit lointain des vagues, le souffle du vent, tout se mélange, créant une symphonie douce qui accompagne ta contemplation. C'est un dialogue constant entre l'œuvre d'art et le panorama extérieur.
Si tu as un petit creux ou juste envie de te poser, il y a une cafétéria super sympa au rez-de-chaussée, juste avant de sortir. Tu peux y prendre un café brésilien fort ou une petite pâtisserie. C'est l'endroit parfait pour digérer tout ce que tu as vu, avec une autre vue imprenable sur la baie. Il y a aussi une petite boutique de souvenirs, si tu veux ramener un truc cool.
Pour y aller, le plus simple et le plus agréable depuis Rio, c'est le ferry depuis la Praça XV. C'est une balade super chouette, ça coûte quelques reais et ça prend une vingtaine de minutes. Une fois à Niterói, tu peux prendre un bus ou un taxi rapide, c'est à quelques kilomètres du port. Prévois bien 2 à 3 heures sur place, pour prendre le temps de tout absorber sans te presser. Les billets s'achètent sur place, et souvent, il y a moins de monde en semaine. Pour le retour, même topo, le ferry t'attend pour te ramener à Rio.
Olya from the backstreets